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les collections aristophil
[Manuscrit
C
ou mise au net.] *
Livre 1
er
: manuscrit de 206 pages
composé de 34 chapitres. Le texte intègre des corrections à l’encre
apportées au précédent manuscrit, mais non les suppressions au
crayon. Cette mise au net est accompagnée de
Notes sur le livre
1
er
(36 pages). *
Livre II
: manuscrit de 204 pages, composé de 20
chapitres, et complété par 23 pages de
Notes sur le Livre II
. Cette copie
entérine les corrections de
B
.
Livre III
: manuscrit incomplet de 258
pages, s’interrompant à la fin d’août 1812, au cours de la Campagne de
Russie ; cette fin prématurée correspond à la page 667 du manuscrit
B
, mais le texte en dévie, le scripteur ayant copié certains documents
(lettres, discours,
Bulletins…
) d’après d’autres sources.
Citons quelques extraits de ces Mémoires, tirés du manuscrit
B
.
« J’ai quitté la France, dans les premiers jours de Février 1816. Que
de chagrins je me serais épargné, si j’avais pris deux ans plutôt, cette
résolution ! Quand on a eu le malheur d’occuper un rang éminent,
sous un régime détruit, il faut par une disposition prompte, appaiser
les ressentimens de la haine et se soustraire, aux traits envenimés
du mensonge et de l’envie. Des insinuations multipliées m’ayant fait
sentir la nécessité, de prévenir par mon éloignement, le danger d’être
compris dans une proscription, qui n’aurait pas dû m’atteindre, je me
retirai dans le Royaume des Pays-Bas, où l’on me promit sûreté et
repos. J’y trouvai l’un et l’autre »… (Livre I, chap. 1, « Des considérations,
qui ont déterminé cet ouvrage », p. 1).
Au sujet du projet de Code civil, Cambacérès souligne que son ouvrage
ne contint que 297 articles, rédigés avec concision. Il cite
in extenso
son rapport à la Convention : « L’exercice des droits politiques est le
principe de la liberté. L’exercice des droits civils est le principe du
bonheur social et la sauve-garde de la morale publique. Régler les
relations des citoyens avec la société, c’est établir l’ordre politique.
Régler les rapports des citoyens entre eux, c’est établir l’ordre civil
et fonder l’ordre moral. Combien grande est donc la mission du
législateur ! Investi par le Peuple souverain de l’exercice du pouvoir
suprême, tenant dans sa main tous les événemens sociaux, il les
dispose, les arrange, les combine, les ordonne
; et tel que l’esprit
créateur, après avoir donné l’être et la vie au corps politique, il lui
imprime la sagesse, qui en est comme la santé morale et en assure
la durée, en dirigeant ses forces et ses mouvemens »… (Livre I, note
22, p. 33).
À propos du 18 Brumaire : « le Général Bonaparte, peu répandu, ne
se montrant dans aucun lieu public, aÀectait une sorte d’indiÀérence
et disait souvent, qu’il souhaitait de rentrer dans la vie privée. Les
hommes de tous les partis et des diverses nuances de chaque parti,
cherchaient à le conquérir et lui faisaient des propositions, propres à
flatter son ambition. Barras et Moulin lui oÀrirent de l’aider, de leurs
moyens ; et sans repousser les deux directeurs, ni ceux qui lui faisaient
d’autres ouvertures, pour des changemens dans l’ordre politique,
Bonaparte usa avec tous, d’une très grande réserve et continua de
professer un profond attachement pour la liberté et un extrême
éloignement, pour tout ce qui pourrait la détruire. Plus d’une fois, on
lui a entendu dire : “qu’il n’y aurait qu’un fou, qui voulût faire perdre la
gageure de la République, contre la royauté de l’Europe, après l’avoir
soutenu, avec quelque gloire et tant de périls”. J’ai souvent cherché
à démêler les motifs, qui avaient pu déterminer Bonaparte, à donner
à Sieyes, la préférence sur Barras, qui aurait été entièrement à sa
disposition, tandis que l’esprit dicile du premier pouvait lui susciter
des contrariétés. J’aurais surtout souhaité savoir, s’il avait soupçonné
Barras, d’avoir pris des engagemens avec les agens de la Maison de
Bourbon. Mes eÀorts, à cet égard, n’ont jamais eu un plein succès ;
Bonaparte a toujours évité d’approfondir ces questions » (Livre II,
chap. 2, pp. 17-18).
Sur son passé d’homme politique, puis de proche collaborateur
de Napoléon : « Dans les deux époques, ma situation n’a pas été la
même ; mais il y a eu entre l’une et l’autre un point commun, celui de
faire tout le bien qui dépendait de moi et de diminuer le mal, quand
le mal était inévitable. Dans l’exercice de mes fonctions législatives,
j’ai pu quelquefois être entraîné par les circonstances ; mais le plus
coalition sans me livrer a des vues d’aggrandisement et sans faire
entrer comme hier dans mon plan des revolutions chez les autres
peuples. Il eut été cependant facile d’en faire naitre, soit en Espagne
soit en Allemagne, soit en Italie. Nos succes nous avaient reconquis
l’opinion et l’esprit de liberté se manifestoit déja parmi les peuples »…
Son secrétaire, rendit ainsi ce début de la note 33 : « Sous ma
direction, la politique du Comité de salut public fut essentiellement
pacifique. Le besoin de mettre un terme, aux calamités de la guerre,
était généralement senti. Afin de satisfaire le vœu public et la volonté
de la saine partie de l’Assemblée, le Comité reconnut, qu’il ne fallait
pas se trop livrer à des vues d’agrandissement et renoncer à faire
entrer, comme une base de notre plan, des Révolutions chez les
autres peuples »… *
Livre II
: manuscrit de 519 pages, reproduisant le
texte corrigé de
A
, sous chemise marquée « 4
ème
Rédaction 1822 ».
*
Notes sur le Livre II
formant 53 pages, conservées sous chemise
titrée, datée « 1822 » ; il y a 45 notes. * «
Variantes sur les notes du
Livre II
» (cahier in-4 de 53 pages), de la main du secrétaire avec
corrections autographes de Cambacérès, correspondant aux notes
4 à 45 (53 pages in-4) ; plus un fragment de copie corrigée de ces
variantes (4 p. in-fol.), présentant de nouvelles corrections entérinées
dans les
Notes
. *
Livre III
: manuscrit partiel sous chemise datée et
marquée « 1823 3
ème
Expédition », paginé 1-118 et 505-855, donnant
les chapitres 1 à 4 et 12 à 19, dont le texte se conforme à celui de
A
, corrigé (la lacune correspond à une reprise du texte de A) ; il se
poursuit jusqu’à la fin de l’année 1813, qui laissait la France « dans
un état presque désespéré »… En tête, un feuillet in-4 (avec ajout
autographe) du sommaire primitif du chapitre 1.




