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Il a reçu sa lettre avec plaisir : « J’ai vu que vous me conserviez la même amitié […] Il a bien fallu se réduire avec vous à ce sentiment,

puisque vous en avez constamment dédaigné un plus tendre […] et si vous ne voyez pas un tendre amant dans votre cousin, vous y

trouverez au moins un ami veritable prêt à se sacrifier […] pour votre bonheur »… La nouvelle de

R

étif de

la

B

retonne

dont il lui a parlé

ne figure pas dans son recueil des

Contemporaines

, mais dans celui des

Françoises

 : « j’y suis désigné sous le nom de

Reinette

. […] J’ai

grondé M. Retif de m’avoir ainsi historié sans m’en prévenir ; grondez le de votre côté de vous avoir mariée à un homme que vous n’avez

jamais trop aimé. Il sera bien flatté de recevoir de votre part une marque de souvenir, car il ne parle jamais de vous qu’en accompagnant

votre nom des épithetes de

celeste

et d’

incomparable

. Il pourra même vous apporter son livre lui même si vous le désirez » ; il donne son

adresse… Quant à lui, sa situation est toujours la même, « et moi qui me suis fait des études et des plaisirs conformes à ma situation, je

trouve ma position très supportable. J’ai perdu toute idée d’ambition, de grandeur, de célébrité et de singularité. Je vous dirai même,

en confidence, que tournant mes vues vers le repos et l’obscurité, j’ai des projets d’établissement qui me fixeront irrévocablement en

province »… Il se désole des mauvaises affaires de M. Charles

M

itoire

(mari d’Angélique), qui a toujours préféré des emplois incertains

et précaires à des situations qui les eussent mis à l’abri de tous les événements. Il faut maintenant attendre que la situation soit plus

favorable. « Voilà M. de

B

reteuil

culbuté. C’est un grand bien pour tout le monde. […] il m’a fait le plus de mal qu’il a pu, m’en voilà

bien vengé, et par sa disgrâce, et par le mépris qui l’a suivi. Les grands qui abusent de leur autorité sont punis tôt ou tard, et alors ils

tombent dans l’avilissement » ; et il cite un mot de

D

uclos

… Il s’inquiète de la situation de sa cousine et l’encourage à partir de Paris

pour aller vivre auprès de sa chère famille. Il la quitte en l’embrassant « comme je vous aime, c’est-à-dire de tout mon cœur »…

222.

Sacha GUITRY

(1885-1957).

N

otes

autographes ; 2 pages in-4, au crayon.

250/300

Ce brouillon reprend en première page des citations d’André

G

ide

 : « Rien de caduc autant que les œuvres sérieuses. Ni Molière, ni

Cervantes, ni Pascal même ne sont sérieux : ils sont graves »… Etc. Guitry note : « Rechercher la préface de Gide à une réédition de H.

Monnier. Cette phrase de Gide qui n’a pas trouvé sa place dans cette préface : “Quand il (H. M.) rit, son rire est sans joie. Il ne rit que

quand il se moque” ». Au dos, page d’aphorismes : « Et parce qu’une chose n’a pas de sens, n’allez pas en conclure qu’elle ait un double-

sens. – ce qui me plaît chez les Français qui ne sont pas des anglophiles, c’est qu’ils ne vous demandent pas d’être germanophiles. – Je

crois à l’unanimité, je donne ma confiance à la minorité – Je me méfie un peu de la majorité »…

O

n

joint

une L.S. de Maurice

G

enevoix

(8 décembre 1969).

223.

Hermann HESSE

(1877-1962). L.A.S. à la suite d’un tiré à part de

Fragment aus der Jugendzeit

, [1948], au Dr

B

oehmer

 ;

demi-page à la fin d’un imprimé de 8 p. in-4 ; en allemand.

400/500

Tiré à part d’un fragment écrit vers 1907 à Gaienhofen [il s’agit du chapitre liminaire de la première version de son roman

Gertrud

,

chapitre déjà paru dans la presse, et publié à nouveau en janvier 1948 par le

Neue Zürcher Zeitung

]. À la fin, Hesse remercie Boehmer

pour sa lettre qui, le temps d’une demi-heure, l’a conduit à Tübingen – c’est beaucoup pour un vieux sans-abri. Le choix des poèmes de

Goethe aurait dû être le même que celui de 1932, mais l’éditeur l’a un peu bâclé pour de prétendues raisons de place…

O

n

joint

une carte postale a.s. de vœux.

Littérature

221