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122

289.

PierreLOTI

.

M

anuscrit

autographe

signé,

À Yann Nibor

, [1892] ;

2 pages grand in-fol. (traces

d’encadrement, fentes aux plis

réparées).

800 / 1 000€

P

réface aux

C

hansons et récits

de mer

de

Y

ann

N

ibor

.

[Le marin Jean

R

obin

, dit

Y

ann

N

ibor

(1857-1947), originaire de

Saint-Malo, après avoir quitté

le service actif, entra comme

bibliothécaire au ministère de la

Marine, et commença à écrire des

récits de mer et des chansons de

marins qui devinrent vitepopulaires.

Ses

Chansons et récits de mer

,

illustrés par Léon Couturier, et

préfacés par Pierre Loti, parurent en

1893 chez Marpon & Flammarion,

et obtinrent le Prix Montyon 1894.]

« Vous m’avez dédié la première de vos poignantes chansons [« Les

Quatre-Frères

et l’

Ella

 »], de vos chansons qui

font couler les bonnes larmes saines, qui font pleurer les forts. Je vous en remercie. Le plaisir que j’en éprouve est un

peu de la nature de celui que m’a causé l’inscription de mon nom sur ce quai de Paimpol, – d’où nos amis Islandais

partent, pour quelquefois ne plus revenir. Et en retour, vous me demandez de présenter au public votre livre. […] À

ceux qui ont aimé mes matelots et mes pêcheurs, je n’ai qu’à dire, avec une sincère humilité : lisez ou chantez ces

poèmes rudes ; ils sont encore plus fidèles que tout ce que j’ai osé écrire. Ils sont tellement

cela

, qu’en les parcourant

il me semble entendre, comme à bord, de braves voix, franches et brusques, à l’accent breton, raconter, causer,

riposter en l’argot honnête de la mer, avec ces élisions qui donnent la vitesse et la vigueur. Tant de gens essayent de

peindre des matelots et si peu y réussissent ! […] Mais vous, dans un petit livre qui sent bon le sel, le goudron et le

vent du large, vous nous les montrez tels qu’ils sont, avec leurs dévouements de héros, avec leurs délicatesses rudes

et leurs adorables pitiés ; avec leurs rêves aussi – car, à l’inverse des paysans terre à terre et des ouvriers gouailleurs,

les marins sont, pour la plupart, grands rêveurs et inconscients poètes sans voix »... Etc.

Au bas du 2

e

feuillet, on a collé un

dessin

original de Léon

C

outurier

(1842-1935), mine de plomb et encre de

Chine (11 x 22 cm), esquisse du dessin illustrant

La Chanson des matelots

(p. 21 du livre).