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452.
Charles de GAULLE
(1890-1970). L.A.S., Brazzaville, 13 mai 1941, au général Georges
c
Atroux
; 2 pages in-4 à son
en-tête
Le Général de Gaulle
, enveloppe.
2 000/2 500
i
mportAnte
lettre
sur
lA
G
uerre
du
l
evAnt
.
« Je pense qu’à la suite de l’entrevue Darlan-Hitler, il faut nous attendre à un plein essor de la “collaboration”. Il me paraît évident que
cette collaboration jouera d’abord sur le terrain de la Syrie et que nous allons voir l’ennemi à Damas, tandis que Vichy déclarera qu’il
s’en lave les mains et n’assume plus le mandat tenu d’une S.D.N. dont il s’est retiré. Puis, en 48 heures, il y aura mille avions allemands
au Levant ». Il sait, comme Catroux, quelle conduite tenir, mais le général
w
Avell
« empêche par avance toute réaction, pratique de notre
part ». Il semble inimaginable que « le Général Catroux demeure l’arme au poing en Palestine tandis que l’ennemi entre en Syrie, il est
tout à fait nécessaire et tout à fait urgent que vous quittiez Le Caire. Dites pourquoi à Miles Lampson et à Wavell. Quant au public,
dites que vous allez inspecter nos troupes en Afrique Française ». Palewski fera « le nécessaire au point de vue des ententes politiques ».
Il attend donc Catroux à Brazzaville...
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Charles de GAULLE
. L.A.S. (brouillon marqué « personnel »), [Londres 7 avril 1943], au général Georges
c
Atroux
[à Alger] ; 3 pages petit in-4.
4 000/5000
i
mportAnte
lettre
Au
sujet
de
lA
politique
AméricAine
en
A
frique
du
n
ord
et
des
relAtions
du
chef
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rAnce
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Avec
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Gouvernements
AméricAin
et
BritAnnique
,
Au
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d
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G
Aulle
projette
un
voyAGe
À
A
lGer
,
et
emploie
ici
le
mot
de
«
GAullisme
»
. Cette lettre, abondamment corrigée et en grande partie biffée, a fait l’objet d’un télégramme « secret » qui n’en reprend que
de courts extraits [
Lettres, notes et carnets
, (coll. Bouquins, t. II, p. 326)] ; cette lettre, marquée comme message « personnel » du général
de Gaulle, fut ensuite remise au général Catroux.
« L’intervention américaine et britannique dans mon projet de voyage contribue à nous éclairer sur la politique américaine en Afrique
du Nord. [Il s’agit de retarder sinon d’empêcher mon arrivée qui pourrait provoquer la cristallisation du sentiment public en faveur de
la France combattante. Il pourrait en résulter en effet une solution d’indépendance française.
biffé
] Le gouvernement britannique, soit
de bon gré, soit de mauvais gré, se joint à l’action du g[ouvernemen]t américain. Il va de soi également que certains personnages en
fonctions sur place ont travaillé à faire en sorte que la porte me soit fermée.
[Le but poursuivi par Washington et par Londres est de mettre sur pied un plan fabriqué dans l’ombre en affectant que ce plan ait
été préparé par
G
irAud
et vous-même. On voudrait que ce plan tendît à écarter le Comité National et surtout à m’écarter moi-même de
l’Afrique du Nord et si possible de la guerre de manière à enterrer discrètement la France combattante. Après quoi l’étranger n’aurait
plus devant lui dans l’Empire et demain en France qu’un pouvoir français inexistant, sans racines et entraîné d’avance aux concessions. //
Quant à la tactique du moment on voudrait procéder de telle sorte que je me trouve soudain dans l’alternative suivante : ou bien accepter
le plan préparé en dehors du Comité National et conduisant la France combattante à la noyade par persuasion, ou bien me faire taxer
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Histoire et Sciences




