115
372
374
372.
Maurice ROSTAND
.
M
anuscrit
autographe signé « M.R. »,
Le Songe d’un soir de Noël
, mystère
, septembre [1934] ;
17 pages in-4 à l’encre bleue au recto de feuillets de papier bleuté (qqs lég. taches d’humidité).
400/500
M
ystère
en
vers
, dédié à M. l’abbé Jager. Cette petite pièce met en scène Le Poète, L’Étoile, Marie, Jésus, Joseph, les Rois mages, etc.
Guidé par l’Étoile, le Poète tient le beau rôle. Quand la pièce commence, le Poète est seul, la nuit, sur un banc :
« La Nuit de Noël tremble autour de mon vieux banc :
Noël… et je n’ai plus, dans ce minuit tombant,
Que ce dernier billet léger comme un phalène.
Je suis plus pauvre encor que Monsieur Paul Verlaine
Qui, toujours sans argent, n’avait pas encor Dieu »...
373.
Maurice ROSTAND
.
M
anuscrit
autographe signé, Édouard VIII, juin 1937-juin 1947 ; 61 pages in-4 ou petit in-4
écrites au recto à l’encre violette, avec ratures et corrections, sous chemise a.s.
500/700
É
loge
écrit quelques mois
après
l
’
abdication du
R
oi d
’A
ngleterre
(décembre 1936) et révisé (titre définitif, retouches, dénouement),
probablement pour une conférence, dix ans plus tard. Maurice Rostand choisit de mettre en valeur la fraîcheur et la liberté d’esprit du
« prince imprévu » qui eût pu être « un roi moderne » : lui-même fut « conquis par ce cœur irrésigné qui, sans peut-être s’inspirer de
Shelley ou d’Oscar Wilde, était du sang même de ses poètes ». « Empereur sans empire, roi sans royaume, Édouard VIII à qui l’histoire
donne tort mais à qui la poésie donne raison, est couronné plus que tout autre par le diadême qu’il a sacrifié »… Respirant la nostalgie,
riche en références culturelles, le texte culmine en une péroraison adressée au sujet même : « Sire […] Le relief que vous avez donné à un
caractère royal anglais n’est pas près de s’effacer du monde ni du souvenir des hommes. […] votre nom et votre exemple et votre histoire
plus belle que l’histoire suffiront pour que la tendresse, la sincérité et le désintéressement anglais deviennent également proverbiaux.
De toute manière vous resterez, Sire, le prince d’Angleterre dont le règne le plus court laissera le souvenir le plus long et dont les trois
plumes blanches seront restées les plus blanches »…
374.
Maurice ROSTAND
.
M
anuscrit
autographe,
Le Vice du siècle
, roman
, 1945 ; cahier in fol. de 69 pages, couv. carton-
née brune (le dos manque, cahier débroché, plusieurs ff effrangés avec petits manques).
500/600
É
bauche
d
’
un
roman
laissé
inachevé
. La page de titre comporte une liste de douze personnages. Le manuscrit, qui présente de nom-
breuses ratures et corrections, se compose d’un « Avertissement », de six chapitres consacrés chacun à l’un des personnages, et d’une
conclusion ; l’emplacement d’autres chapitres est seulement marqué. Le roman se situe dans les années qui précèdent la Première Guerre
mondiale, et devait mettre en scène plusieurs jeunes gens, « une étrangère très élégante et très riche qui aime les femmes », « une femme
du monde excentrique », un « acteur imitateur », un « écrivain psychologique extraordinaire, qui a peut-être du génie », ainsi qu’un
aviateur, un aristocrate et « une poétesse saphique ». Le récit se réfère à Oscar Wilde, Jammes, Claudel, Stendhal, Balzac et Renan ; une
certaine hantise de la religion chrétienne l’imprègne. « Ce que vous allez lire, est-ce tout à fait un roman ? N’en est-ce pas plusieurs qui
s’entrecroisent comme des vies ? Et peut-être finalement ont-elles un sens ainsi et que leur rapprochement affirme. […] je laisse parler
mes personnages ; je les laisse vivre : chacun monte un calvaire au sommet duquel il n’y a peut-être rien mais où il y a peut-être Dieu »…
Edmond Rostand




