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Charles de FOUCAULD
(1858-1916) explorateur et missionnaire. L.A.S., Tamanrasset 27 avril 1910 ; 4 pages in-8,
chacune ornée du dessin du Sacré Cœur avec le nom de
j
esus
(petites fentes réparées, et petites taches d’encre).
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« Vous êtes j’espère à cette heure rentré dans votre joli Château de Motylinski. […] Moûra m’a donné un guide parfait, d’une des
meilleures familles des Dag-Râli, Elkhasen ag Akroud qui m’a fait faire un voyage charmant & rapide. Elkhasen était chargé par Moûra
de se débrouiller avec Abahag pour les chameaux, les ânes, &c. de l’Asekrem. Les chameaux ont pu par bonheur être trouvés ici où
Abahag en avait amené quelques-uns. On me dit que l’eau du pied même de l’Asekrem sera insuffisante. Elle est permanente, mais
c’est un tout petit filet d’eau, dit-on... Il y a quantité d’eau un peu plus loin, mais encore très près, à 1
h
de distance de plus il y a des
Abankor dans la vallée de Taremmout (haute vallée de Tamanraset) »... Il n’a plus de purgatifs, et demande de lui fournir « de quoi
purger 10 ou 12 personnes », car au printemps, « les Haratins se bourrent d’orge & blé nouveau », et il faut y remédier par des purges
ou l’ipéca... Aujourd’hui, un fils et un neveu de Mohammed ag Ourzîg [chef touareg] sont venus « très gentiment » lui rendre visite :
« La dislocation des Kel Ahaggar a eu lieu, chacun est rentré chez soi ; les Dag Râli ne quitteront pas l’Atakor, où il y a encore à manger
1 peu partout ; les tentes des M
d
ag Ourzîg resteront aussi dans l’Atakor. Celles des Moûra ont, dit-on, filé vers la Tajoûlet »... Dans ce
que qu’il a traversé de l’Atakor (Idèles, Siberi, Tiliouin, Tinterin, Azekka-n-Akkar, la vallée de Tamanrasset depuis sa source, etc.), « il
y a
partout
un peu d’acheb [sorte d’herbe], & nulle part il n’y en a une grande quantité ; des troupeaux dispersés peuvent y trouver très
bien ce qui leur faut ; mais je n’ai pas vu d’endroit fournissant sur l’espace restreint de quoi bien nourrir des troupeaux massés »... Il
envoie ses respects « au Docteur » et ses amitiés à tous les Français, et ajoute : « Le lendemain de notre séparation, vers midi, à 30 kil.
est d’Idelès, j’ai rencontré El Kounti ag Ouri Saïd qui se rendait près du Colonel : je l’ai vivement engagé à se dépêcher, à prendre ses
traces & à le rejoindre à I-n-Abeggi »...
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