15 - Charles de BATZ de Trenquelléon.
Journaliste.
3 L.A.S.
Château de Mirepoix, octobre-décembre
1891
. 20 pp. in-8, dont sur papier de deuil, en-tête en
coin armorié.
150/200
€
Correspondance intime à propos des amis du
baron de Batz, ainsi que sur ses affaires privées, et
contenant plusieurs détails de la vie artistique et
littéraire des salons parisiens, avec une intéres-
sante note sur Wagner.
5 octobre ;
(…) Je vous re-
mercie des détails que vous me donnez sur les amis
du Cercle qui, je le vois, n’ont point changé ;
j’ai suivi
avec attention les phases des représentations de
Lohengrin. Il faut espérer que la musique ainsi
comprise fera faire de salutaires réflexions à cer-
tains : malheureusement, le résultat de ces ré-
flexions amènent les compositeurs d’intelligence
ordinaire, et ils sont légion, à plagier et à copier
Wagner. OrWagner est inimitable, il est lui
(…) Tout
cela me tracasse fort pour l’opéra comique dont je
m’occupe en ce moment, - Colomba - , car il faut que
le fond de l’œuvre soit très humain pour être traité
d’une manière large par un musicien. Voyez Carmen
(…).
Mention de Loiseau, Micheau, Monza, Diaz, Mar-
chall, Samson, Capelle, Carjat… 20 octobre : il a vu le
compte-rendu de
Scaramouche
;
j’y ai vu que c’était
un grand succès, je m’empresse d’en féliciter l’excel-
lent Maurice (…). Le programme des théâtres est bien
banal et bien vieux et ne me fais cestes pas regretter
Paris (…). Dans ce cher pays, la chasteté est chose fa-
cile. Les blondes suaves sont un mythe, et si Margue-
rite Lembach apparaissait à Mirepoix dans sa
splendeur de Minerve, la jambe nue et les yeux bleus
éblouissants, les populations seraient dans le cas de
réembrasser, malgré les arrêtés du maire, le paga-
nisme, ou à la prendre pour une vierge, ce qui serait,
malgré les arrêtés du maire, un peu étonnant (…).
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décembre :
De plus en plus, je me trouve paysan, et
rien que paysan. Voyez-vous, Paris ne me valait rien, et
je ne suis pas plus fait pour les succès de Boucheron
que pour l’habit vert du duc de Morny (…). J’ai com-
plètement oublié qu’il existe un besoin d’aimer qui fait
faire des sottises (…).
Etc
.
16 - Pierre-Jean de BERANGER.
1780-1857. Ecrivain
poète, chansonnier.
L.A.S.
Passy, 6 février 1850.
3 pp. bi-feuillet in-8.
150/200
€
Béranger remercie son correspondant de son ouvrage
sur l’Italie qu’il s’est empressé de lire ;
(…) Heureuse-
ment vous l’avez parfait dans notre langue, car nous
autres Français, rarement nous savons suffisamment
ce qui se passe au dehors de nos frontières, même
chez les peuples qui ont le plus notre sympathie.
Tout
en louant ses qualités, il le félicite et l’encourage à en
parler dans les journaux pour sa diffusion ;
Quand à La-
mennais, il a quitté la réforme. Si vous ne lui avez pas
écrits, je l’engagerai à faire de son côté ce qu’il pourra.
Nous ne nous voyons que rarement car tous deux
hommes d’une assez mauvaise santé et habitons dés-
ormais loin l’un de l’autre (…).
17 - Joseph BERCHOUX.
1760-1839. Ecrivain poète.
Poèmes et manuscrits aut.
dont
signés et corres-
pondance à divers.
1793-1839 et 1840.
Env. 78 pp. di-
vers formats, 10 l.a.s. et b.a.s. sur 19 pp. in-8 et in-4.
300/400
€
Réunion d’épreuves, copeaux et essais pour des
poèmes, brouillons d’articles, de Berchoux, fameux
pour avoir inventé le terme de la « gastronomie » ; Cou-
plet à Clémence *** ; Epigramme de St-Lambert ; Le
Remède tardif ; Méditation poétique ; les Bijoux poé-
tiques ; le Bonheur ; Boutade satirique ; Feuilleton en
vers, la femme intrépide ; Le Laboureur et son fils ; plu-
sieurs articles titrés « variétés » parus pour la plupart à
la Gazette de France. Etc.
Joint
une lettre de Berchoux
à son éditeur Michaud, à qui il reproche ses manque-
ments pour le paiement de ses droits d’auteur ;
(…) Il
semble que vous devriez être plus généreux envers les
Muses qui n’ont pas été trop dures pour vous (…).
Joint
4 lettres de Michaux, son éditeur, qui pose ses
conditions, proposant notamment à Berchoux, 50 fr.
par article et à raison de 3 par mois, pour la Gazette de
France.
Joint
5 lettres du frère de Berchoux au cheva-
lier de Saint-Thomas concernant la publication de l’œu-
vre poétique de Joseph Berchoux en 1840.
18 - Louis BLANC.
1811-1882. Homme politique socialiste.
10 L.A.S. au docteur Clertan.
Paris, 1839-1846.
18 pp.
in-8, qqs en-tête de la « Revue du Progrès », et
adresses, qqs petits manques.
300/400
€
Correspondance politique relative à la diffusion de
la
Revue du Progrès
qu’il dirige, et sur sa candida-
ture aux élections de 1846 à Dijon ;
(…) Il s’agit de la
propagation d’idées utiles, fécondes (…). Nous voici
au seuil d’une année nouvelle, c’est pour la Revue le
moment de songer à élargir le cercle de ses lecteurs.
Dijon, relativement aux autres villes et vu son impor-
tance intellectuelle, a jusqu’ici fourni à la Revue bien
peu d’abonnés. A quoi cela tient-il ? (…). Faire de la pro-
pagande est pour les bons citoyens, pour les cœurs
convaincus, un devoir impérieux (…).
Blanc l’engage à aller
voir Gaulot, Commaret, Menneval, Alex. de Meilloux,
Morel. Encouragements et remerciements pour son en-
gagement dans la presse locale, sur l’envoi de son livre
l’Organisation du travail,
convocation pour l’assemblée des
actionnaires de la Revue, à propos des élections et des
luttes d’influence ; les radicaux et chefs de la gauches sont
disposés à donner leur appui ; il fait aussi part de la cu-
rieuse offre de Berryer pour lui accorder des voix légiti-
mistes :
la situation deviendrait très favorable si les trois
fractions opposantes m’adoptaient pour candidat (…).
Quant au Comité de l’extrême gauche, j’ai vu Garnier-
Pagès, Marie, François Arago, et je n’ai pas besoin d’ajou-
ter que leurs vœux m’appellent unanimement à la
Chambre, puisqu’il s’agit non plus seulement d’une affaire
d’amitié personnelle mais d’une affaire de parti (…).
Dis-
cussions sur les candidatures de Hernoux, Barrot, Cham-
bolle, Gustave de Beaumont, Saunac, Mauguin, etc.
Joint
une lettre de
Charles Blanc,
qui demande des renseigne-
ments sur Houdon pour son
Histoire des peintres,
men-
tionnant le succès de
l’Histoire de dix ans
(2 pp. in-8,
adresse).
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Jeudi 9 avril 2015




