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64.
Joseph CANTELOUBE
(1879-1957) compositeur, il harmonisa les célèbres
Chants d’Auvergne
. 2 manuscrits
musicaux autographes signés, 1931-1941 ; 3 pages in-fol., et 4-2 pages in-fol.
1 200/1 500
Jou l’pount d’o Mirabel
,
Au pont de Mirabel
(Auvergne et Rouergue), date Paris 1931. Pièce pour chœur, à quatre parties
(bouche fermée) et soliste, en langue d’oc, marquée
Très lent et très libre
.
Iou n’èï un’omé qu’ès pitchou
(Moi j’ai un homme qui est petit)
, « chant populaire de Languedoc et Gascogne, recueilli,
noté et harmonisé pour chœur mixte par Joseph Canteloube, 1941 ». Marqué
Vif et léger
, à 6/8, il compte 5 couplets ; les
paroles du 1
er
sont inscrites sous la musique, avec la traduction française ; les paroles des autres couplets, avec le texte français
en regard, figurent sur une page insérée dans la partition. Le manuscrit est signé et daté en fin : « St Félix de Lauragais 15 sept.
1941/1
er
nov. ».
65.
CARPATES
. Manuscrit,
Description des Routes qui traversent les Monts Carpates depuis la Moravie jusqu’à
la Boukowine, et moyens d’en fermer les passages
, Vienne décembre 1810 ; cahier in-fol. de 38 ff., broché.
2 000/2 500
Passionnant traité militaire manuscrit, manifestement écrit par un officier autrichien du corps du Génie.
Ce traité concerne les défenses des frontières nord-orientales de l’Empire d’Autriche à la fin de 1810. À cette date en effet,
l’Autriche se relevait avec peine des campagnes désastreuses de 1809 contre Napoléon, conclues par la paix de Schönbrunn qui
lui enleva plusieurs de ses provinces. Parmi celles-ci la Galicie occidentale, dont le rattachement au grand-duché de Varsovie
ramenait la frontière septentrionale de l’Empire autrichien à celle de 1772, avant le premier partage de la Pologne. Les Carpates
constituaient donc à nouveau, comme dit l’officier anonyme de ce manuscrit, « la barrière naturelle de la Monarchie [l’Empire
d’Autriche] » depuis la Moravie jusqu’à la Bukovine, aux confins de la Russie et de l’Empire ottoman, soit plus de 500 km.
Comme les chemins et les routes dans cette partie de la Haute Hongrie ne sont guère praticables et que les points fortifiés
d’autrefois ne sont plus entretenus, « il serait difficile à un corps d’armée en Hongrie chargé de la défense des frontières d’agir
contre un corps ennemi ».
L’auteur passe en revue la situation géogra-
phique et militaire de cette frontière naturelle
redevenue politique, en divisant la chaîne des
Carpates en trois sections : – la première va du
triple point de frontière entre Moravie, Silésie
et Hongrie (à peu près les actuelles République
Tchèque, Pologne et Slovaquie) jusqu’à la
rivière Poprad, 180 km plus à l’est, soit la partie
la plus élevée des Carpates, les Hautes Tatras ;
– la deuxième va du Poprad jusqu’aux sources
de la rivière Sziroka (Cirocha), entre Baligrôd
(aujourd’hui en Pologne) et Snina (actuelle
Slovaquie), à 120 km de là ; – la troisième, la
plus étendue, mène des sources de la Cirocha
jusqu’à la Bukovine (actuellement partagée entre
la Roumanie et l’Ukraine), à environ 200 km à
l’est. Pour chaque portion géographique, l’officier
recense minutieusement les routes, chemins et
sentiers traversant les Carpates du nord au sud,
et indique les moyens d’en fermer au besoin les
passages, en créant des points d’appui fortifiés
permettant éventuellement de mener de grandes
opérations vers la Pologne. Il préconise la
construction d’ouvrages militaires en des endroits
méthodiquement déterminés, et le renforcement
de certains qui existent déjà. « Par les ouvrages
proposés [...] toute la chaîne des Monts Carpates
depuis le triple point de frontière de la Moravie,
la Silésie et la Hongrie jusqu’à la Boukowine
se trouverait autant que possible fermée, la
frontière de la Hongrie apurée [...] conformément
à la volonté de Sa Majesté ». Cette « cloture
hermétique de la chaîne principale des Monts
Carpathes » participe de la stratégie défensive
mise en place par l’Empereur d’Autriche François
I
er
, allié forcé de Napoléon à qui il vient d’accorder
la main de sa fille Marie-Louise...




