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19 brumaire II (9 novembre 1793)
. au citoyen
D
upin
« adjoint au Ministre de la Guerre ». « Mes travaux pour le corps du génie te
sont parfaitement connus, […] je luy ai formé des sujets pendant
quarante trois ans
, avec un zèle et un succès dont il n’existe que peu
d’exemple ». Cela lui attiré des ennemis et soulevé des calomnies contre lui, « mais fort de ma conscience et de ma notoriété publique,
qui atteste que j’ai toujours rempli mes fonctions avec intégrité, je ne me plains de personne ». Ces problèmes ne l’étonnent pas, car il
sait que la liberté est orageuse : « Mon patriotisme inaltérable est fondé sur des principes philosophiques très anciens », qui l’ont parfois
exposé à de grands dangers sous l’Ancien Régime : cela fait plus de 40 ans que la raison et l’étude de l’histoire « m’ont démontré que le
gouvernement républicain est le meilleur de tous : je mourrai dans ces sentiments »…
452.
Pierre Michon
BOURDELOT
(1610-1685) médecin et anatomiste. L.A.S., Stockholm 9 mars 1652, à M.
B
ouillaud
chez
M. de Thou à Paris ; 3 pages in-4, adresse avec petits cachets de cire rouge (brisés).
500/700
I
ntéressante
lettre
de
son
séjour
en
S
uède
. [En octobre 1651, Bourdelot avait quitté Paris pour Stockholm pour aller servir la Reine
C
hristine
de
S
uède
. L’astronome Ismaël
B
oulliaud
(1605-1694) était le bibliothécaire des frères Du Puy et du président de Thou.]
Il se désole de la mort de M.
du
P
uy
[Pierre du Puy (1582-1651)] : « rien ne ma pouvoit ariver de plus sensible cest une personne de
lestime et amitié de qui je me pouvois asseurer, qui estoit une choze tres rare et precieuse, j’honoreray eternellement sa mémoire »… Il
a rapporté à la Reine sa rencontre avec le « scavant Monsieur Bouillaud en passant à la Haye elle conoissoit desja sa reputation, quoiquil
en soit je nay rien diminué de lestime quelle avoit pour son merite, elle est bien marrie quil nait pas voulu pousser son voyage jusquen
Suède et quil ny ait pas amené Monsieur
D
aubray
, la reputation de Monsieur le Lieutenant civil [Antoine Dreux
d
’A
ubray
(1600-1666)
lieutenant-civil du Châtelet de Paris, père de la Brinvilliers, qui l’empoisonna] est icy fort grande et sa Majesté eust esté ravye de luy
temoigner en la personne de M. son fils lestime quelle a pour luy »… Il recommande l’affaire au Châtelet de M. Spar [Gaspard von
S
parr
?] : « il en a fait une requeste dressée a la Suedoise […] Cest un fort honeste Gentilhome brave et fort sincere qui a des parens icy
en grande consideration ». Il fait ses « tres humbles baisemains » au président de
T
hou
…
Reproduction page 154
453.
John BOWRING
(1792-1872) économiste, homme politique et littérateur anglais ; il fut gouverneur de Hong Kong.
L.A.S., Hong Kong 9 août 1858, à François Barthélemy
A
rlès
-D
ufour
; 3 pages in-4 avec coupure de presse collée au
second feuillet ; en français.
300/400
B
elle
lettre
faisant
allusion
à
la
conjuration
des
boulangers
de
H
ong
K
ong
d
’
empoisonner
les
B
ritanniques
(15
janvier
1857),
et
au
T
raité
de
T
ianjin
(23
juin
1858),
qui
ouvrit
des
ports
et
villes
et
le
fleuve
Y
angtsé
au
commerce
occidental
et
établit
des
ambassades
et
légations
britanniques
,
françaises
,
américaines
et
russes
à
P
ékin
.
Il revoit toujours avec plaisir sa signature. « Je vous reconnais toujours infatigablement occupé dans les questions de progrès – menant
une vie plus tranquille – plus utile – quoique certainement moins troublée & moins turbulente que celle que la Providence m’a
destinée. Après tant d’éloignement de l’Europe je voudrais bien y retourner pour me recueillir & chercher un peu de repos après tant
de tracasseries. Je serai heureux si mon fils peut répondre à vos désirs en établissant des relations avec vous. Les maisons anglaises en
Chine ont fait de bien mauvaises affaires en soie »… Il a l’espoir d’y retourner l’année prochaine. « Les nouveaux traités demanderont
de nouveaux arrangements et je ne vois pas clair ce qui en arrivera. Les véritables difficultés sont loin d’être vaincues – & en évitant,
& éloignant, la réception à Péking – et laissant l’affaire de Canton dans la malheureuse position où elle se trouve, – il y a un legs pour
l’avenir dont je ne désire point être l’héritier. À vous dire vrai je ne suis pas content d’avoir été mis de côté – le gouvernement ayant
approuvé toutes mes démarches. J’ai encouru tous les dangers – alter tulit honores – c’est bien le sort de beaucoup d’hommes – je m’y
résigne mais c’est fort dur »… Il termine en envoyant ses amitiés aux vieux amis, qu’il espère encore revoir, « mais plus de tombeaux que
de sourires m’attendent de mes anciennes connaissances. Depuis mon retour en Chine j’ai perdu mon père –
tous
ceux qui me restaient
de mes frères & sœurs – fils – & fille – & encore une longue liste de morts. Ma femme & une de mes filles m’ont quitté pour l’Europe.
Toutes les deux avaient beaucoup souffert de l’Empoisonnement qui n’a épargné personne de ma famille »…
454.
Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON
(1707-1788) naturaliste et écrivain. L.S., Montbard 25 décembre 1780, [à
Didier
R
obert
de
V
augondy
, géographe ordinaire du Roi] ; 1 page in-4.
400/500
À
propos
d
’
un
squelette
d
’
éléphant
envoyé
par
le
prince
-
évêque
de
B
âle
.
Il a écrit à l’évêque de Bâle, en lui envoyant ses réponses au nouveau mémoire « et différentes questions de ses maîtres de forge, et
jespère que ce bon et honnête Prince sera satisfait de mon éxactitude. Je le suis infiniment de son honnêteté et je recevrai avec une
nouvelle reconnoissance les morceaux du squelette d’éléphant qu’il a la bonté de m’envoyer pour le Cabinet du Roi. Votre nom et le
sien sont déjà imprimés dans le supplément qui paroîtra à la fin de l’année prochaine sur l’histoire des animaux : la caisse n’etant pas
néanmoins encore arrivée je n’ai pu faire mention de ces nouveaux morceaux et je n’ai parlé que de la belle dent machelière »…
Reproduction page 154
455.
Robert BUNSEN
(1811-1899) chimiste et physicien allemand. L.A.S., Heidelberg 9 août 1862, au physicien Gustave
K
irchhoff
; 3 pages in-8 (légère trace d’insolation) ; en allemand (portrait photographique joint).
800/1 000
L
es
deux
inventeurs
du
spectroscope
.
Il n’aurait pu imaginer à quel point son travail allait l’occuper. Se libérer dans les prochaines
semaines lui est impossible car deux de ses assistants (pour son cours et pour son laboratoire) s’apprêtent à le quitter et il devra former
leurs deux remplaçants respectifs. Il serait préférable que son correspondant envisage de partir plutôt à la fin du mois et l’emmène alors
avec lui, en espérant qu’il saura convaincre sa femme qu’il est meilleur que sa réputation. Il s’en remet à lui pour tout ce qui concerne
les détails logistiques du voyage…
Reproduction page 154




