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MANUSCRITS

TAJAN - 38

Correspondance amoureuse du

Tsar Alexandre II de Russie et de "Katia"

153 - ALEXANDRE II de Russie.

1818-1881.

L.A. à Katia (Ekaterina Dolgorouki).

(Saint-Pétersbourg), 22 février

(6 mars) 1869, 10h30 du matin

. 4 pp. bi-feuillet in-8, en français,

passages en russe.

2800/3000 €

Avant de partir faire la chasse, je veux seulement te dire bonjour (…) pour te dire

que cela déborde en moi plus que jamais. J’ai bien dormi et me sens encore tout

imprégné de nos bingerles d’hier (…). Tu dois sentir, chère d*, l’impatience avec

laquelle j’attends le moment de notre revoir dans notre cher nid, où se concentre

notre véritable vie (…). À minuit et quart : Oh ! mon Ange, c’était de nouveau bon

à crier ! Et tu as vu et senti que ton mari éprouvait grâce à toi, une adorable petite

femme, cette jouissance inouïe, que toi seul tu lui as fait connaître (…).

Après la

chasse et une sortie à traîneau, il devra retourner à ses paperasses ; malgré un

contretemps sur la soirée musicale de demain, il espère la revoir. Etc.

154 - ALEXANDRE II de Russie.

1818-1881.

L.A. à Katia (Ekaterina Dolgorouki).

(Saint-Pétersbourg), dimanche

23 février (7 mars) 1869, 10h45 du matin.

4 pp. bi-feuillet in-8, en français, passages en russe.

2800/3000 €

Recevant sa lettre avant d’aller à la messe, ses paroles lui sont allées droit au cœur;

(…) J’ai senti que mes prières, pendant la messe ont dû être les mêmes. Que Dieu

n’y reste pas sourd et ne nous refuse pas sa bénédiction (…). Oui, nous nous sentons

plus que jamais ensorcellés l’un de l’autre et heureux et fiers de nous appartenir

devant Dieu pour toujours. Tout le reste pâlit et disparait pour nous devant notre culte

sacré qui est notre vie (…). J’étais déjà rentré, mais ayant trouvé des papiers à lire,

ce n’est que maintenant que je puis me remettre à mon occupation favorite (…). Tu

as compris, cher Ange adoré, qu’il me tenait à cœur de sceller notre réconciliation

(…). Aussi nos bingerles ont été plus délirantes que jamais (…).

155 - ALEXANDRE II de Russie.

1818-1881.

L.A. à Katia (Ekaterina Dolgorouki).

(Saint-Pétersbourg), lundi

24 février (8 mars) 1869, 11h du matin.

4 pp. bi-feuillet in-8, en français,

plusieurs longs passages en russe.

2800/3000 €

(…) Je suis content que tu aies bien dormi ; quant à ce que cela déborderait chez

toi comme chez moi, j’en étais sûr, puisque nous ne formons qu’un seul être et

éprouvons tout en commun. J’étais persuadé aussi que nos rencontres d’hier

avaient laissé la même impression (…). J’avoue aussi que l’idée d’une nouvelle

séparation est un véritable cauchemar pour moi (…). Le spectacle français n’a

fini qu’à minuit et je m’y suis ennuyé à mort, et ai manqué m’endormir dans mon

fauteuil (…). Oh ! que j’aime nos bonnes causeries quand tu es établie sur mes

genoux et à t’entendre faire de la musique et ce n’est qu’en ta présence que je

me sens véritablement vivre (…).

156 - ALEXANDRE II de Russie.

1818-1881.

L.A. à Katia (Ekaterina Dolgorouki).

(Saint-Pétersbourg), mardi

25 février (9 mars) 1869, à midi.

4 pp. bi-feuillet in-8, en français,

passage en russe.

2800/3000 €

Évoquant la famille impériale :

Avant d’aller à l’enterrement du com. de la

forteresse, je veux seulement te dire (…) que ta chère lettre m’est parvenue

(…). Le Tsar n’est revenu de l’enterrement qu’à 1h, avant de déjeuner et de se

remettre aux paperasses. (…) Tout ce que je t’ai dit tantôt du sentiment de fierté

et de jalousie que j’éprouve d’être ton bien corps et âme ne sont pas de vaines

paroles, mais bien ce que j’éprouve en réalité. Tout ce qui est femme n’existe plus

pour moi, je les regarde comme des tableaux ou des statues (…). Il fait part de

sa soirée à l’opéra pour le dernier acte de Lucia que j’aime par souvenir de mon

frère qui l’adorait, mais qui n’a plus jamais eu le courage de le revoir, depuis la

mort de ma sœur avec laquelle nous l’avions si souvent entendu, du temps du

fameux Rambini (…). Il doit encore écrire à sa sœur à Florence une lettre "fort

désagréable" au sujet de son fils égaré. Il est plus amoureux que jamais et tout

imprégné de nos bingerles (…).

157 - ALEXANDRE II de Russie.

1818-1881.

L.A. à Katia (Ekaterina Dolgorouki).

(Saint-Pétersbourg), mercredi

26 février (10 mars) 1869, 7h du soir.

4 pp. bi-feuillet in-8, en français,

passage en russe.

2800/3000 €

Il n’a pas un instant de libre, ayant encore changé de toilette pour aller à

l’Académie :

Avant d’aller à l’enterrement du com. de la forteresse, je veux

seulement te (…) Après avoir été pour ½ h à peine au ballet, je marchais tout

seul au quai, comme une âme en peine, et à 3 h je ressortis en traîneau avec ma

fille, et nous passâmes à deux reprises devant tes fenêtres (…). Il est peiné de

la voir retourner dans ses moments de découragement ; (…) Je vois hélas (…)

que les quelques moments de bonheur que Dieu nous accorde tous les jours,

ne fussent pas te suffire de compensation pour les ennuis et les privations de

ton existence actuelle (…). La seule chose qui me contient, c’est l’espoir que je

ne veux pas perdre que Dieu ne nous refusera pas un jour sa bénédiction (…).

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