110
354.
Ruggiero LEONCAVALLO
(1858-1919) compositeur italien. L.A.S., Milan 25 décembre 1900, [à Rosemonde
R
os
-
tand
] ; 7 pages in-8.
800/1 000
P
rojet
d
’
opéra
sur
C
yrano
de
B
ergerac
.
Il sait Rostand convalescent et craint de le fatiguer. « Depuis que j’ai lu
Cyrano
c’est-à-dire depuis deux ans je n’ai qu’une ambition
dans mon âme d’artiste, celle de pouvoir rendre musicalement un tel sujet ! »… Il a appris que Rostand avait déjà refusé de telles adap-
tations, notamment par son ami Coquelin qu’il a vu à Paris à la première de sa
Bohème
. Malgré cela, il souhaite que sa demande soit
présentée à Edmond. « Je comprends bien qu’il refuse de donner la permission
de réduire Cyrano
en poëme pour musique. On ne touche
pas à
Cyrano
comme on n’aurait jamais dû toucher à
Hernani
,
Marion, Cid
etc car on ne peut arracher à ces personnages l’auréole de
poësie vraie qui les entoure sans les blesser à mort ! Je fais moi-même mes poëmes pour mes ouvrages, mais je n’oserais jamais toucher
à
Cyrano
car
il faut
qu’il parle comme Rostand l’a fait parler, autrement ce n’est plus
Cyrano
. Ce que
j’implore
de Mr Rostand est la
permission de mettre en musique
Cyrano tel qu’il est
[…]. Je ne demanderais qu’à supprimer une partie des vers pour ne pas pêcher de
longueur en musique et pour rendre possible l’exécution de l’œuvre musical. C’est-à-dire que je mettrais une virgule à côté des vers que
je n’aurais pas mis en musique mais l’ouvrage poëtique et littéraire resterait
tel qu’il est
»… Il prie Rosemonde d’appuyer sa cause : « Je
ne suis pas nouveau au théâtre musical. J’ai
prouvé
que
je sais
faire et
bien
»…
Reproduction page 109
355.
LITTÉRATURE
. Environ 100 lettres, la plupart L.A.S., adressées à Rosemonde
R
ostand
.
600/800
B
el
ensemble
de
lettres
,
où
il
est
souvent question
d
’E
dmond
R
ostand
.
Paul Achard, Jean Ajalbert, Maurice Barrès, Henry Bataille, Gérard Bauër, Joseph Bédier (4), René Benjamin (7), Émile Bergerat, Hen-
ry Bernstein, Abel Bonnard, Jean de Bonnefon, Francis Carco, Jane Catulle-Mendès, Marc Chadourne, Francis de Croisset, François de
Curel, Léon et Lucien Daudet, Pierre Decourcelle, Lucie Delarue-Mardrus (6), Paul Déroulède (et
Hommage à Jeanne d’Arc
avec envoi),
Maurice Donnay (3), Roland Dorgelès, Henri Duvernois (3), Émile Faguet (3), Eugène Fasquelle (3, sur la mort de Catulle Mendès, et
sur
Chantecler
), Max Fischer, Simon Gantillon, Paul Gavault, Julien Green (la remerciant de sa voix, 1926), Fernand Gregh, Pierre Gro-
sclaude, Edmond Haraucourt, Abel Hermant, Paul Hervieu (9), Pierre Lagarde, Georges Lecomte (4), Arthur Meyer, Octave Mirbeau,
Robert de Montesquiou, Pierre de Nolhac, Paul de Pitray-Ségur, François Porché, Georges de Porto-Riche, Jean Psichari, Jean Rameau,
Paul Raynal, Henri et Marie de Régnier, Jean Richepin, Émile Ripert (lettre en vers), J.H. Rosny aîné, Armand Salacrou (il avait quinze
ans quand il a vu
Cyrano
), Alfred Savoir, Albert-Émile Sorel, Paul Vialar, Saint-Georges de Bouhélier, Jérôme et Jean Tharaud (en vers),
Albert Willemetz, Pierre Wolff, Miguel Zamacoïs, etc.
356.
Pierre LOTI
(1850-1923). 7 L.A.S., Rochefort et Hendaye [1910-1915 ?], à Rosemonde
R
ostand
; 19 pages formats divers,
qqs à sa devise
Mon mal j’enchante
, une adresse.
400/500
[31 mai 1910]
. « Je ne vous avais encore jamais tapée de rien et ne vous retaperai jamais ; ce sera un fait unique dans nos annales. Mais
il faut que je vous tape d’une place à
Chantecler pour jeudi
»…
[Décembre 1911 ?]
. Il a reçu «
l’adorable Bon petit diable
. La dédicace que
vous avez bien voulu y mettre me rend le volume infiniment précieux »…
28 mai
[1915
?
].
« Votre visite à mon ermitage est maintenant
une dette inscrite au grand livre, et je ne vous en ferai pas grâce »…
15 août [1915 ?]
. « Donc, l’heure inéluctable a sonné pour vous : il
faut s’exécuter ! Pour vous recevoir avec plus d’apparat, je fais reblanchir à la chaux les murs de mes salons somptueux ; et j’attends avec
impatience le petit mot m’annonçant que vous venez à midi vous asseoir à ma table d’ascète »… – « Vos amis Barthou […] m’ont appris
que vous commenciez à être en confiance avec les interprètes de la pièce. Voudrez-vous dire à M. Rostand que je m’y intéresse autant
que si elle était mon œuvre ; de tout cœur je souhaite et j’attends anxieusement l’immense succès que je prévois »… – Il a attendu son
fils pour qu’il l’accompagne à Arnaga : « nous viendrons avec joie quand vous voudrez »… Etc.
357.
MUSIQUE
. 5 L.A.S., 1902-1927, à Rosemonde
R
ostand
.
200/300
Cécile
C
haminade
(1904, elle fera pour elle une transcription pour violon de
L’Anneau d’argent
), Gustave
D
oret
(1927, il souhaite
mettre en musique
La Samaritaine
), Georges
H
üe
(1922, à propos de sa musique de scène des
Romanesques
), Jules
M
assenet
(1911,
disant l’émotion provoquée par les vers de Rostand lus par elle, « la plus émouvante marque d’estime que j’ai reçue sur la terre »), Gabriel
P
ierné
(1902, sollicitant une préface pour un recueil de chansons [
Voyez comme on danse
]).
358.
Anna de NOAILLES
(1876-1933). L.A.S., Paris vendredi, [à Rosemonde
R
ostand
] ; 4 pages in-8 à son adresse (carte de
visite du marquis de Noailles jointe).
100/150
« Devant tous les visages d’hier, je n’osais vous dire combien je me sens souffrante, et c’était avec un mélange d’espoir et de désespoir
que je me promettais (sans pouvoir en être sûre) d’aller vous voir ce soir ». Elle espère de pas être privée du plaisir de la voir ainsi qu’Ed-
mond « que j’admire avec tout le silence qu’il a imposé à mon admiration, mais avec une grande sympathie qu’il me laisserait exprimer »…
359.
Eugène PASCAU
(1875-1944) peintre. 5 L.A.S., 1905-1921, à Rosemonde
R
ostand
(une à Maurice
)
; 14 pages in-12 ou
in-8.
250/300
I
ntéressante
correspondance
sur
un
projet
d
’
aménagement
d
’
un
cabinet
E
mpire
à
A
rnaga
, orné d’un portrait du maréchal
G
érard
(grand-père de Rosemonde) que le Palais de la Légion d’honneur avait permis à Pascau de copier.
3 avril
1905
. Il a trouvé
C
oquelin
effondré, « complètement découragé et aplati » par le désastre de son
Scarron
. Il est heureux de
quitter son ancien atelier. Il n’a pas pu aller prendre les mesures du portrait du maréchal pour les apporter à
T
ournaire
(l’architecte




