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les collections aristophil
LES ANNÉES 1920 - 1930
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MICHAUX HENRI
(1899-1984)
Lettre autographe signée adressée à un ami.
Rio de Janeiro, Novembre [1939], 1 page in-8 à l’encre sur
papier.
1 200 / 1 500 €
Rare lettre adressée de Rio de Janeiro relative à ses dessins et à la
vie éditoriale en France et en Belgique.
« […] 1/ Est-ce que des éditions et la revue G. Levis Mano marchent
encore. Existent-ils encore de petites revues de poésie ? 2/ la revue
Mesures, Verve. Y-a-t-il encore des revues modernes, - Je me suis
mis à faire des dessins au trait ayant les Tropiques (plus ou moins)
pour sujet […] ».
Son ouvrage
Arbres des tropiques
paraît chez Gallimard en 1942.
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MONET CLAUDE
(1840-1926)
Lettre autographe signée adressée au critique d’art Arsène
ALEXANDRE.
Giverny par Vernon, 21 août 1920, 3 pages à l’encre sur
feuillet double in-8. Avec enveloppe autographe.
1 000 / 1 200 €
Adressée au critique d’art Arsène Alexandre (1859-1937), à propos des
négociations difficiles qui ont abouti à la donation des Nymphéas de
Monet à l’État français : « Cher Monsieur Alexandre, je réponds de
suite à votre lettre et tiens à vous dire que vous m’avez mal compris.
Ce que je vous ai dit lors de votre visite est chose convenue. Au
sujet du don que je veux faire à l’Etat, ainsi qu’à l’ouvrage que vous
avez accepté de faire pour M. Bernheim, mais j’ai eu le tort de me
laisser aller à un moment de découragement et me suis mal fait
comprendre dans l’état nerveux où j’étais. Ceci croyez le bien je
ne vous demandais qu’à me laisser quelques jours de répit afin de
profiter si possible des quelques belles journées que nous avons.
Enfin de sauver les quelques toiles que j’ai entreprises mais je vois et
regrette infiniment que vous vous soyez mépris sur mes intentions. Je
vous le demande à nouveau, accordez-moi quelques jours et nous
pourrons de nouveau causer utilement. Croyez à mes sentiments
les meilleurs [...] ».
Arsène Alexandre, qui était fonctionnaire à l’école des Beaux-Arts à
cette époque, fit partie des premiers officiels à entrer en contact avec
Monet pour sa donation.
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MORAND PAUL
(1888-1976)
Vingt-cinq poèmes sans oiseaux
, manuscrit autographe
signé.
S.d. [1924], 32 pages in-folio à l’encre sur 30 feuillets in-folio
montés sur onglets en un volume in-folio (rousseurs).
Demi-chagrin noir à coins soulignés de filets à froid, dos
à nerfs, titre doré, tête dorée, plats de papier gris et gardes
de papier marbré bleu azur (reliure d’époque).
12 000 / 15 000 €
Manuscrit unique de ce cycle de poèmes de la modernité.
Les
Vingt-cinq poèmes sans oiseaux ont
paru en édition originale
dans le volume des
Poèmes (1914-1924)
, publiés aux éditions du Sans
Pareil en 1924, regroupant les recueils
Lampes à arc
(1919) et
Feuilles
de température
(1920), puis ces
Vingt-cinq poèmes sans oiseaux
jusqu’alors inédits, « tableaux ironiques et amers d’un univers sans
oiseaux » (Michel Décaudin).
Ce « manuscrit unique », comme l’indique Morand sur la page de titre,
comprend 23 poèmes ; manque deux poèmes qui prirent finalement
place dans le recueil : Un grand bonjour et Progrès de l’automne, et qui
y furent sans doute ajoutés in extremis, la Bibliographie de la France du
23 novembre 1923 annonçant même « vingt et un poèmes inédits ». Le
manuscrit est écrit principalement à l’encre noire, d’une écriture nette et
quasiment sans rature, au recto de 27 grands feuillets de papier ligné :
plus 2 feuillets [10-11] de papier un peu plus foncé, dont un à en-tête
du Ministère des Affaires étrangères, Direction des Affaires politiques
et commerciales, brouillons au crayon noir et à l’encre violette ou
noire, avec un grand nombre de ratures et corrections.
Sur la page de titre, outre la mention « Manuscrit unique », Paul
Morand a noté : « Ces vingt-cinq poèmes ont paru en 1924 en édition
originale au Sans Pareil ».
Inauguration d’un canon (f. 2), signé « PM » : « Quand la table s’ovalise /
et que les verres changent de forme, / un Frère Supérieur, en frac, /
fait signer les hôtes sur le Livre d’Or […] » ;
Inauguration d’un paquebot (f. 3), signé « PMorand » : « Les artistes
de la Comédie-Fse / sont venus sur le paquebot à 4 turbines […] » ;
Signal d’alarme (ff. 4-5) : « J’ai été plus loin que les villes, / au-delà
de leurs cimetières, / des gazomètres, obscurs cirque […] » ;
Poème cousu main (f. 5bis) : « L’Etna sent la gare, / le figuier chaud […] » ;
Léontine fait la culbute (ff. 6 et 6bis), signé « PMorand », avec
didascalies : « Le poète assiste au dernier quadrille du bal Tabarin. /
bruit mouillé des jarretières ; / le pantalon de dentelles, écume de
la chute […] » ;
Spectacle effrayant (f. 7) : « Au-dessus de Grenelle / la lune poursuit
ses opérations à terme […] » ;
Esprit d’entreprise (f. 8) : « Les affaires ont été de mal en pis / en cette
[sic] automne lourd où les soies ont fléchi […] » ;
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