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les collections aristophil
LES ANNÉES 1920 - 1930
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LA FRESNAYE ROGER DE
(1885-1925)
Ensemble de dix-huit lettres autographes signées adressées
à Georges de MIRÉ.
1917-1919, in-4 et in-8 à l’encre sur papier et papier quadrillé.
1 500 / 2 000 €
Dix-huit lettres autographes adressées à son cousin et ami Georges
de Miré, auteur et préfacier de plusieurs ouvrages.
Correspondance intime, relative également à ses travaux et à
Jean Cocteau.
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LE CORBUSIER, CHARLES-ÉDOUARD JEANNERET-GRIS
DIT
(1887-1965)
Ensemble de dix lettres autographes signées adressées
à ses parents.
Circa 1908, dix lettres autographes signées à l’encre,
deux pages dactylographiées, deux photos et un brouillon
d’une réponse à une enquête sur la guerre et la paix.
5 000 / 7 000 €
Dans cette correspondance adressée à ses parents, Le Corbusier
mentionne ses lectures : Ruskin, Édouard Schuré (Les Grands Initiés),
l’Histoire de l’art dans l’Antiquité de Perrot et Chipiez. Il dit parcourir
les musées, parle de Greuze, Boucher, Rodin. Il définit déjà clairement
le parti-pris de clarté qui le mènerait à ses grandes œuvres épurées,
en vitupérant l’art allemand contemporain et en affirmant : « la clarté,
la concision de la France me fait tant de joie ». Il consacre du temps
à des visites de monuments, étudiant l’art roman et gothique, peint
de nombreuses aquarelles de villages et églises dans les environs de
Paris, et étudie en détail Notre-Dame, « le chef-d’œuvre incontestable...
Je puis tout voir et j’arriverai à tout comprendre et soyez certain,
que quand je saurai pourquoi et comment cette montagne de pierres
tient de toutes ses parties, pourquoi elle est belle et pourquoi elle est
immortelle, soyez certain que j’aurai appris 1 bon bout de mon métier ».
Il ne manquait pas pour autant de s’intéresser au monde moderne,
assistant à la translation de la dépouille d’Émile Zola au Panthéon le
4 juin 1908 ou allant admirer le vol des « aéroplanes ».
Il parle de ses déplacements et voyages d’études, et évoque ici
Vienne ou les villes allemandes. Il annonce également son séjour à
Laubach chez Felix Klipstein, à la veille de partir en voyage oriental
(mai-septembre 1911) avec le frère de celui-ci, l’historien de l’art
August Klipstein. Il affirme envisager ses recherches dans un but
philanthropique, et de même qu’il donne des conseils hygiénistes
pour son frère Albert (un esprit sain dans un corps sain), il met en
avant l’amour et le bonheur de l’humanité en se donnant le rôle d’un
prophète bravant les huées. Une attache forte à ses origines suisses :
avant de se fixer à Paris en 1917, Le Corbusier vécut, étudia et travailla
plusieurs années à La Chaux-de-Fonds. Il évoque ici à plusieurs reprises
l’homme qui le remarqua le premier, guida ses premières lectures
et l’orienta vers l’architecture, son professeur Charles L’Eplattenier
à l’École d’Art de sa ville natale. Il parle aussi de son ami l’écrivain
et historien de l’art neuchâtelois William Ritter, rencontré grâce à
L’Eplattenier, l’architecte suisse René Chapallaz, avec qui il construisit
à La Chaux-de-Fonds les maisons Fallet, Jacquemet et Stotzer (1906-
1908), son ami d’enfance le peintre suisse Georges Aubert, avec qui
il fonda en 1910 les Ateliers d’art réunis, son ami d’enfance Max Du
Bois, architecte fixé à Paris en 1907 et traducteur d’un important traité
sur le béton armé, les peintres suisses fixés à Paris Paul Baudouin et
Eugène Grasset (qui l’incita en 1908 à se faire embaucher par Perret).
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LE CORBUSIER, CHARLES-ÉDOUARD JEANNERET-GRIS
DIT
(1887-1965)
Lettre autographe signée adressée à l’écrivaine Lucienne
FAVRE, illustrée de deux petits croquis.
Londres, Fleming’s Hotel, 29 avril [19]39, 2 pages in-8
à l’encre sur papier à entête du « Fleming’s Hotel ».
1 000 / 1 500 €
« […] je me déclare absolument incompétent en matière de théâtre
comme en matière de littérature : me laissant guider par un simple
intérêt des choses, je figurerais, par ex, u. pièce sous cette forme
graphique : [dessin], c-à-d, une suite, une succession, une gradation,
une narration. Et d’autre part je concevrais ainsi, sous cette forme,
un drame ou une comédie, etc. : c-à-d, d’abord une projection
dans ce qui sera l’essence du drame, la raison de la pièce. Puis
les développements menus ou immenses et contrastés ; enfin une
proclamation et un retour à l’unité. La pièce, au lieu d’une ligne, s’inscrit
alors dans une surface, voire même dans un prisme. Prisme bâti sur
un triangle, ou un carré, ou un pentagone, etc […] ».
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LE ROUGE GUSTAVE
(1867-1938)
Verlainiens et décadents.
Paris, Marcel Seheur, 1928. In-12 carré, demi-maroquin
rouge à coins, dos à cinq nerfs titré, tête dorée (Canape).
(Couverture et dos conservés).
150 / 200 €
Édition originale.
Un des premiers des 50 exemplaires imprimés
sur Hollande.
Envoi à Armand Godoy, « bibliophile et verlainien ».
provenance
Raymond Queneau
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