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11.
Émile BERNARD
(1868-1941). L.A.S., [Versailles 11 avril 1891], à Eugène
B
och
,
artiste peintre, à Frameries (Hainaut) ;
5 pages et quart in-8, enveloppe (petites fentes réparées).
1 500/2 000
L
ongue
et
intéressante
lettre
,
où
il
est
question
de
G
auguin
,
avec
qui
il
s
’
est
brouillé
,
de
V
an
G
ogh mort
en
juillet
1890,
et
de
C
ézanne
,
qu
’
il
adore
.
« Ah ! que j’ai ri mon cher de ces formidables sottises extraites en l’
Art moderne
des feuilles où maint nul critique bafouille. Ce
“Gauguin qui inventa le Gauguinisme” m’a fort diverti. Jusqu’où n’irait la bêtise de nos contemporains si Bicêtre ne recueillait avec
componction les idiots et certains canards les journalistes. […] Eh ! que je ris de leur rire ! Mais le rire des brises qui éclate aux branches
neuvement bourgeonnantes sied mieux à mes émotions de cet an après cet hiver plus que noir où corps et esprit frissonnèrent… que trop
hélas ! »… Il évoque sa rencontre avec Thérèse et Léonie, aux Indépendants : Thérèse était fort belle, mais elle est morte pour lui : « Mais
d’elle-même mes yeux ont gardé bon souvenir si mon oreille oublie les pets qu’elle exhalait gravissant les escaliers de ta chambre. […]
Parlons de nous, mais pas métaphysique cela brise ou égare. Donc moi je laisse les abstractions comme les chimères à l’atelier derrière
le monceau de croquis d’antan et j’aborde la nature. Chevalet, osez couleurs osez pinceaux en ruelles. Quel ton bon Dieu ! J’en jure et
deviens plébéien par la gueule ! Et toi ? En faut-il massacrer de ces tubes et vivre d’air ; (car pour le pain qu’on y gagne !) »… Il donne
des nouvelles, à commencer par le prochain numéro d’
Hommes aujourd’hui
(éditions Vanier), consacré à
C
ézanne
(portrait de Pissarro,
texte de Bernard) : « Enfin Cézanne va paraître chez Vanier. Combien petite, piètre et de faible portée me semble ma notice sur ce grand
diable que j’adore dans son enfer. Vanier m’a vraiment tant félicité qu’il a voulu même que je signe et en toutes lettres cela. E. Bernard.
Qu’il le fasse donc. Et puis l’élève n’est-il point fier de dire au maître “Je l’aime. Et je l’aime éternel des amants, comprimé en un sein
palpitant pour s’exhaler en l’art. Du neuf ?.. En voilà. Gauguin est parti. Voile pour Tahiti. Mad. Van Gogh déménagée avec les toiles
de défunt ce cher et grand ami Vincent. Cézanne pas fou du tout à Aix peignant, donc faux-bruit du pleutre Guillaumin (effet de la
jalousie des bons petits camarades) & cette incarcération à S
te
Anne »…
12.
Émile BERNARD.
L.A., [Tonnerre 8 janvier 1917], à Mme Marie Duchâteau à Paris ; 2 pages in-8 sur papier de la revue
La Rénovation esthétique
(vignette), enveloppe.
200/300
Il s’excuse de lui demander constamment service. « M. Louis
D
imier
critique de
L’Action Française
ayant écrit sur mon livre
L’Esthé-
tique fondamentale et traditionnelle
, une étude, il me vient de partout des demandes de ce volume ». Il la prie de récupérer la clé auprès
de Pauline, d’aller chercher des exemplaires dans la grande armoire de son atelier, et de les envoyer de sa part aux 4 adresses qu’il lui
indique… Il envoie quelques vers (non joints) en remerciement.
13.
Joseph BOZE
(1745-1826) peintre et pastelliste. 3 planches de
dessins
aquarellés, et 2 pièces à lui relatives dont une signée
par le baron Jean-Baptiste-Joseph
F
ourier
, secrétaire perpétuel pour les sciences mathématiques à l’Académie des Sciences,
[1823] ; 3 planches de 36 x 47 cm, et 5 pages et demie in-fol.
500/600
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