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25.

Eugène GIRAUD

(1806-1881) peintre. 4 L.A.S. et 1 L.A. (incomplète de sa fin), avec

dessins

originaux

à l’encre, 1846-

[1847], à divers ; 15 pages et demie in-4 et 6 pages in-fol., quelques adresses, montées sur onglets sur des ff. de papier

vélin, le tout relié en un volume cartonné petit in-fol.

1 500/2 000

T

rès

belles

lettres

illustrées

de

son

voyage

en

E

spagne

et

en

A

frique

.

[Invité à assister au mariage du duc de Montpensier à Madrid en octobre 1846 avec huit autres amis artistes, le peintre saisit l’occasion

de réaliser un voyage de quatre mois dans la péninsule ibérique, dès le mois de juillet 1846, en compagnie d’Adolphe Desbarolles.

On sait que les deux amis rencontrèrent le consul français, Monsieur de Lesseps, lors d’une étape à Barcelone, et que ce dernier leur

donna une lettre de recommandation pour faciliter leur circulation et les autoriser à porter des armes durant toute la durée du séjour.

Alexandre Dumas se joignit à eux.]

La correspondance commence à Valence, où les deux amis assistent à leur première corrida de taureaux. Par la suite, ils feront diverses

escales à Alicante, Elche, Murcie, Cadix. C’est dans cette région qu’ils ont l’occasion de participer à une fête bohémienne. Puis leur

route se poursuit à Grenade, Colmenar, Malaga, Gaicin, Gibraltar et Cadix, avant de gagner Séville puis de rejoindre le reste de leurs

compagnons au mariage.

La seconde partie du périple de Giraud se fera en quelques semaines avec Desbarolles toujours, Alexandre Dumas, l’écrivain Auguste

Maquet et le peintre Boulanger entre autres, en octobre-novembre 1846. Il les conduira en Afrique du Nord, notamment au Maroc en

Tunisie, puis en Algérie ; ils voyagent sur un bateau à vapeur militaire, aux frais du gouvernement français, missionnés par ce dernier

dans le cadre de sa propagande coloniale. L’expédition est relatée par Dumas dans

Le Véloce ou Tanger, Alger et Tunis

(1846) et

De Paris

à Cadix

(1847).

L

es

lettres

sont

ornées

de

croquis

à

l

encre

illustrant

les

descriptions

de

G

iraud

,

des

scènes marquantes

,

des

personnages

pitto

-

resques

,

des

autoportraits

et quelques

portraits

et

caricatures

.

Valence je ne sais pas le combien du mois cela ne fait rien à l’affaire [1846,

au Comte de

L

ancosme

-B

rèves

]. Récit enthousiasmé de sa

première course de taureaux, ce « beau spectacle qui du reste n’a lieu qu’une fois par an pendant trois jours de suite », pour lequel le

public s’était déplacé de quarante lieues à la ronde. « Tous les costumes et Dieu sait s’il y en a s’étaient donné rendez-vous. Tu juges com-

bien je devais être heureux je n’avais pas assez d’yeux ». Récit passionné de la corrida : « Je ne te parle pas des hommes. C’est effrayant ce

qu’ils font de chutes de cheval à chaque fois que le taureau passe devant eux c’est une mort presque certaine pour eux le taureau enlève

quelquefois l’homme le cheval et les promène sur ses cornes jusqu’au milieu du cirque […] on ne voit que du sang des tripes des chevaux

morts des hommes blessés que l’on emporte aussitôt un picador renversé aussitôt un autre se présente avec la certitude du même sort et

peut-être pis encore. […] Enfin ce spectacle qui commence par être hideux pour tout homme qui n’a pas vu cela finit par être entraînant

et vous monter jusqu’à la folie. La première course m’a fait horreur la seconde m’a attaché la troisième m’a presque fait plaisir […] je

… / …

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