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les collections aristophil
LES ANNÉES 1920 - 1930
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PICABIA FRANCIS
(1879-1953)
Cinquante-deux miroirs,
manuscrit autographe signé.
1912-1917, 40 manuscrits de 27 poèmes dont 1 inédit
et 3 signés sur 44 pages à l’encre, 15 in-4, et 29 in-8
sur différents papiers.
25 000 / 30 000 €
Certains poèmes peuvent comporter jusqu’à 5 manuscrits de versions
différentes. 22 manuscrits présentent la version définitive des poèmes
(avec un chiffre au crayon bleu) et 18 manuscrits des versions inédites,
avec variantes ainsi que des vers biffés et de nombreuses corrections.
Un des manuscrits comporte 8 essais de titre général pour le recueil
accompagné des dates 1912-1917.
« […] Une cloison de mensonges est arrosée
En secret comme un arbre
Marquée d’avance pour un rendez-vous
De lords flamboyants
Attend avec patience la faveur
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PICABIA FRANCIS
(1879-1953)
Lettre autographe signée « F. » avec dessin à la plume
adressée à « Ma petite ».
16 novembre 1918, 1 page in-4 à l’encre sur papier.
2 000 / 3 000 €
« Ma petite, je suis toujours à Begnins, temps gris et brouillard, tu
vois cela d’ici. Je travaille beaucoup mais quel spleen c’est terrible ;
ma femme est très bien avec le docteur et lui bourre le crâne ». Il
réclame des nouvelles sur la vie à Paris : « as-tu vu des gens de la
tribu moderne ? Il me tarde de rentrer, un flot de souvenirs désirables
s’évoquent en moi. Enfin tu sais il se peut que j’arrive dans la capitale
sans crier gare. Travailles-tu pour “Modern Gallery” et l’autre ? J’es-
père gambader d’ici peu av. du Bois avec toi, plus solidement que
jamais. Tu es le treuil et je suis l’ancre. Donc impossible de vivre en
Suisse […] ». Il l’embrasse et l’aime.
En bas de la page, dessin à la plume : un soldat montant la garde,
baïonnette au fusil, deux infirmières de la Croix rouge, et un soldat
en buste, coiffé d’un képi.
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PICABIA FRANCIS
(1879-1953)
Talisman
, poème autographe signé.
Circa 1918, 1 page in-4 à l’encre sur papier.
1 200 / 1 500 €
Poème haut d’époque dédié à Germaine Everling.
« L’amour n’a pas de but
Comme dans un labyrinthe
Les routes
Longues mélancholies
Ingénument font gouter
Dans un jardin éternel
Sans coquetteries
Le profond bonheur […] ».
Avide de ta mission pour l’encadrer
À la hauteur convenable dans le mur
Avant que les hypocrites mentent
Tout ce qui est sur la Terre
Bien loin de la vérité
Est un ouragan de routes divines
Comme la lumière du paradis […] ».
Un poème titré
Simple
est illustré d’un petit dessin original au crayon,
il n’a pas été retenu pour l’édition malgré un chiffre au crayon bleu. De
nombreux poèmes figurent sur le papier en tête de l’Hôtel Brevoort
à New-York. La rarissime édition du premier livre
Cinquante-deux
miroirs
, premier recueil poétique de Francis Picabia sera publié à
Barcelone chez Oliva de Vilanova.
Exceptionnel ensemble manuscrit de plus de la moitié des poèmes
du tout premier recueil poétique de Picabia, placé résolument
sous le signe de Dada.




