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HISTOIRE
qui subjuguera toutes les oppositions. [..] Il faut donc non un seul
homme mais une famille pour la magistrature suprême »… Éliminant
tour à tour les possibilités d’une famille étrangère, des Bourbons et
d’anciennes familles illustres, Fouché recommande au contraire de
chercher parmi les familles illustrées dans ces derniers temps : « il
se présente ici deux vérités incontestables : la 1
ere
que les hommes
que la Révolution a comblé d’une gloire plus grande et plus pure
sont ceux qui ont sauvé la France des armes de l’Europe conjurée ;
la seconde que parmi cette foule de héros B occupe le 1
er
rang par
l’eclat & l’importance de ses services. […] Par la nature de ses exploits
par l’etendue de ses expeditions son nom a acquis tout à coup une
gloire antique, il a frappé le monde depuis les 1
ers
rangs de la société
jusqu’aux habitans des chaumières. Il laissera un souvenir eternel
parmi les peuples de l’AÀrique et de l’Asie – il se trouve sur la même
ligne de tous les chefs des etats de l’Europe […] L’heredité du Consulat
dans la famille de B est donc le seul moyen de donner de la stabilité
à nos institutions & de calmer tous les esprits »…
Fouché envisage enfin de « déclarer dès à présent cette hérédité »,
plutôt que d’attendre la paix, pour trois raisons, notamment : « L’hérédité
porte le dernier coup aux espérances de toutes les espèces de
fanatiques & d’ennemis de la France & de sa Révolution. Sa déclaration
diminue les périls dont la perfidie peut environner avec plus de facilité,
dans une expédition lointaine la personne du 1
er
Consul »...




