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285

116

284.

LITTÉRATURE

. 14 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., XX

e

siècle.

250 / 300€

Georges

A

rnaud

(3, dont un fragment de tapuscrit corrigé et dédicacé, et longue lettre d’envoi, 1967), Eugène

D

abit

(à un critique), Jean

G

uitton

(2), Bernard

H

alda

(2), Louis

G

uilloux

(2, à des critiques, dont Dominique Braga,

1930-1931), Henri

G

uillemin

, Émile

H

enriot

(à Bertrand Guégan, rédacteur de l’

Almanach de Cocagne

, 1920), Pierre

H

umbourg

(1941), Henri de

R

égnier

(à Paul Souday, 1925).

285.

Pierre LOTI

(1850-1923). 5 L.A.S. « Julien », [1872-1889], à

sa

sœur

Marie

V

iaud

-B

on

 ; 13 pages in-8 ou

in-12 (une lettre incomplète).

800 / 1 000€

Belle correspondance à sa « sœur chérie » Marie, au cours de ses voyages

.

[

Las Palmas 1870

, alors qu’il est aspirant sur le vaisseau-école

Jean-Bart

]. Il est allé « faire une longue promenade

à terre, dans une vallée humide, entre de hautes montagnes vertes et couvertes de brume. Il pleuvait par torrents

et je pataugeais au milieu d’une végétation herbacée assez semblable à nos foins du mois de Juin, mais trois fois

plus haute, toute mouillée et très exotique. Je viens de rentrer trempé »… Il parle de son « frère » [Joseph Bernard,

le « Jean » d’

Un jeune officier pauvre

], qui vient d’apprendre la mort d’un jeune frère, et qu’il doit consoler : « Je

l’admire tous les jours davantage à mesure que je le connais plus profondément »...

San Francisco mai [1872]

. Il lui envoie par

la Néréïde

« une caisse contenant des dessins de l’île de Pâques, pour

que tu les fasses passer, par l’intermédiaire de Nelly ou d’une autre personne, à un journal illustré quelconque ; je

préférerais

le Tour du monde

si cela se publie toujours ; en second lieu

l’Illustration

 ». Il y a joint des documents pour

qu’elle puisse rédiger un article d’accompagnement. « Je t’envoie entre autre un cahier sur lequel j’avais écrit, jour

par jour, les incidents de mon séjour là-bas, avec des détails d’une minutie exagérée. […] ce pays était jusqu’à ce

jour peu connu » ; il envoie aussi des « hiéroglyphes […] Ce sont des empreintes que j’ai prises sur des morceaux

de bois gravés, frottant dessus avec un crayon. Je ne crois pas qu’on ait envoyé encore en Europe de spécimen de

cette écriture. […] Cette écriture s’appelle : Timo te ako ako. […] Les gens qui savaient la lire sont morts ».

Valparaiso 18-30 juillet [1872]

. Au retour de Tahiti, belle évocation qu’on retrouvera dans

Un jeune officier pauvre

 :

« Cette grande baie, ces goëlands, ces vilaines montagnes rouges, et ces grands pics des Andes couverts de neige,

j’ai salué tout ce monde comme de vieux amis. – Cette vue a ressuscité quantité de vieux sentiments oubliés, et

très difficiles à définir – relatifs à notre arrivée dans les mers du Sud, à la crainte d’être séparés, […] enfin au départ

pour Tahiti que jusque là je n’avais vu qu’en rêve »… Puis il rétablit la vérité sur la « famille tahitienne » qu’aurait

laissée là-bas leur frère Gustave : « Ces enfants de Gustave n’existent pas, ce sont les fils d’un autre ; il n’a rien laissé

là-bas de lui-même, et tout ce qui était lui est bien éteint en ce monde. Je me suis laissé tromper comme un petit

enfant par cette femme, moi qui me croyais défiant, qui pensais avoir un peu l’expérience des gens ; je me suis laissé

prendre à ses larmes, à son charme, j’ai accepté en aveugle tout ce qu’il lui a plu de me faire croire, sans avoir même

un soupçon. Pendant trois mois, je m’étais habitué à l’idée de ces deux enfants ; j’étais heureux de leur existence ;

ils m’étaient devenus nécessaires. Quand j’ai découvert cette imposture, c’était un soir, dans l’île de Morea ; j’étais

assis devant la case de la vieille mère de Tarahu, le petit Taiivira auprès de moi, il ne ressemblait en rien à Gustave,

quoi qu’en eut dit Tarahu, et cependant je m’étais attaché à lui »...

Mercredi [Bucarest automne

1887]

 : « Tout se passe à mon

gré dans mon voyage. Tu as

eu de la bonté de reste de te

tracasser de ces articles de

journaux ; c’était à prévoir ; si

tu savais le dédain que j’en

fais »…

[Rochefort décembre 1889

, à

propos du

Roman d’un enfant

et de l’évocation de la plage

de la Brée sur l’île d’Oléron] :

« Chère petite sœur, Veux-tu

parcourir de suite ce passage

où je me suis permis de

prendre quelques paragraphes

de tes notes sur la Brée, – et

dis-moi, avant la publication,

si tu m’y autorises ou si cela te

contrarie »…