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275

114

275. [

Jean de LA FONTAINE

].

F

aux

manuscrit

,

Pour

la Paix

 ; 3 pages in-4, adresse « au Roy » en

page 4 (légères mouillures marginales, quelques

petites corrosions d’encre, fente au pli restaurée).

800 / 1 000€

Remarquable faux manuscrit de La Fontaine

, fabriqué

par le très habile faussaire Félix-Sébastien

F

euillet

de

C

onches

(1798-1887). Chef du protocole au ministère des

Affaires étrangères, érudit réputé, ami des peintres, et

collectionneur impénitent, Feuillet de Conches commença

son activité de faussaire en remplaçant par d’habiles copies

certains documents figurant dans des recueils ou archives

qui lui étaient prêtés pour ses travaux, les originaux allant

enrichir sa collection d’autographes ; par la suite, il utilisa

les faux autographes de sa fabrication comme monnaie

d’échange pour obtenir des pièces convoitées. Ses

principales spécialités étaient Racine, Boileau, Louis XVI et

Marie-Antoinette, et La Fontaine auquel il vouait un culte,

qu’il manifesta notamment en réalisant un magnifique

recueil unique illustré par des artistes du monde entier, aujourd’hui trésor du Musée Jean de La Fontaine de Château-

Thierry. Il réalisa un grand nombre de faux manuscrits de fables, qui entrèrent dans les meilleures collections, dont

la fameuse collection Didot où figurait un autre manuscrit de cette

Ode pour la Paix

présenté comme le brouillon

original avec des ratures et corrections, élaboré en fait à partir des variantes des éditions (vente Didot, 1878, n° 377).

L’

Ode pour la Paix

a été composée en 1659 ; elle a été publiée dans les

Fables nouvelles

(1671), puis, dans une version

corrigée, dans les

Ouvrages de prose et de poésie

(Amsterdam, 1685), et enfin dans les

Œuvres diverses

(1729).

Le manuscrit élaboré par Feuillet de Conches comprend les 13 quatrains du poème, avec variantes au second

quatrain ; à la fin, la signature « Delafontaine » ; au dos du dernier feuillet, l’adresse « Au Roy ».

276.

Félicité de LAMENNAIS

(1782-1854). L.A.S., Paris 14 décembre [1830], à Augustin

P

érier

, député de

l’Isère ; 2 pages in-8, adresse.

400 / 500€

Sur la révision de la Charte et la liberté religieuse

[Périer fut membre de la commission chargée de la révision].

« En ce qui tient à la question si importante à laquelle se lie votre rapport, j’ai la conviction intime que le gouvernement

s’abuse d’une manière fort dangereuse pour lui et pour nous, s’il croit pouvoir, contre les promesses faites, contre

l’esprit du temps et le vœu général, refuser la liberté religieuse, incompatible avec les liens qui unissent encore

l’Église et l’État. Il ne faut pas s’y tromper, l’esprit de liberté pénètre de toutes parts dans les masses catholiques.

Voyez l’Irlande, la Belgique et la Pologne. Le mouvement est donné à la France, d’où il passera plus tard en Italie

et en Espagne même. Or est-il sage de forcer les catholiques à conquérir par une opposition légale, ce qu’ils

regardent avec raison comme le plus sacré de leurs droits ? Le Pouvoir ne peut-il pas être ébranlé dans cette lutte ?

Respecte-t-on beaucoup ce qu’il faut perpétuellement combattre ? Voyez, sur tous les points de la France, combien

le contact de l’autorité civile et de la religion est aujourd’hui douloureux ; et il le deviendra davantage de jour en

jour. Qui sait ce qui peut résulter de là ? La liberté est le grand remède ; elle seule unira les français entre eux et à

leur gouvernement »…

On joint 4 L.A.S.

, à M. de Musigny (sur les honoraires du Dr Allin, 1825), au libraire Jean-François Delion (relative

à la vente de ses livres, 1852), à Émile Forgues (2, demandant le prêt de livres de Balzac, Ph. Chasles, etc.). Plus

une L.A.S. de son frère Jean-Marie après un « article odieux » contre son frère dans

Le Drapeau blanc

, un portrait

lithographié de Delpech, et la livraison de la

Galerie de la Presse

à lui consacrée (1838).

277.

Valery LARBAUD

(1881-1957). L.A.S., 71 rue du Cardinal Lemoine [Paris] 14 mars 1927 ; 3 pages et

quart in-8, à en-tête biffé de la revue

Commerce

.

150 / 200€

« L’affaire dont vous me parlez est très excitante ! Il existe une anthologie de ce genre pour l’Uruguay.

Los Majores

Cuentistas Urugayes

, je crois. Et pour la République Argentine, il y a, je crois, une Anthologie des Conteurs ou

Nouvellistes. […] Pour les Brésiliens, vous pouvez vous adresser de ma part à M. Jean Duriau […] il a beaucoup

traduit de contes et nouvelles d’écrivains brésiliens modernes, et aurait peut-être la substance d’une anthologie,

toute prête. Pour le Mexique, je vais écrire à Alfonso

R

eyes

, qui nous donnera peut-être une liste de noms et

d’ouvrages. Quant à l’Espagne, désirez-vous n’avoir que des contemporains, ou bien des modernes en commençant,

par exemple, à Valera ? »… Suit une liste de contemporains : Unamuno, Pio Baroja, V. Blasco Ibáñez, Silverio Lanza,

Ángel Ganivet, Gabriel Miró, Ramón Pérez de Ayala, Gómez de la Serna, Enrique Diez Canedo, Azorin, Eugenio

d’Ors… « Mais il faudrait avoir aussi des jeunes, et pour cela, je crois que Guillermo de Torre pourrait fournir des

renseignements précieux »…

On joint

2 L.A.S. d’Eugène

S

cribe

à M. Meade, Saint-Mandé juin 1821, en réponse à une proposition de

collaboration ; et une L.A.S. de Roland

B

onaparte

à Anatole Bouquet de la Grye (1907).