MANUSCRITS
TAJAN - 43
178 - Édouard WARSCHAWSKY, dit Edy-LEGRAND
.
1892-1970. Peintre orientaliste.
Correspondance à Yvette Rosenfeld.
1948-1952
. 13 cartes postales
(avec reproduction des oeuvres du peintre), 10 L.A.S. de 31 pp. in-4
et in-8, accompagnées de leurs enveloppes ; 2 croquis-plans de ses
périples au Maroc, 2 télégrammes, carton d’invitation avec apostille aut.;
joint l’extrait d’un
Journal intime, "Représenter le visage du Christ"
, 6 pp.
imprimées in-8 avec envoi aut.
500/700 €
Abondante correspondance artistique du peintre, faisant part de ses
voyages en Europe et à travers le Maroc, de ses impressions, et de ses
rencontres avec divers amis dont Vidrac ; correspondance accompagnée
par la suite de longues réflexions écrites à bâtons rompus sur ses travaux
en cours, notamment l’illustration d’une Bible, sur ses découvertes au
contact du Maroc, illustrant sa manière de voir la peinture, la lumière, etc.,
ainsi que diverses affaires en cours concernant ses échanges et un contrat
passé avec un éditeur américain.
Entre 1948 et 1950, le peintre fait part de ces voyages à travers l’Espagne (visite
du Prado), et l’Italie en passant par les Alpes (Florence, Venise, Rome où il est
reçu en audience par le Pape, Naples…), puis Assise en 1950.
Sept. 1948 :
à
Florence :
Enfin, cette confrontation a eu lieu ; cet art italien, immobile, éternel,
tout pétri de génie, nourricier de tout le reste, et… puis moi, là-devant, avec
mes errances, mes changements, mes divagations, mes voyages (…). Très beau
voyage jusqu’ici ; et j’ai pu franchir les Appenins entre 2 orages (…) Je viens tout
a coup de rencontrer Charles Vidrac et sa femme (la sœur de Duhamel). (…).
Décembre 1948 :
à Rabat :
Je vis une vie extrêmement exténuante (…) et moi
aussi, je sens, à certains moments, une carcasse qui craque. J’ai du pondre ce
mois-ci ; 50 pages écrites pour mes commentaires bibliques, 14 grands dessins
et 4 plus petits, pour la Bible, 60 pour mon traité U.S.A. (…) Je suis donc malgré
tous mes efforts, en retard de 28 planches. C’est que les forces ont des limites
(…). Il n’y a rien à d’intéressant à dire, d’ici, sauf ce qui touche à mon travail.
Plus qu’à Paris encore, je suis "en dehors". qq. amis écrivains, qq. peintres,
plus ou moins amers et jaloux auxquels j’essaie de rendre service. Et de rares
visites de Casablanca (…).
1952 :
à propos de créances auprès de Nolibé qu’il
veut récupérer, et sur les affaires de son frère ;
(…) Il va falloir qu’il paie tout.
Et pour l’instant, un banque me fait savoir que ces sommes (350 000 fr et non
400 000 fr ; là encore, je vous fais remarquer les chinoiseries de la maison !)
sont bien arrivées.
Il lui demande d’intervenir pour ses affaires auprès de Riwrin,
Draeger, Marie Sterner, Weill, etc. Il faut que mon dossier Amérique soit fait (…).
Oui, jamais je ne me suis occupé de défendre mes intérêts, une réputation, en 1
mot : ma vie ! c’est inouï mais c’est ainsi (…). Il lui demande de lui retrouver des
documents de sa bibliothèque dans son appartement de Wagram, relatifs à divers
travaux publicitaires qu’il a réalisé pour Guerlain, Peugeot, etc. Edy-Legrand fait
souvent part de ses raids dans le désert marocain ;
(…) A Assa, le vent du sud
m’a fait vivre durement, mais sans empêcher toutefois, que je ne travaille comme
je l’avais projeté. C’est dans un petit espace de 10 à 12 m
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que j’ai piétiné, matin
et soir, pieds nus dans le sable, devant ma tente, les chameaux et les méharistes
(…). Il est impossible, certes de voir tout le Maroc, lors d’un premier voyage,
et ceux qui veulent tout voir, ne voient rien (…).
Le peintre envisage de faire
une exposition qui lui tient à cœur, "vingt ans de Maroc" ;
Je me trouve devant
un phénomène physique d’impression vivante, dans ma rétine, qui n’a aucun
rapport avec les bienfaits de l’âme et du cœur ; il faut que ce Sud ne s’efface pas
et que je construise mon exposition (…). Car me voilà sans commande véritable,
désormais, et décidé à porter un grand coup ici. En premier lie avec toute cette
œuvre, éparpillée (plus de 100 tableaux importants) au Maroc même (…). Je
voudrais montrer mon état actuel d’aboutissement (…).
Etc.
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