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jeudi 14 NOVEMBRE 2019

95. EDMOND HÉBERT

(1812-1890), géologue, spécialiste du

Jurassique. 4 L.A.S. au baron de Watteville. En-têtes du cabinet de

Géologie de la Faculté des sciences. 7 pp. in-8. Paris, 1877-1878.

Publication d’une paléontologie française.

Il évoque l’enlèvement

d’échantillons de son laboratoire, et le retour d’une mission qui lui a

été confiée en Italie et Hongrie pour laquelle il a besoin d’un espace

de 5 m2 de vitrines pour exposer les échantillons. « Permettez-moi,

en outre, en qualité de Président du Comité de la Paléontologie fran-

çaise de vous adresser une demande.

Le comité publie la descrip-

tion de tous les fossiles que renferme le sol de la France.

Georges

Masson est l’éditeur de cette publication à laquelle le ministère accorde

une souscription. Je crois qu’il est bon que cette publication figure au

nombre des produits exposés de la science française. En outre, l’une

des parties importantes de la paléontologie française est consacrée

à la

description des Echinides jurassiques et crétacés. Les planches qui

accompagnent cette description constituent un véritable monu-

ment artistique et scientifique supérieur à tout ce qui a été produit

en ce genre chez aucune nation

. Le dessinateur, M

r

Humbert, a réuni

à ma demande, sous forme d’album les 4 ou 500 planches d’échinides

dessinées par lui […] ».

400 / 600 €

96. LEOPOLD OUDRY

, chimiste ; en 1854 il créée un atelier électro-

chimique à Auteuil qui permet de cuivrer de grandes pièces de métal ;

il obtient le cuivrage de tous les objets et monuments en fonte

de la ville de Paris, dont les fontaines de Vénus, de Diane et des

Quatre-Saisons sur les Champs-Elysées, ainsi que les 2 fontaines

monumentales de la place de la Concorde

; la ville de Paris lui com-

mande alors tous les candélabres pour l’éclairage au gaz de la ville ;

il avait mis au point une peinture spéciale, à base de sulfate de zinc,

permettant de réaliser la galvanisation et qui donnait un aspect émaillé

au plâtre.

9 L.A.S. à

l’abbé Moigno

(1804-1884), mathématicien et vulgarisa-

teur scientifique. 14 pp. in-8, en-têtes de l’Usine électro-métallurgique

d’Auteuil. Auteuil, 1858-1864.

Belle correspondance sur son travail sur les monuments parisiens,

l’intérêt manifesté par de Napoléon III pour ses inventions et

son usine, et le développement considérable de son activité

. 1858.

« Rien de nouveau pour mes affaires. Calme plat. Aucune nouvelle de

M

r

le Baron Sérurier. Serait-il absent ou malade ? Je le crains car il m’a

toujours témoigné beaucoup d’intérêt et je ne puis croire à de l’indif-

férence de sa part […] ». 1861,

sur le cuivrage des deux fontaines

monumentales de la Concorde

. « Auriez-vous l’obligeance de dire à

M

r

Delacroix à qui, de mon côté, j’écris aussi, de vouloir bien prier ces

96

messieurs de la Société d’encouragement de venir jeudi après-midi,

visiter dans leurs bains les dernières grandes pièces de la 2

ème

fontaine.

Le lendemain matin, il serait trop tard, toutes seront retirées des bains :

quant à samedi, c’est mon jour de grande paye et je n’aurai pas le temps

de faire voir mon usine à ces messieurs […]. Je commencerai le lundi

22 le remontage de la 2

ème

fontaine, et ce, sans interruption, si le temps

le permet […] ». Février 1865. « Jeudi dernier,

l’Empereur est venu

encore visiter l’usine et les bas-reliefs de Constantin

; prière de ne

pas parler de cette visite si le Moniteur est muet ; le contraire pourrait

me faire du tort ». Juillet 1864. « Avec mon autorisation, dites-vous,

vous mettez ma peinture au cuivre galvanique au programme de votre

séance du 14 ct. Pourquoi seulement la peinture au cuivre laquelle n’a

aucun sens sans l’huile E. M. qui lui sert de véhicule et qui sera d’un

emploi bien autrement important pour les peintures ord. des bâtiments

que la peinture de bronze avec la poudre de cuivre galvanique ! […] ».

Août 1864. Il attend la visite de l’Empereur et part à Rouen effectuer la

peinture des candélabres. «

Je viens, à force d’essais depuis près d’un

an, de découvrir enfin non pas la pierre philosophale, mais une

nouvelle huile électro-métallique

qui vaut mes n°1 et 2 et qui coûte

moins cher que l’huile de lin ord. et les essences. Je vends cette huile

115 f. l’hectolitre hors Paris ; 135 f. dans Paris, et si je ne m’abuse, dans

un an, je pourrai à peine à suffire aux demandes. Il est vrai de dire que

j’y gagne fort peu, environ 6%, mais patience, petit bonhomme devien-

dra grand […] ». oct. 1864, après sa visite à l’Empereur. « Dès le matin,

l’Empereur m’a fait demander à St-Cloud, et ce n’est qu’à 2 heures que

j’ai pu voir Sa Majesté.

C’était pour le cuivrage de deux aigles gi-

gantesques en fonte

, et pour diverses autres pièces de travaux. L’Em-

pereur a été plus affable que jamais : j’ai l’espoir de le revoir sous peu

de jours […].

L’Empereur est animé de la plus grande bienveillance

à mon égard

, et je ne sais comment reconnaître tant de bontés. Je ne

sais pas encore les projets de l’Empereur en faveur de mon industrie,

mais je crois, d’après certains demi-mots, qu’il désire m’être souverai-

nement utile ». Ils firent ensuite une promenade dans les jardins. « A

diverses reprises, confus de ma liberté grande, je voulus, pendant cette

promenade d’un quart d’heure, retirer mon chapeau, mais, chaque fois,

l’Empereur s’y opposa. Et pourtant, je l’avoue, j’étais fort mal à l’aide

d’être obligé de rester couvert ». Il évoque enfin la vente de ses huiles.

« Mes huiles n°3 vont grand train : hier seulement, j’en ai vendu 11

hectolitres, aujourd’hui 6 hectolitres, plus pour 2800 f. de peinture au

cuivre […] ».

On joint 4 coupures de presse sur les fontaines de la Concordes restau-

rées par Oudry et la visite de l’Empereur aux usines d’Auteuil.

800 / 1 000 €