140
435.
Sophie-Jeanne-Armande-Élisabeth-Septimanie de Vignerot du Plessis de
R
ichelieu
, comtesse d’EGMONT
(1740-
1773) dite « la jeune et jolie », fille du maréchal de Richelieu, mariée (1756) au comte Casimir d’Egmont marquis de
Pignatelli (1727-1801) ; son brillant salon était fréquenté par les diplomates, les littérateurs et les artistes. L.A., Paris et
Braine 2 mai (?)-12 septembre 1768, à sa sœur la comtesse de
R
oncherolles
en son château de Daubeuf près les Andelys ;
20 pages petit in-4, enveloppe.
300/400
L
ongue
lettre
à
propos
du
mariage
de
sa
belle
-
fille
. [
Fille aînée du premier mariage du comte d’Egmont, Alphonsine Julie Louise
Félicité d’E
gmont
(1751-1786) se marie le 28 juillet 1768 avec Luis Antonio
P
ignatelli
A
ragon
, fils de l’ambassadeur d’Espagne en
France don Joachim Pignatelli, comte de Fuentes, et frère du marquis de Mora.]
Elle retrace les divers arrangements qui ont précédé l’union de sa fille : « M
elle
Degmont nest point marié ma chere sœur mais je regarde
son mariage comme certin avec le second fils de lambassadeur despagne qui est Pigniatelli comme Mr Degmont il promet dêtre un
exélent sujet depuis 3 ans quil est en France nous lavons suivi il a 20 ans ; son père a beaucoup de credit et de considération en France
et en Espagne ; le mariage ma donné des peines infini toujours je desiré celuy dun Pigniatelli »… Elle raconte un premier arrangement
avec un Pignatelli d’une autre branche, qui a finalement été rompu… « dans la posibilité que j’aie des anfants nous voulon que le roi
despagne crée une grandesse pour son mari et ces enfants a jamais : afin quil soit titré des cette instent comme son frere énné et son père
le sont ; cest une grande grace mais nous espairon que le credit de lembassadeur lemportera, jusques a la reponce despagne je crindré
toujour cependent, mais une foi cecy fait tout mes veux seront rempli puisque j’aurai réparé par mes soins, ce que je leur autais par
nature et que j’aurais acqui un fils par lequelle je jouirai de linteres et de la consideration que les enfants donne, dans lage ou lon ne joui
encore que des plaisirs »… Elle reprend sa lettre en son château de Braine (Braine-sur-Vesle, Aisne), le 12 septembre, interrompue par
une négociation traitée à 300 lieues de chez elle. Elle annonce que le roi d’Espagne a bien créé la grandesse pour M. de Pignatelli… Le
mariage a eu lieu le 28 juillet à Saint-Roch, en présence des ambassadeurs et ministres, dans une ambiance très solennelle. Elle détaille
le faste et la somptuosité de la cérémonie : « Ce jour la Mr Degmont ma donné en present de noce le model en marbre de la statue de
mon père [le maréchal de
R
ichelieu
…] elle fut placé dans mon jardin et le jour du mariage chacun lala voir vous jugés si mon cœur aitoit
content ; tout ceux qui avoit voulu me faire le plus de méchanceté aitois a cette noce abatu confondu et forcé davoir lair daprouvé, je
suis trop heureuse pour ne leur pas pardonné de tout mon cœur. Notre desser représentait le pacte de famille lunion de la France et de
lespagne […] ; les present de son mari on été dune magnificence de roman, absolument inconnue dans le pays », collier, diamants, etc.
« Mme Degmont a donné la toilette et le trousseau lun et lautre tres beau ; maman na voulu rien donné partant il a falû que je fasse
de même ». Cependant elle loge et nourrit le couple… « Après le mariage nous avons été au 3 spectacle puis faire toutes les visites de
noce cest une cruel corvée car imaginée que nous avons fait quatre cent visites ; cest moy qui en ai été chargée maman aient dit quil
aitoit temps a son age de ce reposé »… La jeune mariée « maime comme vous maimé chere sœur jose espairé que ces tout dire, elle a un
caractère parfait une sureté et une discretion inouï a son age, elle a 17 ans, une douceur tel que je ne luy ai pas encore vue […] elle est
fort laide mais elle est grande et a lair noble, elle na pas un esprit brillient mais solide […] son mari est laid si un homme peut être laid
[…] il a beaucoup desprit singulierement de connoissence pour son age car il ecrie et parle 5 langues […] il sai tres bien la musique […]
sa femme laime beaucoup déjà et il ce conduit tres bien avec elle et en tout avec nous tous ; il paroit tres sensible et me marque une
extreme reconnoissence […] mes propres anfants ne me marquerais pas plus de déférence et damitié »… La présentation au roi a eu lieu à
Compiègne le 15 août ; des choses très flatteuses on été dites sur le mariage et « sur mon éttat de chaperon »… Elle a regagné son château
le 20, où les
F
uentes
sont venus passer dix jours, « ce qui est inouï pour un ambassadeur despagne qui a des afaire continuel »… Une
fête a été donnée en leur honneur… La suite de sa lettre évoque certaines de ses relations, parmi lesquelles Mme d’
A
iguillon
, Mme de
C
hevreuse
… Elle termine en priant son amie de la tenir au courant de ses couches, « dont je suis bien tendrement occupée »…
436.
EMPIRE
. 2 L.S. et un manuscrit, 1807-1815 ; 2 pages in-4 et 4 pages in-fol.
120/150
Alexandre
B
erthier
(Finkenstein 3 mai 1807, au maréchal Lannes), Pierre comte
D
aru
(Saint-Cloud 27 juin 1811, au baron Clément,
concernant le traitement du Prince Borghese, gouverneur général du Piémont) ; et manuscrit d’extraits de déclarations de Marmont
pour sa justification (1815).
437.
Prosper ENFANTIN
(1796-1864) économiste, un des fondateurs du saint-simonisme. 9 L.A.S., 1836-1845, à François
R
ibes
, professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier (1800-1864) ; 24 pages in-4 ou in-8, une à son chiffre, adresses,
qqs sceaux cire rouge (petit trou par bris de cachet).
2 000/2 500
B
elle
correspondance
à
un
disciple
, «
apôtre
»
lui
-
même
à
la
faculté
de
M
ontpellier
:
il
y
est
question
de
l
’É
gypte
,
l
’A
lgérie
,
le
chemin
de
fer
,
la
colonisation
et
la
propagation
des
idées
saint
-
simoniennes
.
Malte 10 novembre 1836
. Dès leur sortie de quarantaine,
D
uguet
et lui partiront pour Marseille, puis Montpellier : « nous arriverons
peut-être
dans votre ville en costume égyptien, pour ne pas attendre à Marseille la confection d’habits européens ; mais je pense que sous
ce costume votre bon peuple ne nous traitera pas comme des s
t
simoniens »...
Marseille 10 janvier 1837
. Il remet sa visite, ayant décidé
de se rendre auprès de sa famille à Curson. « J’ai besoin de sentir l’air de France »... Son compagnon
D
uguet
prend alors la plume pour
évoquer le sort de Tamisier, Combes, Coignet et d’autres qui quittèrent Alexandrie les premiers...
Curson 9 avril 1838
. Observations admiratives après lecture du pamphlet de Ribes [
Discours sur l’organisation de l’enseignement et de
la pratique de la médecine
]. « Vous êtes convaincu, comme moi, qu’une
réorganisation
des doctrines & institutions médicales, malgré son
importance, ne pourra avoir lieu d’une manière cordiale & satisfaisante qu’à la condition d’une réorganisation sociale toute entière »...
Ribes s’occupe de préparer les « éléments spéciaux » : « des idées, des institutions & surtout des hommes », ayant surtout en vue « la
génération nouvelle, les élèves » ; ses élèves de 1831 sont déjà passés maîtres, et « vos idées ont déjà pris quelque peu de barbe autour de
vous. Il me semble donc que vous devez bientôt tendre, après avoir ambitionné le suffrage des hommes de 18 à 25 ans, d’avoir surtout
… / …




