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les collections aristophil

LES ANNÉES 1920 - 1930

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GIDE ANDRÉ

(1869-1951)

Trois lettres autographes signées adressées

à Francis JAMMES, Richard HEYD, et Alfred VALLETTE.

800 / 1 000 €

- Lettre autographe signée à son ami Francis Jammes, Paris,

22 décembre 1931, deux pages in-8 à l’encre sur papier. Belle et

amicale lettre de Gide.

« Mon cher Jammes, Tout étonné et tout ému en revoyant ton écriture.

Prends note, à tout hasard, de mon changement d’adresse, car ta lettre

a perdu quelque temps à me chercher encore Villa Montmorency.

Du reste c’est à Cuverville qu’elle m’aurait trouvé, si la grippe ne me

retenait à Paris. Fort amusé par le projet de livre que tu me racontes.

Oui, Grasset ou Flammarion me semblent assez qualifiés pour le

lancer. Ne crois pas que je prenne ombrage du titre… ni sans doute

du contenu. Je pensais que tu pourrais mettre Lantigyde en sous-

titre ; car Elie de Nacre n’est pas mauvais non plus. En tout cas je te

sais gré de m’avertir et te serre affectueusement la main. Ma femme

sera certainement sensible à ton bon souvenir, que je lui transmettrai

demain ou après-demain, c’est à dire sitôt que la grippe me permettra

d’aller la rejoindre et d’affronter les brouillards de […] Cuverville en

hiver. Tous mes hommages à Madame Francis Jammes, je te prie,

et pour toi les meilleurs souvenirs d’une vieille affection non éteinte. »

- Lettre autographe signée à son éditeur suisse Richard Heyd, [Paris],

13 avril 1949, 4 pages in-4 à l’encre sur papier, enveloppe autographe.

« Cher Richard, le moindre billet de vous sera le bienvenu s’il me dit

que vous avez réintégré sans encombre le conjugo et n’aurez pas eu à

payer la fatigue. Dois-je redire combien j’étais heureux de vous revoir ?

Vous l’aurez senti n’est-ce pas. Et de là l’élan qui m’a fait précipiter

vers vous tout ce que je pouvais imaginer de susceptible de vous

plaire. Mais voici qu’il nous faut un peu déchanter au sujet de la

secrète (Claudel et Jammes). Pour ce qui est de la 1

e

, « on » (surtout

Mme Théo, mais pas elle seule, et moi-même) me fait comprendre

l’indécence qu’il y aurait à publier, moi, et chez vous, des lettres si

flatteuses pour moi et répondant si bien aux accusations coutumières :

pervertisseur, dépravateur, etc. Publiées avec les autres lettres de Sachs

(…) oui cela n’a pas du tout le même caractère complaisant. Mais cela

c’est l’affaire de Gallimard. Quant à la correspondance secrète autour

des Caves et de la question « Mœurs », après d’infinies délibérations,

avec Mallet, et répondant à des « considérants » péremptoires, il

importe de la verser et fondre dans la correspondance générale,

sous peine de paraître jouer double jeu, de manquer de franchise,

etc. Donc pas de « tirés à part » et de publication nonobstant – très

dangereuse, somme toute, et propre à me faire juger très sévèrement

(et justement). Tout cela c’est du négatif et je m’en désole et je m’en

excuse. D’autant plus grand reste mon souci de vous fournir matière

à quelque autre publication. Le journal 42 (Neuchâtel) est hélas ! trop

court. Le grossir artificiellement par l’adjonction de pages nouvelles …

difficile, car les feuillets (…) que j’aurai pu y rajouter sont précisément

ceux qui ont formé les Feuillets d’Automne, que reprend le Mercure.

Cette publication chez Hartmann contrarie beaucoup Gallimard et

me pousse à lui donner, à lui également, quelque texte nouveau. Le

malheur, c’est que, depuis des mois et des mois, je reste improductif.

La fatigue autant que le grand âge est en cause. Besoin urgent de

repos ; je n’en peux plus. Mais hier, je me suis offert un dictaphone !!! »

- Lettre autographe signée adressée à Alfred Vallette, fondateur

du

Mercure de France

, s.l.n.d., 3 pages in-12 à l’encre, relative

au manuscrit d’une femme que Gide se croit obligé, à son corps

défendant, de déposer au

Mercure

.

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GIRAUDOUX JEAN

(1882-1944)

Siegfried et le Limousin

, manuscrit autographe signé, relié

par Rose ADLER.

21 août 1922, 174 pages in-4 à l’encre chiffrées « 172 » avec

2 pages « bis » (70 bis et 89 bis), dont 164 pages manuscrites

autographes et 10 pages imprimées corrigées (pp. 29

à 36 et pp. 124-125), avec un petit dessin représentant un

personnage dansant, à l’encre noire. La signature est quant

à elle à l’encre violette.

Reliure signée de Rose Adler et datée de 1956 (dorure

d’André Jeanne), dos et encadrement des plats de box

blanc cassé, incrustation de grandes plaques de plastique

strié à effet cinétique sur les plats, le premier plat portant

les noms propres du titre en grandes lettres étroites peintes

à l’œser blanc en tête et en pied, et les mots « et le » en

petite capitales à l’œser rouge au centre, bordées par les

lettres « MS » de manuscrit en relief à treillis blanc. Dos

lisse avec le nom de l’auteur à la chinoise, son prénom en

lettres à l’œser noir et son patronyme à l’œser blanc sur

une longue pièce mosaïquée de box noir terminée par

un rectangle de box rouge. Doublures et gardes de daim

rouge portant en queue des contreplats les étiquettes

mosaïquées de box blanc et noir de la relieuse et du

doreur. Chemise de box blanc cassé à rabats, titre en noir

et blanc avec pièce mosaïquée de box noir ; étui bordé.

(Petits frottements à l’étui et à la chemise, sinon parfait état).

20 000 / 30 000 €

Les pages imprimées corrigées sont constituées par la prépublication

dans

Les Feuilles libres

(n°27, juin-juillet 1922, pp. 159-166, de « Geneviève

Prat »), elles sont réemmargées sur des feuillets de papier vergé

d’Arches. Elles comportent 7 lignes entières biffées. Les pages chiffrées

de 49 à 57 comportent un premier titre biffé « Retour à Munich » (en tête

de la page 49) et la signature « Jean Giraudoux » ainsi que la mention

« Extrait de Siegfried et le Limousin », biffées au bas de la page 57.

Chaque feuillet a été monté sur onglet et l’ensemble relié en un

volume in-4. Excellent état de conservation (la page 28 réemmargée

en hauteur) ; papier très légèrement jauni mais de parfaite tenue ;

les pages 49 à 57 sont un peu marquées avec quelques salissures

et pliures.

Précieux manuscrit original et définitif, abondamment corrigé et

ayant servi à l’impression du célèbre roman de Giraudoux,

publié

chez Bernard Grasset en 1922. Manuscrit présentant plus de 1100

corrections autographes (additions, surcharges, ajouts interlignés)

dont plus d’une cinquantaine de lignes biffées ou ajoutées. Il constitue

la dernière « main » de l’auteur et le dernier état manuscrit du texte

avant les épreuves imprimées de Bernard Grasset, sur lesquelles

Giraudoux réalisa encore des corrections et remaniements. On connaît

deux versions manuscrites antérieures à ce manuscrit : - un premier

état du texte formant un volume relié (en maroquin bleu par Jeanne

Lefranc) de 101 feuillets, d’une écriture soignée et comportant à peu

près une dizaine de corrections par page, avec une version en 9

chapitres ; - un second état de 164 pages (relié en plein parchemin),

signé, avec de nombreuses corrections et remaniements de style,

comprenant le roman complet sans la fin du chapitre de « Geneviève

Prat », ni le passage intitulé « Retour à Munich » ; cet état est daté

à la fin « Barfleur, 8 août 1922 ». Ces deux manuscrits font partie

des collections publiques nationales et sont conservés à la BNF

avec l’ensemble des fragments, brouillons, plans et textes isolés se

rapportant au roman, donnés par l’héritier de l’écrivain. Ce manuscrit

fut la propriété de Louis Brun, ami et tout premier collaborateur de

Bernard Grasset, disparu tragiquement en 1939.

L’on joint

deux lettres autographes signées de Rose ADLER adressées

à Pierre BERÈS qui lui commande la reliure ainsi que la facture qui

est jointe [1956].

provenance

Pierre Berès

Étonnante reliure cinétique de Rose Adler.

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