112
effarouchée. […] Vos mots ont une forme ; les miens n’ont qu’une ombre. Votre parole a des racines ; la mienne n’a qu’une fleur vite
fanée. Pourtant je puis aimer. Et je vous aime, vous et votre cher Maurice. Il est à vous et son charme nous le donne, à nous tous qui
sommes anxieux, quémandeurs de chaleur, de charme et de grâces de l’âme »…
29 décembre 1951.
Vœux de bonne année « les plus
affectueux et les plus fidèles » à Maurice et sa mère, dans les quatre pétales d’un trèfle dessiné à la plume qui occupe toute la page et
couronne le L de « Louise ».
364.
Émile ZOLA
(1840-1902).
P.A.S.
, [1899], à Rosemonde
R
ostand
;
sur une page in-8.
150/200
Page de faux-titre de
Fécondité
avec dédicace : « à madame Edmond Rostand Hommage à l’auteur Emile Zola ».
365.
CONDOLÉANCES
. Environ 110 lettres, la plupart L.A.S., adressées à Maurice (et/ou Jean)
R
ostand
(plus qqs télé-
grammes).
100/150
C
ondoléances
à
la mort
de
R
osemonde
R
ostand
. Louis Beydts, Claire Boas de Jouvenel, Suzanne de Callias, Horace de Carbuccia,
Illan de Casafuerte, René Catroux, Georgette Chadourne, Félicien Challaye, Léon Chancerel, Pierre Chanlaine, Robert Chantemesse,
Denise Coulom, Marguerite Deval, Gabaroche, Louis Gautier-Vignal, George-Day, André Germain, Victor Gille, Charles Gombault,
Pierre de Gorsse, Duchesse de Gramont-Greffulhe, Madeleine Le Chevrel, Roland de Margerie, etc.
O
n
joint
une pochette de cartes
de visite autographes.
366.
Maurice ROSTAND
. 6 L.A.S. « Maurice » (2 incomplètes, une L.A.), à
sa mère
, Rosemonde
R
ostand
, dite « Dodette » ;
9 pages formats divers, une adresse (3 au crayon, la lettre en vers effrangée).
300/400
L
ettres
d
’
enfance
. Le premier billet est d’un très jeune enfant sur un pneumatique miniature : « Ma chère Zozette je t’adore que tu
es gentille de m’avoir donné cette jolie poste persone ne ma donné un cadeux aussi jolie »… Lettre en vers : « Ô Dodette chérie, voilà ah
ma Zozette / Un tout petit volume de vers pour toi »… Fragment : « Je t’embrasse, mon amour, de toute la passionnée tendresse de mon
âme qui est à toi »… – « Ah, ma chérie Adorée Dodette, reviens vite. […] Je suis si malheureux sans toi. Je vous embrasse et vous aime
passionnément toi et Papa »…
Etchegoria
: le jeune adolescent est « triste, triste, triste jusqu’à la mort » de l’absence de sa mère : « Ah
dire que j’aurai beau crier, pleurer, appeler, sanglotter, hurler ton nom, tu ne viendras pas, vie adorée, lumineuse et chérie […], malgré
Barrès, Nietzsche, Swinburne et Oscar Wilde, mon âme est d’une tristesse qui ne trouve pas de consolation »…
367.
Maurice ROSTAND
. 13 L.A.S. (une écrite par sa mère sous sa dictée), Cambo 1900-1902 et s.d., à sa tante Marguerite
L
ee
(2 à son oncle, Henri
L
ee
) ; 36 pages formats divers.
800/1 000
L
ettres d
’
enfance
à l’épouse du demi-frère de sa mère. La première lettre est dictée à sa mère : « Je t’aime beaucoup moi allé à Guignol
c’était le prix des coups de baton ils s’ont payé pour qu’on donne des coups de baton à Monsieur Arose à Monsieur Pompom », etc. Récit
d’excursions dans le Pays Basque, jusqu’à la frontière de l’Espagne, évoquant Espelette, Ainhoa, Dantxarinea : « nous commençons à
voir de terribles précipices, des arbres ressemblant à des famtômes »… Réception triomphale à la gare de Bordeaux : « Papa descend, les
chapeaux se lèvent, les deux cents cinquante et Francis Bœuf crient d’une voix de tonnerre “Vive Rostand”, puis saluants il cria “Toute
la Gascogne”. Nous étions envahis par les gens des wagons d’à côté […], après tout la Muse de Bordeaux lut un poème “Elle avait un cha-
peau Cyrano” qui finit ainsi “Et nous sommes heureux de vous serrer la main. Brouhaha cris joie”. Papa aussi crie “Vive Bordeaux” »…
Condoléances sur la mort de la mère de Marguerite : « J’ai été très émottionée quand j’ai appris cette facheuse nouvelle »… Description
du paysage : « Au loin les montagnes d’argent, c’est quand même beau, c’est quand même d’une grandiosité sublime. Si tu voyais le Pas
de Roland ainsi qu’il est aujourd’hui tu resterais en extase devant ces ponts glacées, ces montagnes blanches merveilleuses »… « Papa aura
demain ou après demain son automobile Morse la couleur du tonneau et
RR
dessus »… «
L’Aiglon
continue à faire de belles recettes ainsi
qu’avanthier il a fait 10 038.
Cyrano
bat toujours le Vaudeville. L’autre jour,
Cyrano
a fait 5700 ce qui est extraordinaire pour la quatre
cent quatrevingt dixième » (29 août 1900)… Construction d’un immense poulailler… Allusions à Bauër, Tannenberg, Grancher, etc.
368.
Maurice ROSTAND
.
D
essin
original légendé
Maman
et signé en bas à droite « Maurice R »
; 20 x 14,5 cm sur papier
quadrillé (petit accident dans le bas).
300/400
Portrait en buste de face de sa mère portant une couronne, à la mine de plomb, légendé et signé au crayon vert.
O
n
joint
2 autres portraits de Rosemonde Rostand, à la plume, signés
D
evi
, 1949.
369.
Jean ROSTAND
. 25 L.A.S. (une L.S.), [vers 1905-1940], à
sa
mère
Rosemonde
R
ostand
(une à son frère Maurice) ;
84 pages in-4 ou in-8, qqs en-têtes
Arnaga
, 2 enveloppes.
800/1 000
C
orrespondance
passionnée
à
sa mère
, sa « chérie », sa « Vie adorée », son « amour » et son « ange », d’un fils qui « idolâtre » sa mère, et
l’embrasse « avec frénésie ». La plupart datent de son enfance, et sont écrites de Cambo ; un second ensemble correspond aux semaines
suivant la défaite de 1940, alors que le savant s’est retiré à Nohant chez Aurore Sand.
« Maurice a-t-il vu Tannenberg ? Qu’il a dû s’ennuyer à déjeuner et dîner avec les Rostand ? […] vous irez probablement chez Madame
de Noailles et Madame Barrès. […] Papa va mieux. Voici sa température, ce matin 36,8. N’est-ce pas très bien. Lui-même avoue qu’il
a merveilleusement dormi. Henri a mis dix souricières dans sa chambre, et Papa n’a pas entendu les souris »… « Papa vient de nous
parler pendant longtemps de
Chantecler
, qui m’a l’air d’avancer. Il en est aux “Crapauds” »… « Papa travaille très bien, et a fait un grand
morceau du début du 4 ». Il lit « jusqu’à 2 heures du matin des vers de
Chanteclair
»… – « Papa a reçu les grandes plumes pour le hall
qu’il trouve absolument ravissantes »… – « Papa a dormi
merveilleusement
(11 heures), ainsi que l’oncle Henri et moi. Nous avons tous
une mine
miraculeuse
»… – « Papa pose pour son buste »… Plusieurs lettres font allusion au bras cassé de Maurice, et à l’opération que
… / …




