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LAFAYETTE

, Gilbert du Motier, marquis de

Lettre autographe signée à Louis Marie, vicomte de Noailles

Williamsburg, 9 juillet [1781]

1 pp. 1/2 in-4

[en français]

DERNIÈRE LETTRE À NOAILLES QUE LAFAYETTE VA

RETROUVER BIENTÔT.

« J’AVAIS PEUR D’UNE BATAILLE MAIS J’AI TÂCHÉ DE LA

FAIRE CRAINDRE À LORD CORNWALLIS … MON BEAU

CHEVAL A ÉTÉ TUÉ SOUS MON PALEFRENIER, ET UN

AUTRE A EU LA MÂCHOIRE ENDOMMAGÉE »

THE LAST LETTER TO NOAILLES THAT HE WILL SOON

MEET AGAIN WHEN THE TWO ARMIES WILL MAKE THEIR

JUNCTION

Tu n’auras qu’un mot aujourd’huy, mon cher frère, et je te renvoie

à ma lettre publique. Denis va partir pour Philadelphie, et je lui

donnerai une plus longue épître. J’avais peur d’une bataille et

pour cause, mais j’ai tâché de la faire craindre à lord Cornwallis,

et tout bien considéré j’aime mieux qu’il nous ait fait l’avantage

de se retirer au moment que notre petite armée s’avançait sur

lui. Sa retraite depuis Elk-Island a été de 120 milles. Tu as su

la petite affaire avec Simcoe, l’escarmouche de Green Spring

a été suivie d’un mouvement de retraite lequel nous a laissé

possesseurs de tout ce qui est de ce côté-ci de James-River ;

ces sacrés chevaux d’artillerie qui se sont fait tuer ont perdu

deux canons, je m’en suis consolé avec quelques magasins et

les chevaux que les ennemis ont laissés ; lord Cornwallis a traité

les blessés tombés en ses mains avec toutes les recherches

de la bonté et de la politesse pour notre armée.

Ce diable deCornwallis en sait plus long que les autres généraux

avec qui j’ai eu affaire. Il m’inspire une peur sincère, et son nom

a beaucoup troublé mon sommeil. Cette campagne est une

bonne école pour moi ; Dieu veuille que le public ne paie pas

mes leçons. Poirey s’est conduit comme un brave à trois poils,

et je t’assure qu’il a eu un moment très vif ; mon beau cheval

de M. Holker, a été tué sous mon palefrenier et un autre a eu la

mâchoire endommagée. Adieu, mes compliments à tous nos

amis. Embrasse Damas et Charlus, Deux-Ponts. Dieu veuille

que nous puissions mener à bien la barque virginienne et que

je puisse vous joindre à New-York. Ton ami.

You will have just one note today, my dear brother, and I’ll

refer you to my public letter ; Denis is leaving for Philadelphia,

and I will give him a longer epistle ; I was afraid of a battle and

for good reason, but I tried to make Lord Cornwallis afraid

of it, and all things considered I prefer that he gave us the

advantage of pulling back when our small army was moving

ahead on him ; his retreat from Elk-Island was of 120 miles ;

you knew of the small matter with Simcoe, the skirmish of

Green Spring was followed by a movement of retreat which

left us in possession of everything on this side of James-

River ; these damn artillery horses that got themselves killed

lost two canons, I consoled myself with a few storerooms and

the horses that the enemies left ; Lord Cornwallis treated the

wounded that had fallen in his arms with all the goodness and

civility possible for our army.

This devil of a Cornwallis knows a lot more than the other

generals I have dealt with ; he inspires a sincere fear in me

and his name has really troubled my sleep ; this campaign is a

good school for me ; God grant that the people shall not pay

for my lessons ; Poirey behaved like a very brave man and I

assure you that he had a very intense time of it ; my beautiful

horse from M. Holker, was killed under my groom and another

one had its jaw damaged. Farewell, my compliments to all

our friends ; embrace Damas and Charlus, Deux-Ponts ; God

grant that we may properly carry out the Virginian endeavor

and that I may join you in New York. Your friend.

RÉFÉRENCES :

Lettres inédites du général de Lafayette au vicomte de

Noailles

, Paris, 1924, pp. 49-50 --

Lafayette in the Age of the American

Revolution,

Cornell University press, 1980, IV, p. 240

25 000 / 35 000