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bourgeoise d’un peuple républicain ! »... Ils se rendent

à Baltimore : émerveillement devant la Chesapeake

et sa baie... Notes abondantes prises lors de la visite, le

3 octobre, du trois-ponts

Pennsylvania

(petits croquis

en marge)... Retour à Philadelphie : anecdote sur

l’indiscrétion d’une demoiselle qui épiait le Prince,

et grivoiserie sur la nuit de noces d’un commodore...

Retour à New York (nouvelle de l’attentat de

Quenisset contre le duc d’Aumale), puis villes du

nord de l’État : Albany (où le canal Érié ne suffit

déjà plus à la circulation), Utica, Rome, Syracuse,

Auburn (visite d’un autre modèle pénitentiaire)...

Le 9 octobre, cheminant de Cayuga à Rochester,

leur train manque de « faire un saut de 60 pieds

au fond d’un ravin »...

7

e

Cahier

. Promenade aux chutes de

Niagara, le 11 octobre : « nous traversons le

lit du fleuve dans un nuage de vapeur et nous abordons à

la rive canadienne »... Visite à Table Rock, « nous pencher sur l’abîme »,

et à la source d’eau sulfureuse, Burning Spring. Goat Island, Buffalo (port animé), le lac

Érié ; voyage sur le

steamer

le

Columbus

(dessin) à Cleveland et Detroit, puis sur la rive canadienne :

« Presque tout le monde y parle français avec un accent normand qui réjouit mes oreilles » ; mais « la race française sera

submergée dans le déluge britannique qui a déjà englouti les filles fondées par elle dans les bords de l’Ohio et du Mississipi ! »...

Visite de Mackinaw (Michigan), où le fils d’un chef iroquois leur raconte les exploits de Français tels que Frontenac et le

père Marquette... Ils passent au Fort Howard (Wisconsin), « aux confins de la civilisation et cependant le wigwam indien

est encore loin dessous – entre la ville et le wigwam du sauvage, il y a d’immenses solitudes, des forêts […] malgré le désir

du Prince de suivre la trace des 1

ers

Français qui allèrent découvrir le Mississipi, il faut renoncer à remonter la rivière Fox ; les

eaux sont trop basses dans cette saison »... En caravane, ils partent avec un officier de l’armée des États-Unis et trois guides, et

le 20 octobre, passent leur première nuit dans un

log cabin

, chez un nommé MacCarthy dont la femme indienne et les enfants

parlent français... Réflexions sur l’immigration du Canada et de la Nouvelle-Angleterre... Le 24, sans armes et le Prince en

tête, ils tâchent de forcer une panthère ; spectacle d’un feu de prairie ; explications d’Américains sur le climat et la végétation

du

Far West...

Dessin d’un wagon couvert... Remarques sur les hôtels, les

log cabins

, la nourriture, les routes, « l’interminable

forêt »... Le 27, arrivée à Galena (Illinois) ; messe ; visite d’une fonderie de plomb… Navigation sur le Mississipi… Halte à

Davenport… Le Prince décide de rejoindre Warsaw par terre, en passant par Monmouth et Carthage… Détails sur Nauvoo et

la nouvelle « secte religieuse » des Mormons... 3 novembre, embarquement sur le

steamboat

pour Saint-Louis, en compagnie

d’Indiens : « ils sont encore enveloppés d’une couverture rouge ou blanche, mais elle est décolletée et ouverte sur le devant,

laissant voir plusieurs rangs de colliers qui tombent jusque sur la poitrine ; ce sont des griffes d’ours enfilées, des graines de

différentes couleurs, des verroteries – le cou, la face, le tour des yeux, les oreilles sont peints en rouge vermillon – ils portent

sur le front et sur les joues l’empreinte des 4 doigts de la main, jaune, blanche ou noire – des mains rouges sont imprimées sur

leurs couvertures blanches – autrefois, c’était un signe de guerre. Autant de mains ouvertes imprimées sur la couverture, autant

d’ennemis tués dans les combats. […] Leurs oreilles sont surchargées de boucles et d’anneaux et le cartilage supérieur porte

une série de petites clochettes d’argent descendant en grappe bien au-dessous de l’oreille – les cheveux sont ras, excepté sur le

sommet de la tête où ils gardent comme une crinière – c’est là-dessus qu’ils fixent les plumes d’aigle ou la crinière rouge et noire

qui s’écarte en gerbe et descend jusqu’aux épaules […] La partie rasée de la tête est ceinte d’un turban aux couleurs tranchantes.

Ils ne portent ni barbe, ni sourcils. Leurs culottes sont de peau de daim [...] Les pieds sont chaussés du mocassin »... Arrivée à

Saint-Louis, où bien des habitants se souviennent de leur origine française… Le commerce des fourrures et les trappeurs… Le

7, embarquement sur le

Boston

(dessin) pour gagner Louisville ; navigation sur l’Ohio ; danger des snags ; grossièreté des repas

à bord : « lutte de vitesse et de mâchoires »... À Louisville, changement de bateau : l’

U.S. Mail

pour Cincinnati ; puis la route :

Dayton, Columbus, Jackson, Zanesville, Wheeling.

8

e

Cahier

. De Wheeling (Virginie-Occidentale), ils passent à la mi-novembre à Pittsburgh, grand centre manufacturier où

ils visitent des usines à fer et une fabrique de machines à vapeur, avant d’aller chez Mr. Evans, inventeur d’une nouvelle soupape

de sûreté « qu’il croit propre à prévenir les explosions »... Philadelphie, Johnstown (Pennsylvanie), New York, où ils font une

nouvelle visite de l’arsenal et reçoivent à dîner à bord le commodore Perry. Départ le 23 sur le vapeur

Massachusetts

, descente

à Stonington (Connecticut) pour prendre les cars jusqu’à Boston : visite de l’arsenal « le plus considérable de l’Union avec

Norfolk », Bunker Hill, réception folklorique à Faneuil Hall « où tous les managers se trouvaient réunis – chacun d’eux portait

pour insigne à la boutonnière de l’habit le portrait du Roi fixé à un ruban tricolore »... De retour à New York, réception par le

maire et le conseil municipal le 27 à Astor House : « dans les décorations de la salle, au milieu des couleurs unies des 2 nations,

il y avait des écussons portant les noms du Roi, de la Reine, du Prince, et puis le nom d’Yorktown »... Touchard met sous voiles

avec le Prince le 28 novembre, direction Lisbonne, où ils dînent avec Leurs Majestés le 24 décembre. « Le Prince a aussi fait visite

à l’Impératrice, douairière du Brésil »...

On joint un carnet de dessins par Touchard (obl. in-8, couv. cart.) : 13 dessins au crayon plus une ébauche, 1839-1840,

dont quelques scènes de paysans, d’Arabes et d’un bivouac, puis une série de souvenirs de l’expédition de la Belle-Poule : des

navires ; Maillé, Joly et Corbinière, « Malte 1840 » ; un camp (30 juillet 1840) ; la côte de Sainte-Hélène (8 octobre 1840) ; la

chapelle ardente sur le pont de la Belle-Poule avec le cercueil (15 octobre 1840) ; le cercueil dans la chapelle du navire.