MANUSCRITS
TAJAN - 33
128 - Jean-Baptiste LOUVET de COUVRAY.
1760-1797.
Ecrivain auteur de
Faublas
, député de la Convention.
L.A.
S.l., ce 13 juillet 1788.
3 pp. ½ in-16.
150/200 €
Curieuse lettre évoquant un banquet dominical en famille ;
Je ne sais, cousine
princesse des hachis, ma très honorée femme, je ne sais par quelle fantaisie
gourmande le Roi fricot a désiré aujourd’hui grand gala. La reine miroton y a mis
un ardent et un intérêt dont je suis encore épouvanté (…). Princesse, où étiez-
vous, et la princesse riz-de-veau, et l’archiduchesse des sirops, et la comtesse
des confitures sèches (…). Quelle douce odeur (…), mon féal vespétrot aura
sentie dans toute cette bonne et mémorable journée de dimanche (…).
Etc.
129 - Jean-Baptiste LOUVET de COUVRAY.
1760-1797.
Ecrivain auteur de
Faublas
, député de la Convention.
L.A.S. à "ma femme".
S.l., mercredi 5 novembre (1788).
2 pp. in-4.
300/400 €
Très belle et longue lettre de Louvet à propos de la publication
de Paul et Virginie de Bernardin de St-Pierre et sur la situation
politique à Paris et en Europe. (…)
Je n’ai pu encore obtenir que le
troisième volume de Mr de St-Pierre. La dame de Nemours s’en est chargée
ainsi que d’une lettre pour ma sœur (…). Au reste, je vais ce matin savoir si
je trouverai chez Mr de Cerutti le 4
e
volume que je remettrais à Mde Moroy
qui le ferait passer à cette dame (…).
Il n’a rien négligé pour procurer à sa
sœur
l’intéressante histoire de Paul et de Virginie (…) Hier, j’ai eu une grande
dispute avec Godbert qui en parlait d’une manière irrévérente. Louvet annonce
des derniers événements politiques ; Je vous dirai pour nouvelles que demain
les notables commencent leur assemblée ; que Mr de Biron a été enterré hier
(…) ; que déjà deux fois Mr Necker a voulu donner sa démission qu’on refuse ;
que le nouveau Garde des Sceaux Barentin ne tiendra pas longtemps ; que Mr
Despremesnil a été couronné à Lyon, que Mr Bergasse aura une place aux états
généraux (…) ; que Mr l’abbé Sabattier ne conçoit pas pourquoi l’on fait plus
d’accueil à Mr Despremesnil qu’à lui (…).
Etc. Il poursuit à propos de la Pologne
qui va lever une armée de 60 000 hommes ;
Le Roi de Prusse fait marcher
des troupes pour forcer les Danois à évacuer la Suède ; qu’il a fait signifier aux
Polonais qu’il n’entendait pas qu’ils prissent parti pour la Russie contre les Turcs
(…). Enfin que je sais tout cela parce que depuis mercredi dernier, je ne fais
que courir, interroger le tiers et le quart (…).
Il compte reprendre son travail et
adresse ses respects à la famille de "Lodoïska".
130 - Jean-Baptiste LOUVET de COUVRAY.
1760-1797.
Ecrivain auteur de
Faublas
, député de la Convention.
L.A.S. à "ma femme".
S.l., ce 4 mars 1789.
1 pp. ½ in-4.
200/300 €
Intéressante lettre dans laquelle Louvet indique avoir été pressenti pour
représenter Nemours aux Etats généraux, mais préféra renoncer à quelque
ambition politique pour se consacrer à ses travaux ;
il n’a pu revenir à
Nemours revoir sa bienaimée ;
(…) Ma sœur m’a écrit que si j’y fusse venu dans
le mois de mars, j’aurais peut-être eu assez de bonheur que votre ville m’honorât
de son choix pour la représenter aux Etats. J’avoue qu’un des premiers trônes
du monde eut autrefois excité mon ambition, moins que ce glorieux emploi ; mais
je n’ai maintenant d’autre désir que de vivre avec cent pistoles de rente, ignoré
dans quelque coin de la terre (…). Comme il se pourrait (…) que le désir du
bien public me déterminât à briguer cet honneur dans notre capitale, je suis
très décidé à ne pas même m’aller faire inscrire pour la convocation (…). Il ne
veut pas se donner des peines inutiles pour être nommé dans cette capitale
immense où vous devez penser que la foule des candidats, et des candidats
très dignes, sera innombrable. Cela ne servirait donc qu’à me tourner la tête et
à m’empêcher de travailler. Ma femme, à l’époque de la convocation, je serai à
la campagne (…).
Apostille aut. en marge de Félix Louvet, à propos de sa candidature au
collège de Montargis en 1831.
131 - Jean-Baptiste LOUVET de COUVRAY.
1760-1797.
Ecrivain auteur de
Faublas
, député de la Convention.
L.A.S. à "ma femme".
S.l., ce lundi 8 aoust 1791
. 2 pp. in-4.
300/400 €
Très belle lettre politique de Louvet sur son engagement dans la
Révolution, et mentionnant encore son roman Faublas ;
il est heureux d’avoir
des nouvelles directement de sa Lodoïska ; il ne veut pas suivre son désir de fuir
devant l’arrivée de l’Armée des Princes ;
(…) Que parlez-vous de retraite, en cas
de contre-révolution. Ma femme, croyez qu’alors il n’y aurait pas sur la terre un
asile, pas un asile pour un pas jacobin. Partout, un Patriote connu ne trouverait
sur ses pas que persécutions et supplices. Il ne veut survivre au triomphe
des oppresseurs et à la perte de la Liberté ! (…) Si les monstres pénétraient
beaucoup en France, pensez-vous que j’aurais l’imprudente lâcheté de les
attendre dans mes foyers. Alors tout Français, sans distinction deviendrait soldat
(…). Je ne tomberai jamais vivant dans leurs mains. Ma résolution est prise (…)
je n’en changerai pas ; au reste, qu’il existe en France seulement 100 000 jeunes
gens comme moi bien déterminés à la mort plutôt qu’à l’esclavage, et quand je
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