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152

[Mars

1849

 ?]

. Remerciement pour l’envoi

de

La République démocratique et sociale 

:

« je vais lire cet ouvrage avec l’attention qu’il

mérite »... En ce qui concerne une édition

illustrée des

Mystères de Paris

, il a pensé à

« une combinaison » : « mes œuvres complettes

n’ont jamais été illustrées, et le succès de

La

Comédie humaine

de Balzac (illustrée), me fait

penser que peut-être une édition pareille de mes

ouvrages publiée avec le soin et la rare capacité

qui ont présidé à toutes vos publications aurait

quelque chance de réussite. Je rentre en possession

de mes œuvres complettes l’année prochaine »… Il

parle de son dernier traité avec Gosselin, et renvoie

à M. Masset (maison Troupenas) pour ses affaires de

librairie…

[Août]

. Promesse de l’envoi de son premier

volume, avec proposition de titre : « 

Histoire du peuple

depuis 2,000 ans ou M

r

et Mad

e

Lebrenne marchands de

toile rue S

t

Denis

 »… Il donne un exemple de sommaire

d’un chapitre, et dresse le plan schématique des époques de

la fiction, assurant que l’ouvrage sera « historiquement très

sérieusement appuyé »…

Aux Bordes

2 octobre

. Proposition

de donner son premier volume

gratis

à plusieurs journaux

socialistes, à la condition de l’imprimer simultanément, et

aussi d’un autre titre qu’il préfère de beaucoup à celui des

Mystères

, auquel il ne peut se faire : « Ce serait

Les

M

artyrs

du Peuple ou la

Famille Lebrenn

 »… Considérations sur l’attrait que cela aurait pour les lectrices, en particulier, et sur le rythme de production. « Une fois

le lecteur en train, il faudra bien qu’il

marche marche

comme le juif errant – surtout lorsque vous le pousserez avec votre merveilleuse

intelligence »…– Il craint que l’idée de donner

gratis

le premier volume ne

truque

la vente. « Mais je ne reviens pas sur mon idée du titre

des

Martyrs du peuple

que je trouve toujours excellente »…

7 octobre

, il est consterné d’apprendre des mouvements entre les éditeurs

Gosselin, Paulin et Maresq, pour la propriété d’éditions illustrées des

Mystères de Paris

et du

Juif errant

[6 décembre] 

: « vous savez que

l’association des cuisiniers est considérable et qu’ils ont des maisons dans tous les quartiers de Paris fréquentés par des socialistes – ne

pourriez-vous faire imaginer et construire une sorte de planchette garnie de fils de laiton qui recevrait les livraisons à mesure jusqu’à la

concurrence d’un demi-volume ou d’un volume ? Ce serait peut-être un bon moyen de propagande »…

[8 ? décembre]

. Sur la correction

des épreuves, et les changements par prudence : « Il est cruel d’avoir de nos jours de telles inquiétudes mais l’aveuglement et la haine

des gens qui nous gouvernent autorisent tous les craintes ». Sa participation à la revue est « une dette démocratique payée »… Il expose

ses projets pour le théâtre avec

Le Juif errant

et

La Louve

tirée des

Mystères de Paris

, dont les revenus lui permettront de se consacrer

aux

Mystères du peuple

[11 février 1850]

. Correction d’épreuves, avec changement dans l’épisode de Siomara.

[18 ? juilllet]

, sur le baptême d’Amélie : « Je suis

désolé de ce que j’apprends sur la pratique du baptême. Il me faudra dire

un credo

et autres momeries catholiques dont je ne me doutais

pas, croyant n’avoir qu’à aller à la sacristie donner mes noms &c. Cher et bon ami, je vous en conjure, songez à ma position à mes

antécédens, à la répugnance invincible que me cause cette sorte d’hypocrisie ; dites à madame de Lachâtre que je suis aussi confus que

chagrin de cet empêchement »…

[5 décembre 1851]

, trois jours après le coup d’État : « Tâchez de venir me voir au fort du

Mont Valérien

où je suis détenu. Vous n’avez aucune permission à demander. Présentez-vous seulement à la porte du fort et demandez-moi »…

[Annecy 8 avril 1852]

. « J’ai vu avec plaisir […] que vos porteurs avaient été mis en liberté. Cette décision jointe à la levée de l’état

de siège vous facilitera peut-être davantage la vente des premiers volumes de l’ouvrage. Je regrette toujours à votre point de vue : de

profiter d’une éclaircie

que vous n’ayez pas consenti à ce que j’achève complettement l’ouvrage que vous auriez ainsi eu tout prêt en

portefeuille. Attendons de meilleurs jours parce que cela vous semble préférable surtout depuis la menace de saisie à l’endroit de toute

livraison nouvelle »…

22 mai 1853

. Sue renégocie le traité avec de nouvelles conditions financières pour

Les Mystères du peuple

Mardi

[9 août 1853]

. « Je reçois l’épreuve de la

Lettre

et de la couverture, et je suis navré, atteré. Comment l’auteur de cette lettre a-t-il pu

parler de

l’appaisement des passions politiques,

de

la prospérité inouie

&c., en

mon nom

mêlé à tout cela ! Et des oripeaux bonapartistes

sur la couverture, encadrant le titre de l’ouvrage et

mon nom

, cette complicité involontaire m’a tellement révolté que j’avais écrit ce

matin une lettre à

La Nation

journal belge afin de protester du moins à l’étranger contre une pareille surprise, mais ma lettre écrite j’ai

réfléchi qu’elle ferait peut-être arrêter l’ouvrage ou retirer le brevet de l’imprimeur, ou fermer votre maison, et je me suis provisoirement

abstenu ; voyez un peu dans quel horrible embarras vous me mettez ! Vous me direz que la couverture et cette lettre ne sont pas de

moi, que c’est une affaire de boutique et d’enseigne, mais avez-vous réfléchi à ce que les seules apparences avaient de blessant pour les

opinions de l’auteur, toujours plus ou moins solidaire de l’éditeur, de l’auteur de cette incroyable lettre qui m’appelle son

illustre ami 

!

Qu’avez-vous besoin de faire l’apologie de cet infâme 2 X

bre

et de cette exibition impérialiste ? – Deux mots suffisaient à ma couverture

sans aucun emblème. Je vous adjure de ne pas reproduire cette malheureuse lettre dans la livraison à venir et de renoncer à la couverture

détestable livrée impériale du moins pour l’avenir, sinon, je vous le déclare franchement, quoiqu’il doive m’en coûter de renoncer à

l’espoir de terminer mon œuvre, je m’y résignerais plutôt que d’être même contre mon gré, et le plus indirectement possible complice

de cette manifestation bonapartiste ; je ne saurais vous dire le chagrin que cela me fait, la honte que me monte au front, quand je songe