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les collections aristophil

LES ANNÉES 1920 - 1930

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DUPAS JEAN

(1882-1964)

« Trois femmes dans un jardin ».

Dessin sur papier au fusain, aquarelle

et encre de Chine, monogrammé

« JD » en bas à droite.

11,5 x 10 cm (à vue).

Sous encadrement.

700 / 900 €

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DUPAS JEAN

(1882-1964)

« Ange aux flambeaux ».

Dessin sur papier au fusain

et encre de Chine.

43,7 x 34 cm.

700 / 900 €

72

DUPAS JEAN

(1882-1964)

« Jeune femme dans la campagne ».

Dessin sur papier à l’encre

de Chine, crayon noir et de couleur,

monogrammé « JD » en bas à droite.

25,8 x 20,9 cm.

700 / 900 €

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FARGUE LÉON-PAUL

(1876-1947)

Tancrède

, manuscrit autographe signé.

S.d., 1 f. de garde portant une

dédicace datée du 14 mars 1930,

38 ff. rédigés au recto à l’encre noire

et à l’encre violette (2 ff. portent au

verso des vers biffés) dans un cahier

d’écolier de 46 ff. de papier vélin ligné

et margé, relié demi percaline verte

à coins à la Bradel estampée à froid.

15 000 / 20 000 €

Précieux manuscrit autographe complet

et original du premier chef-d’œuvre de

Léon-Paul Fargue,

faisant le lien entre le

symbolisme et le surréalisme à naître. Sur le

feuillet de garde du présent manuscrit, Léon-

Paul Fargue a lui-même retracé la genèse

bibliographique de son livre : « Ce petit

« roman lyrique » a été composé en 1893, en

classe, et confisqué, puis rendu avec émotion

par mon professeur, Monsieur Vautier.

Il a été publié pour la première fois dans

Pan, revue franco-allemande, en 1895, avec

des illustrations de Launay, Bottini, Delcourt,

morts depuis, et « édité en volume » en 1911,

par les soins de Valery Larbaud ».

Le texte eut un certain retentissement, comme

on le verra, mais Léon-Paul Fargue, malgré

de nombreuses sollicitations hésitera toujours

à le faire rééditer. Il fallut qu’en 1911, son

ami Valery Larbaud prît l’initiative, sans en

avertir l’auteur, de faire imprimer à ses frais

le texte de Pan dans une plaquette tirée

à 212 exemplaires. Il consentit enfin à en

donner une édition en 1943 chez Gallimard,

mais dans une version amputée de plusieurs

chapitres. Le présent manuscrit correspond

à la version complète, telle que parue dans

Pan et publiée par Larbaud.

« Il était plusieurs fois un jeune homme si beau

que les femmes voulaient expressément qu’il

écrivît ». L’ouvrage, « petit roman lyrique »,

se compose de six textes en prose et deux

séries de poèmes. C’est en quelque sorte un

roman d’apprentissage intellectuel et sensuel.

Dans le second chapitre, Tancrède passe la

nuit avec une jeune prostituée qu’il quitte au

matin : « L’aurore au lustre indolent déclara

la petite malheureuse dormante. Au cran du

rideau, le matin noua froidement ses faveurs

bleues. […] Je pars. L’ombre esquissée d’un

oiseau glisse au volet. […] ». Le troisième

chapitre est un conte situé hors du temps,

qui rappelle Le Livre de Monelle de Marcel

Schwob : « Plusieurs aimaient la même

femme. […] Il leur vint une charmante folie,

celle du silence devant sa beauté. » Dans

Allégorie de l’aurore, on trouve le récit d’un

amour déçu, à la première personne, triste

et romantique : « La petite fille m’accosta

près du buisson. Pas de bruit. La lune était

blanche comme les chantiers. Le vent prit son

élan. La barrière cria. Je me crus tranquille

et croyais pleurer ». Le dernier chapitre est

autobiographique. Sous le titre Traits de

caractère, ou Jean qui pleure et Jean qui

rit, Fargue fait son propre portrait, tel qu’il

se voit et tel qu’il se rêve, avec l’insolence

et les doutes de l’adolescence.

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