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Albert Tournaire, qui travaille sur la villa Arnaga) afin de le placer dans le « cabinet empire »…
4 avril
. Il a vu
Scarron
, qu’il a trouvé ennuyeux et assommant, et qui ne restera pas longtemps
à l’affiche : « ça finira encore pas une reprise de Cyrano, vous verrez ». Il revient de la Légion
d’honneur et de chez Tournaire, et le général
F
lorentin
lui a accordé la permission de prendre
le portrait pour le copier chez lui. Tournaire connaît parfaitement le cabinet empire et a tous
les plans nécessaires. Il n’y a qu’une place possible pour la toile : à la place de la glace sur la
cheminée, mais la forme ovale du portrait ne s’harmonise pas du tout avec la décoration de la
pièce ; il propose donc de placer le portrait ovale dans un cadre carré (
dessin
) : « Vous verrez
que je vais faire quelque chose de merveilleux avec le portrait du maréchal – cela m’amuse »…
7 avril
. L’encadreur
C
harpentier
confirme que la toile ovale dans un cadre rectangulaire est
dans le style Empire. Paul
F
aure
se marie, et lui a demandé d’être son témoin. Les jeunes
époux arriveront à Cambo à la fin du mois, après quelques jours à Rochefort chez
L
oti
;
Edmond
S
ée
« dont le mariage va déjà mal et qui a parait-il déjà administré deux volées à sa
femme », ne sera pas du mariage…
11 novembre 1921
, à Maurice
R
ostand
, félicitations pour
sa pièce
La Gloire
.
360.
Jules RENARD
(1864-1910). 2 L.A.S. (la 2
e
à la suite d’une L.A.S. de sa femme Marinette
R
enard
)
, 1901-1907, [à Rose-
monde
R
ostand
] ;
2 pages in-8 chaque
.
250/300
4 novembre 1901.
« Je viens d’être stupide. Là, sous vos yeux, j’avais envie de me précipiter dans votre loge et de vous embrasser, et j’ai
eu la force de ne pas tourner la tête pour vous saluer ! Rostand va encore dire que c’est de l’hypocrisie, mais je vous jure que j’étais bien
malheureux. Jamais je ne me résoudrai à vous dire des banalités devant un tas de gens. Sans doute j’aurais pu essayer d’être spirituel,
mais j’étais si mal préparé. Vous apparaissez tout à coup, dans votre rayonnement, sans prévenir votre vieil ami. Marinette me dit que
j’ai raison de vous écrire cette lettre, et que vous ne m’en voulez pas. […] C’est égal, plus je vais, et plus la vie m’embarrasse. Si j’avais
du génie, je m’en ficherais un peu »…
23 octobre 1907.
M
arinette
R
enard
se réjouit des bonnes nouvelles de l’opération d’Edmond et lui
souhaite un bon rétablissement. Jules ajoute à sa suite : « Tout cela finira par une demi-douzaine de chefs d’œuvre qui nous tomberont
sur la tête en même temps ».
361.
Madame SIMONE
(1877-1985) actrice et femme de lettres. 2 L.A.S. « Simone Le Bargy », [1905, à Rosemonde
R
ostand
] ;
3 pages in-4 et 5 pages in-8.
150/200
B
elles
lettres
de
celle qui
sera
la
F
aisane
dans
C
hantecler
(et flirta avec Rostand).
Londres.
Le journal lui fait une agréable surprise
« mais je n’ose y croire. […] est-ce que votre mari aurait pensé à moi ? Si cela était vrai comme ce serait gentil de me dire oui ! ». Elle
est à Londres pour jouer
L’Adversaire
« avec des gens inouïs qui ne veulent jamais me regarder pendant qu’ils me parlent et qui pour
sortir d’un salon donnent un petit coup de poing autoritaire sur les battants de la porte qui s’ouvre et se referme parce qu’il y a derrière
2 machinistes attentifs. Mais tout cela m’a beaucoup amusée et j’ai trouvé le public le plus délicieux, des gens sensibles qui en applau-
dissant semble aimer surtout votre personne vous-même, vos yeux ou la forme de vos mains et c’est assez agréable »…
Paris
28 juillet.
Charles [
L
e
B
argy
, son mari] jouera à Biarritz du 15 au 19 septembre, « à cette époque je dois être à Paris pour répéter
La Rafale
mais
pendant la précédente quinzaine nous aimerions être un peu près de vous. Cela serait-il possible dans une villa ou faut-il simplement
aller à l’hôtel ? » Elle s’est arrangée pour « être libre à une époque qui je crois conviendrait à votre mari et vous pensez bien que lorsqu’il
s’agit de jouer un rôle dans une pièce d’Ed. Rostand et que l’on veut m’offrir une joie aussi délicieuse et glorieuse je ne songe ni s’il
faut se trouver là ou se maquiller autrement ou se coiffer à la chinoise ou se mettre un petit habit de plumes. Ce n’est donc pas moi
qui ai besoin de réfléchir c’est l’auteur »…
362.
SPECTACLE
. 25 L.A.S. à Rosemonde
R
ostand
.
250/300
Émile et Pierre Bertin, Bernard Blier, Jacqueline Bouvier (annonçant son mariage avec Pagnol), André Brunot, Albert Carré, Armande
Cassive, Maurice Chevalier, Marie Dubas, Émile Fabre, Maurice de Féraudy, Victor Francen, Félix Galipaux, José Germain, Louis Jou-
vet, Ève Lavallière, Léopold Marchand, Jean Martinelli, Cécile Sorel, etc.
363.
Louise de VILMORIN
(1902-1969). 2 L.A.S. ornées de ses trèfles à quatre feuilles, Verrières 1947-1951, [à Rosemonde
R
ostand
]
; 4 pages in-8 à son chiffre rouge, et 1 page in-8 à son adresse.
400/500
25 novembre 1947.
« Il m’est impossible, en dépit de mes faiblesses, en dépit de ma fatigue d’aller au lit ce soir sans venir vous remer-
cier. Je me sens bien petite et bien vaine en face de vous qui avez non seulement le courage, le talent, la bonté, mais le talent d’être
bonne avec courage et le courage d’être bonne avec talent. Ce que vous avez daigné faire pour moi, que vous connaissez à peine, restera
dans mon cœur comme une leçon et, mieux que cela, comme un exemple qui m’incitera à l’intelligence, à la confiance, au crédit dont
les esprits nobles font bénéficier les humbles. Et je me sens bien humble, indigne de votre estime et de votre attention. En vous disant
ceci, je ne me place pas sur ce plan littéraire, ou intellectuel sur lequel vous avez une place indiscutée, mais simplement sur le terrain
de la vie de tous les jours. Vous êtes attentive ; je suis distraite. Vous avez de l’orgueil ; je suis vaniteuse. Vous êtes farouche ; je suis
Edmond Rostand
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