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Vente à 11h
partage ce qu’elle a appris du projet de la «coquine» d’épouser
F
rance
:
«Vous me faites sourire quand vous me parlez de son
fougueux tempérament» […] «la demoiselle a réveillé par des ressources spéciales des sens endormis et il en a été charmé pour
son malheur, car il nous est arrivé guetté par l’apoplexie et marchant vers le gâtisme»… •Jeudi [14 octobre]. Elle voudrait
faire publier un démenti du mariage avec la demoiselle, et recommande de consulter l’éditeur Georges
C
almann
L
évy
qui sera
sensible à l’argument que
F
rance
n’a pas écrit une ligne dans le mois suivant son retour, car il «est la gloire et la grande
ressource de la maison C.L.»… •Jeudi [21 octobre]. La persécution des journaux continue; en témoigne «la figure décompo-
sée de notre ami après la venue du facteur» et son mari confirme la réception de coupures et de lettres anonymes: «Les points
noirs aux yeux étaient bien des globules sanguins extravasés c’est-à-dire de la congestion, suite des transports amoureux»…
•Hendaye 24 octobre. Selon sa femme de chambre, «avec laquelle notre ami est plus expansif», il aimerait que les journaux
démentissent la nouvelle: «Il m’a l’air vraiment échappé à l’envoûtement et parle de son aventure avec mépris»… •Capian,
9 novembre: «Sa vue reste troublée et il a une peine infinie à se remettre au travail. Retrouvera-t-il après une pareille épreuve
cette magnifique vigueur de pensée qui faisait l’admiration de tous? […] On ne se livre pas impunément à son âge à de pareilles
folies»… •4 décembre. Trop souffrante pour accompagner leur ami à Paris, elle compte sur la vigilance et l’amitié de Noël:
«J’espère que le danger est conjuré, enfin ayez l’œil»… •7 décembre. Elle déplore que leur ami ne manifeste pas plus de
révolte contre sa propre conduite: «Je ne parle même pas des turpitudes privées, quoiqu’elles fussent en train de le conduire au
gâtisme. Mais sa conduite publiquement étalée avec tant de cynisme et jetant le ridicule sur son nom»…
15
V
ictor
HUGO (1802-1885). L.A.S. «Vor Hugo », 18 février 1829, [à un rédacteur de
L’Album
national
], 2 pages in-8°. (Petite fente.)
300/500
Il a attendu de pouvoir lui adresser un exemplaire de la 2
e
édition, « avec tous mes remercîmens pour le bienveillant
article que je vous dois. J’y ai été sensible comme je devais l’être et j’avais prié Monsieur le rédacteur de
l’Album
de vous
en faire tous mes complimens. C’est du reste une réelle satisfaction pour moi que de vous en témoigner directement ma
reconnaissance. Si ce n’est pas vous qui avez eu la charge des
Orientales
, c’est que j’ai dû naturellement hésiter à fatiguer
ainsi de mes livres votre indulgence obligeante. Mais je suis vivement flatté de votre amicale réclamation, et j’y attache un
prix particulier comme à tout ce qui me peut venir d’un homme d’esprit, de cœur, et de talent »…
16
V
ictor
HUGO. L.A. S. «Victor H. », 31 juillet [
circa
1835-1840], à Anténor
J
oly
, demi-page in-4°.
(Effrangée au bord inférier.)
150/300
«J’étais venu, mon cher Anténor, pour vous rapporter la pièce de Paul [
F
oucher
, son beau-frère]. Envoyez-moi, je vous
prie, une réponse quelconque, afin que Paul ne m’accuse pas de négliger cette petite affaire »…
17
V
ictor
HUGO. L.A. S., 5 juin [1841], à Narcisse-Achille de
S
alvandy
«
de l’Académie française,
député », 1 page in-8°, adresse.
400/600
À propos de son discours de réception à l’Académie, où il avait qualifié Louis-Philippe d’aide de camp de Dumouriez (lors
de la séance du 3 juin 1841 où
S
alvandy
avait prononcé le discours de réponse au récipiendaire) : «Ce que le roi désire
sera fait, mon cher confrère. Les biographies sont formelles, mais j’aime mieux croire le roi que ses biographies. Je mettrai
donc lieutenant de Kellermann, et je ne prononcerai plus le nom de Dumouriez. J’envoie immédiatement le discours chez
Didot. Je viens de relire le vôtre dans les
Débats
, et je suis heureux de vous dire que si, comme homme, dans ce qui est
probablement mes illusions, il me froisse peut-être un peu, comme écriture, il me charme »…
18
V
ictor
HUGO. L.A.S. «Victor H.», dimanche [
circa
1845?], à un poète, demi-page in-8°. 150/300
«J’avais déjà lu ce charmant livre, mais je vais le relire. Déjà tout le monde se l’arrache chez moi. Venez donc voir ma
femme, cher poëte. Dans ce moment je pioche, mais dès que j’aurai fini, nous reprendrons nos dimanches, et vous savez
que place Royale c’est chez vous »…
19
V
ictor
HUGO. L.A., dimanche, à une femme, 1 page in-12.
150/300
«Vous savez ce que je pense de vous, je vous l’ai écrit, vous êtes une très noble femme, comprenez les tristes préoccupations
qui m’absorbent en ce moment. Je serai charmé de vous voir demain lundi à deux heures »…
20
M
arie
C
appelle
,
dame
LAFARGE (1816-1852). L.A. S. «Marie Cappelle ». «En prison! »
[Montpellier, 1843], 8 pages in-8°.
200/300
Accusée d’avoir empoisonné son mari, son procès eut un grand retentissement. Longue lettre commentant les
circonstances de sa propre condamnation. M
me
Lafarge s’indigne du livre
Les Femmes en prison
de Joséphine
M
allet
(1843) ; elle revient sur les analyses supplémentaires demandées au D
r
O
rfila
et sur le réquisitoire qui mit l’accent sur le
principe d’égalité devant la loi. Son admiration pour le style et la compassion de l’auteur ne l’empêche pas de relever avec
fureur «une page cruelle sur les faveurs qu’obtiennent les grandes dames empoisonneuses et sur l’égalité devant la loi! –




