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HISTOIRE
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FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU Nicolas-Louis
(1750-
1828) homme politique, ministre et l’un des Directeurs ;
agronome, poète, historien et critique littéraire.
5 L.A.S. « François de Neufchâteau », 1792-1824 ; 9 pages
formats divers (portrait joint).
300 / 400 €
Épinal 17 décembre 1792
, au général DUMOURIEZ. Il recommande
au « libérateur de la Belgique » et « vengeur de la France » le docteur
Guinet « médecin, très instruit, zélé patriote qui pourrait être employé
avec succès ». Il lui adresse « un exemplaire d’une autre plaisanterie
philosophique, qui a été placardée avec succès à Paris et ailleurs.
C’est une parodie de la Déclaration des Droits. Peut-être une ache
de ce genre peut-elle concourir à épurer l’opinion des Peuples, que
vous sauvez de l’esclavage »… –
Paris 21 novembre 1807
: il s’apprête à
déménager et veut redevenir « prêtre de Flore et de Pomone » ; il est
chargé de rédiger un tableau « de l’état de la langue et de la littérature
française depuis 1789 » et voudrait consulter à ce sujet « un petit
volume d’Entretiens de Balzac ». –
7 août 1819
, à Alexandre PETITOT,
au sujet de
L’Esprit de Corneille
dont l’unique exemplaire a été envoyé
à l’Académie ; il est en convalescence et ne lit aucun journal ; il ne
veut plus voyager, pour profiter de ses derniers jours : « le meilleur
moyen […] c’est de vivre avec l’amitié, et comme Candide, de cultiver
son jardin »… –
1
er
janvier 1820
, à François RAYNOUARD, secrétaire
perpétuel de l’Académie française : il envoie en étrennes « une belle
édition de
Gil Blas
, avec des notes qui contiennent la clé du roman » ;
des estampes suivront… –
20 juillet 1824
, à Népomucène LEMERCIER,
le félicitant de son drame,
Richard III et Jeanne Shore
, qu’il a lu, sa
goutte l’empêchant d’aller au spectacle : « en lisant les bonnes pièces,
je crois encore y assister ». Il fait quelques remarques de style, et se
montre pointilleux envers le travail de l’imprimeur car la typographie
laisse à désirer… Il lui reproche d’en faire un peu trop : « la duplicité
des tons peut-elle autoriser la duplicité des sujets ? N’aviez vous pas
assez à peindre de l’egie aÀreuse de ce coquin de Richard Trois ?
[…] vous aimez à créer des monstres […]. Cependant j’aurais préféré
Richard trois, seul et pur ; mais avec moins de monologues. Corneille
se plaint d’avoir sacrifié, dans ses premières pièces, à cette manie
des acteurs, qui, de son temps aussi, ne voulaient que des soliloques.
L’essence de l’art dramatique est pourtant dans le dialogue »…
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GAMBETTA Léon
(1838-1882) homme politique.
L.A.S. « Léon Gambetta », 18 juillet 1863, à RAMBLER ;
3 pages in-8.
200 / 300 €
Lettre de bataille avant un procès
.
« Il faut donc réunir toutes nos armes, nous tenir prêt. Demain soir il
me faudrait avoir déjà un parc d’artillerie des biscayens, des boulets
tout ramés, avec les gargousses les plus artificieuses. Des balles, des
balles ! Je suis enragé, on veut m’acculer pour me saisir à l’embuscade.
Hourrah ! Je vais leur montrer la Hure. J’ai la rage »… Il signe « Votre
féroce Léon Gambetta »...
On joint
3 L.A.S. par COQUELIN Cadet (à la princesse Dolgorouki),
Albert de MUN (sur les rapports du pouvoir civil avec l’Église), et Louis
VEUILLOT (1866, au sujet du « bureau de l’esprit public »).
681
FRANÇOIS I
er
(1494-1547) Roi de France.
L.S. « Francoys », Lyon 1
er
juin 1533, au capitaine
MERVEILLES, gentilhomme de sa chambre ; contresignée
par son conseiller Jean BRETON ; 1 page in-fol., adresse au
verso avec reste de cachet de cire rouge.
2 000 / 2 500 €
Au sujet de sa prochaine conférence avec le Pape Clément VII
.
[Cette entrevue eut lieu finalement à Marseille le 28 octobre 1533 ;
c’est là notamment qu’y fut arrangé le mariage de la nièce du Pape,
Catherine de Médicis, avec le duc d’Orléans, fils du Roi, le futur Henri II.]
Le Grand Maître lui a montré ce que le capitaine et ses frères lui
avaient écrit, et il leur sait gré du bon oce et de la peine qu’ils ont
prise pour l’avertir des choses et pour l’assurer du bon vouloir et de
l’aÀection des personnages nommés dans leur lettre. Il écrit au comte
MAXIMILIEN, et charge le capitaine de le remercier de sa part… « je
vous advertiz que puisnagueres il a esté conclud et arresté entre nostre
Sainct pere le pape et moy quil se fera une veue de nous deux en
la ville de Nice dedans le quinziesme du moys de juillet prochain à
laquelle veue se pourra parler de plusieurs bonnes & grandes choses
touchans & concernans le bien repoz seureté & establissement de
toute la crestienté »… Le Grand Maître partira dans quelques jours
pour la Provence afin de tout préparer… Il ajoute en post-scriptum
qu’à cause des « extremes challeurs », et pour éviter au Saint-Père de
prendre mal dans son voyage, il remet l’entrevue au 15 août. Il restera
en attendant « alentour de Lyon et ses environs », et se rapprochera
de Nice quand il sera temps.
682
FRANÇOIS I
er
(1494-1547) Roi de France.
P.S. « Francoys », Paris 6 juillet 1544 ; contresignée par
LAUBESPINE
; vélin oblong infol.
700 / 800 €
Ordre à son receveur général des finances extraordinaires Jehan
LAGUETTE
de payer comptant à son conseiller et maître des requêtes
ordinaires Nicolas
DANGU
, évêque de Sées, une somme de quinze
mille livres tournois, pour le remboursement de la somme que Dangu
lui avait prêtée « pour subvenir a lurgente necessité des aÀaires que
nous avons a supporter pour le faict de la guerre »…




