les collections aristophil
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BUONARROTI Philippe
(1761-1837)
révolutionnaire italien, ami et partisan
de Babeuf.
MANUSCRIT autographe signé
« Buonarroti Citoyen Français par
décret de la Convention nationale du
27 mai l’an 2
me
de la République »,
Pensées sur la Corse
, [vers 1794] ;
3 pages in-fol. (légères rousseurs).
2 000 / 2 500 €
Recommandations pour combattre le
nationalisme corse
. Les documents de
Buonarroti sont
d’une grande rareté
.
« Les Corses possedent toutes les vertus
domestiques : ils sont sobres, hospitaliers,
généreux, et amis de la justice ; mais ils sont
tourmentés par l’esprit de parti fomenté par
l’ambition des chefs, et par la superstitution :
l’esprit public est presque nul en Corse : Paoli
a puissamment contribué à le détruire »…
Suit un « Projet de remedes » en 13 articles :
« 1° Employer tous les moyens pour délivrer
la Corse de l’autorité monstrueuse de
PAOLI. 2° Etablir promptement les écoles
primaires mais à condition 1° qu’on y
enseignera un catechisme social approuvé
par la Convention […] 2° qu’on y enseignera
la langue française 3° que les instituteurs
ne seront pas élus par le peuple qui à coup
sur nommeroit les moines, et les prêtres
les plus fanatiques »… Les articles suivants
concernent l’usage du français dans les
textes publics et la fonction publique, et
le bon usage de l’italien ; l’établissement
d’une petite poste ; la rédaction et la
distribution d’un catéchisme social (« il seroit
prudent de le faire publier par l’évêque du
Département »), ainsi que son enseignement
par des hommes « philosophes, vertueux,
et populaires » ; l’établissement dans les
principales villes de professeurs de droit
naturel, de morale et d’organisation social,
de maîtres d’hydrographie, de nautique
et de mathématiques ; le séjour prolongé
en Corse des commissaires nationaux,
qui seraient autorisés à casser les arrêtés
de l’administration, et à traduire les
administrateurs devant les tribunaux, pour
lutter contre « l’esprit de parti ». Le 13
e
et
dernier article stipule : « Le droit accordé
aux condamnés de se pourvoir en cassation
a en Corse des suites pernicieuses : vu
l’éloignement, et le retard occasionné
souvent par le passage de la mer les crimes y
restent impunis pendant longtems, et souvent
dans l’intervalle les condamnés trouvent les
moyens de s’évader : il faudroit authoriser les
Commissaires à prononcer sur les demandes
en cassation ; et comme ces Commissaires
auroient de très grands pouvoirs il faudroit 1°
Qu’ils ne fussent jamais Corses ; 2° qu’une
partie d’eux fut souvent renouvellée ».




