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ces derniers « ne nous conviennent oint du tout et j’aimerai mieux de beaux nègres nouveaux »… Le 5 décembre : « vos nègres
sont arrivés à bon port, le choix est beau, […] nous sommes assez contents des trois nègres faits que vous nous avez vendus ;
[…] nous les gardons ».
16 janvier 1787
, à leur frère resté à Boulogne, ils demandent des fonds pour « une augmentation de
15 nègres, une autre de 12, que nous voulons faire »…
5 février
, ils y renoncent : « les nègres sont trop chers à crédit, […]
nous y gagnerons en attendant »...
12 février
, sur la spéculation des nègres : « les beaux se vendent de 2500
ll
à 2600
ll
venants
de la côte à 1/3 comptant, 1/3 à 6 mois et 1/3 à 18 mois ; les cargaisons rentrent toujours »… Ils ont perdu 17 nègres, dont
9 travailleurs [...] je viens de les remplacer par 15 têtes, [...] le double de nègres triplerait le revenu »…. Après une interruption
de la correspondance, le 6 mai 1789 ils demandent un crédit à leur cousin à Bruxelles pour acheter cent nègres faits à la culture
ce qui mettra à un très haut revenu mes habitations. Plus loin, ils évoquent une nouvelle ordonnance du gouverneur qui permet
l’introduction des nègres étrangers dans la partie du nord de l’île, ce qui peut-être fera baisser le prix des nègres dans cette
partie...
Révolution et émancipation des esclaves. Les questions politiques ne sont évidemment pas l’objet de cette correspondance.
Pourtant, en 1789, la situation devient tellement préoccupante, qu’ils écrivent à leur cousin le comte de Seneffe à Bruxelles, le
2 novembre 1789 : « Nous sommes informé de tout ce qui s’est passé en France », et ils font « des vœux pour la fin des calamités,
qui ont gagné icy. Tout est bouleversé et nous nous attendons à une révolution déchirante. Nous sommes menacés d’une guerre
civil si la députation du Comité du comité du Cap joint à celle de celui du sud ne s’accordent pas avec notre comité de cette partie
de l’ouest. [...] Nous avons à craindre de nos esclaves si on les échaufe. La disette qui nous menace et la perte de nos récoltes,
quelle position ! [...] Ormis notre gouverneur tous nos chefs d’administrations de finances et plusieurs officiers publics sont en
fuite. Nous scavons avec quelle chaleur la liberté de nos esclaves est demandée en France par une assemblée de philantropes [...]
Avec un pareil sistème ils peuvent réussir à faire égorger 40 mille de leurs frères et voir un peuple noir de 400 mille réduit à
40 mille en dix ans, par misère et faminnne. Nos esclaves ne sont pas malheureux comme le veulent plusieurs. Ils sont toujours
près à chanter et danser. Jamais on ne fait ces deux choses quand on souffre »...
412.
Camille SAINT-SAËNS
(1835-1921). 3 L.A.S. et 2 cartes postales a.s., 1907-1910 et s.d., au violoniste Marcel
Chailley (une à Madame) ; 5 pages in-8 ou in-12, la plupart avec enveloppe ou adresse.
250/300
Luxor 27 décembre 1907
. Du 17 au 24 mai lui convient parfaitement. « Mais je ne peux rien vous promettre pour un second
concert à Londres ; je craindrais de ne pas pouvoir tenir ma promesse »...
Dieppe 11 juillet 1908
. « J’aurais été ravi de vous voir,
mais je ne puis être partout à la fois ! »...
Paris 29 mai 1910
. « Je pars pour Londres, nous verrons à mon retour à la fin de juin »...
[Aix-les-Bains]
. Au dos d’une carte représentant Saint-Saëns au piano, 1905 : « Un petit bonjour en passant »...
[Aix-les-Bains
11 octobre]
. « Merci pour le bon souvenir et mille amitiés »...
413.
George SAND
(1804-1876) romancière. L.A.S.,
Nohant 27 janvier 1876, au marquis de Chennevières ;
2 pages in-8 à son chiffre, enveloppe.
800/1 000
Supplique en faveur de l’ancienne actrice Marguerite
Thuillier : « cette pauvre petite paysanne bretonne pieuse et
fière, cette éminente et touchante actrice qui a si longtemps
travaillé et qui n’a jamais spéculé comme tant d’autres, vit au
fond du Nivernais dans une petite maison où elle s’est tirée
jusqu’ici d’affaires, avec une petite bonne dévouée, grâce à
une pension de 2000 fr du Ministère, et à une représentation
à son bénéfice qui lui a permis d’acheter la maisonnette et
quelques meubles. Mais la voilà infirme et la petite compagne,
n’étant guère mieux, s’il était possible d’augmenter de
cinq cent francs la pension ce serait une bonne œuvre, et ce
secours rendrait peut-être à la vie et à la santé une créature
intéressante, digne d’estime, et qui a rendu de grands services
à l’art et aux artistes. Faites votre possible vous qui êtes si
bon et permettez-moi d’espérer que vous me pardonnerez ma
confiance en vous. Nous vous avons si souvent vu ma petite
fille et moi, qu’il me semble que je vous ai vu hier et que vous
ne m’avez pas oubliée »…




