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142

celui des hommes de 30 à 40, & je dirais même, pour opérer ma petite réaction utile, le suffrage des hommes de 40 à 50. [...] Vous

me paraissez arrivé, en médecine & à Montpellier, où nous en étions, en politique à la fin du

Globe

B

azard

, en religion dogmatique &

pratique à Mesnilmontant ou même à l’époque de ma prison »...

24 juin 1838

. Enfantin presse Ribes d’abandonner le professorat pour la

vie politique ; cependant « parler à la Chambre, c’est parler au présent et peu au futur, puisque la moyenne d’âge y est certainement près

de 45 ans [...]. Or c’est là un très grand travail que vous avez à faire sur vous-même, & la Chambre est en effet le lieu où vous pourrez

le mieux l’accomplir, puisque vous êtes

orateur

, & que le propre de l’orateur est de se mettre vite en harmonie avec son milieu, avec son

auditoire »... Il faut songer à l’humanité tout entière, qui n’est pas plus saint-simonienne que la Chambre. « Vous dites qu’à Montpellier

on vous écoute avec zèle, mais qu’en somme vous y êtes regardé comme un rêveur, c’est ce qui ne doit plus être à la Chambre »...

Il invoque l’exemple de Michel [

C

hevalier

], dont les procédés sont instructifs : « ses patrons ont été les

Débats

& les

ministres

 »...

29 novembre 1839

. « J’ai lu

L’Homme

de

B

ory

[

de

S

aint

-V

incent

], cela n’est pas fort, mais il y a si peu de choses fortes sur cet objet ! J’ai

lu aussi

D

esmoulins

, gâchis scientifique & hargneux amour-propre, plein d’érudition curieuse, que sa haine pour Cuvier & Geoffroy

rend nauséabond [...].

D’E

ichthal

m’a envoyé une collection assez complète de travaux sur cette matière ; j’ai de plus à peu près tout ce

qui a été écrit sur l’Algérie »... Il a écrit à

A

rlès

-D

ufour

« que nos hommes de chair & d’argent s’étaient lancés dans les

chemins de fer

à

la suite de

R

otschild

, que nos hommes d’esprit & de plume s’étaient rués sur la

presse

, à cheval sur les journaux, mais qu’il était tems

que nous hommes de cœur, de bonté, qui ont la chair beaucoup plus belle que nos hommes de chair, l’esprit plus loyal que nos hommes

de plume, trouveraient aussi un but commun d’efforts qui répondît plus

directement

que les journaux & la vapeur à leur immense

besoin d’améliorer le sort de tous. Je crois qu’Arlès & vous comprendrez le double signe, le signe androgyne que Dieu vous a donné »...

24 juin 1842

. Son cousin

S

aint

-C

yr

-N

ugues

souffre de la vessie ; lui-même, après huit mois de dysenterie, s’est remis à son travail

d’Algérie... « J’ai vu que

M

eckel

foudroyait tant qu’il pouvait un de vos professeurs homœopathes, comme les évêques ont foudroyé les

philosophes de Strasbourg et de Toulon ; Meckel a d’ailleurs raison et tort comme les évêques, parce que tout cela sert bien à

démolir

l’ancienne doctrine médicale et religieuse, mais cela ne met que du vent ou des atômes à la place d’un monument, d’une cathédrale »...

Paris 30 mars 1844

. À propos du journal

L’Algérie

, qu’il rédige avec ses collègues de la commission et qui va adopter l’esprit de son livre

sur la colonisation. « Arlès &

P

ereire

, me donnent un coup d’épaule & j’écris aujourd’hui à Rességuier, à Lemonnier et à Lebreton d’en faire

autant ; je désire que vous vous joigniez à eux »... Ce journal qui succède au

Globe

de 1844 remplacera l’ancien

monde nouveau théorique

par un

monde nouveau pratique

, continuant la voie entreprise par son voyage en Égypte, puis en Algérie, pour « connaître le théâtre où la

France doit commencer l’union de l’orient de l’occident, de l’islamisme et du christianisme »....

9 avril 1844

. Ribes ayant accepté de devenir

actionnaire, Enfantin l’invite à promouvoir le journal. « Oui, l’éducation sociale se fait dans toute l’humanité, tous les morceaux de la

grande robe

sont entrés dans la parure de chacune »... Il a été très sensible à la visite du républicain

R

enouvier

 : « la république est une note

importante & nécessaire du charivari qui doit précéder le concert ; chacun accorde son instrument ; c’est bien. Petite flûte ou contrebasse

c’est un

la

qu’il faut à différents octaves. Or ce la, c’est l’amour du peuple, du monde & de soi-même en Dieu »...

25 mai 1845

. Leurs

affaires marchent bien. « Ces 15 années depuis 1830 ont usé tous les obstacles qui s’opposaient à ce que nous remissions

franchement

le

pied dans les choses de ce monde. Beaucoup, pour en arriver là, ont été obligés de mettre un habit d’emprunt, même un masque, et tous

de l’eau dans leur vin ». Ce temps est révolu : « j’ai toujours l’œil fixé sur l’Orient. [...] je rentrerai pratiquement par la porte par où je suis

sorti théoriquement, par Suez [...] Le rêve théorique approche de sa réalité pratique […] En attendant j’ai pris pied sur le chemin de fer de

Paris à Marseille, je suis à Paris le représentant des intérêts lyonnais dans cette grande route d’Égypte. [...] nous tenons l’Algérie par trois

énormes câbles dont je ne peux encore vous parler plus clairement, mais qui amarent l’Afrique à la France par nous »...

438.

Prosper ENFANTIN

. L.A.S., 31 juin ; 1 page in-8 (portrait joint).

80/100

Il donne rendez-vous mercredi chez lui avec MM.

T

alabot

et

R

ey

 : « La sous-commission approuve la double demande pour Marseille »,

avec garanties d’intérêt d’emprunt, etc. Il espère avoir des nouvelles de la commission d’ici là...

439.

EUGÉNIE

(1826-1920) Impératrice des Français ; comtesse de Teba et Montijo, épouse (1853) de Napoléon III. L.A.S.

« Eugénie C

esse

de Teba », Palais de l’Élysée 26 janvier 1853, au Préfet Jean-Jacques

B

erger

 ; 3 pages in-8 (petites réparations

au scotch).

700/800

B

elle

lettre quatre

jours

avant

son mariage

avec

N

apoléon

III.

« Je suis bien touchée d’apprendre la généreuse décision du conseil municipal de Paris, qui manifeste ainsi son adhésion sympathique

à l’union que l’Empereur contracte, j’éprouve néanmoins un sentiment pénible en pensant que le premier acte public qui s’attache à

mon nom, au moment de mon mariage soit une dépense considérable pour la ville de Paris. Permettez-moi donc de ne pas accepter votre

don quelque flatteur qu’il soit pour moi ; vous me rendrez plus heureuse en employant en charités la somme que vous aviez fixée pour

l’achat de la parure que le conseil municipal voulait m’offrir. Je désire que mon mariage ne soit l’occasion d’aucune charge nouvelle

pour le pays auquel j’appartiens désormais et la seule chose que j’ambitionne c’est de partager avec l’Empereur, l’amour et l’estime du

peuple français »…

Reproduction page 141

440.

EURE

.

Noël BOUQUELON

(1763-1833) magistrat et homme politique, député de l’Eure. L.A.S. comme

Président du

Tribunal de première instance d’Évreux

, Évreux 1

er

octobre 1815, à François

B

arbé

-M

arbois

, Garde des sceaux ; 2 pages et

demie in-fol. (petits défauts).

80/100

Au sujet du juge de paix Bretheuil et son greffier qui avaient été signalés au ministre comme « des ennemis prononcés de l’auguste

famille des Bourbons », ce qui est « de la plus noire calomnie. Loin d’être les ennemis de la famille des Bourbons, ils en ont toujours