Previous Page  111 / 244 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 111 / 244 Next Page
Page Background

268

109

Mardi 6 octobre 2020

266.

Max JACOB

(1876-1944). 2 L.A.S., Saint-Benoît-sur-Loire 1927-1928, [à son ami Adolphe

A

ynaud

, à

Lille] ; 2 pages petit in-4 chaque.

400 / 500€

Au collectionneur lillois à qui Jacob vend des gouaches et donne des conseils

[Aynaud fut aussi client du

céramiste Giovanni Leonardi (1876-1957), ami de Jacob qui demande de ses nouvelles dans ces lettres.]

18 avril 1927

. Il annonce la publication chez Crès d’« un beau livre de moi : la réédition d’un petit bouquin de

1911 :

La Côte

qui était un recueil de censés poèmes bretons anciens avec fausse érudition, fausse préface, le tout

assez bien venu pour qu’on s’en soit souvenu quinze ans après. J’avais fait pour cette édition quinze gouaches

qui ont été minutieusement reproduites. Or j’ai de ce volume un exemplaire sur Japon Impérial qui vaut 1500

f

en

librairie aujourd’hui et qui en vaudra bien davantage bientôt. Mon exemplaire porte le n° 1 imprimé spécialement

avec mon nom. J’y ai mis un poème inédit en prose genre Haïkaï ; j’y mettrai une dédicace de ma main avec ma

signature. Il vaudra plus encore et je ne vous le vendrai pourtant que 1500

f

, si vous en avez envie. Il est présenté

dans un cartonnage commode et joli »... –

14 septembre 1928

. Il a tant couru depuis deux ans qu’il ne se conçoit plus

« qu’en pantoufles », mais il acceptera son hospitalité avec joie : « Vous êtes de ceux à qui l’on pense et à qui on n’a

pas l’idée d’écrire parce qu’ils sont présents à la pensée :

P

icasso

et moi qui ne nous sommes pas quittés pendant

vingt années

ne nous écrivons

jamais

, pas même au jour de l’an. J’ignorais d’ailleurs la conférence de dom Chauvin,

et j’entends si souvent parler de S

t

Benoît et même par dom Chauvin que je ne me serais pas dérangé pour cela.

[...] Vous me parlez du

Tableau de la Bourgeoisie

. J’en ai fait cet été 9 illustrations. Le tout est aux mains terribles de

Gallimard. J’aurais dû aussi commencer un roman. La première ligne est encore dans l’encrier. J’espère seulement

la parution d’un petit volume de vers. – Les gouaches roulent toujours : il paraît que

B

ernheim

en a acheté une deux

mille huit cent francs »...

267.

Max JACOB

. L.A.S., Paris 8 avril 1936, à son « cher Julien » ;

2 pages in-4 (trous de classeur).

200 / 300€

« Vous me mettez trop haut et me donnez le vertige. Merci de

m’aimer et je vous aime. J’ai cherché la Sagesse, je crois qu’elle

ne se trouve que dans Jésus Christ. La compréhension venue de

l’amour est symbolisée dans la goutte d’eau qui est matière et la

goutte de sang qui est esprit. Union de la matière et de l’esprit

qui est à la fois la charité et l’intelligence. Vous vous souvenez du

coup de lance qui perce le

Sacré Cœur

– c’est le centre du monde

spirituel. Ayons le culte du Sacré Cœur. Rien ne vous emplira de paix

que la Sainte Hostie : il faut y goûter. Et où vous conduira Eros ?

à la maladie ! au drame ! au suicide ! au désespoir. Voici l’âge ! et

qu’est-ce qu’un vieillard amoureux ? Un vieux cochon ! dont on

rit. L’âge viendra aussi pour vous »... Il faut aller vers l’Esprit : « Et

où vend on l’Esprit ? dans les livres ? Vous savez que non ! […] On

le donne à la Sainte Communion et au Confessionnal. Examinez-

vous ! confessez-vous ! aimez votre prochain, aimez Dieu »…

268.

Max JACOB

. L.A.S., à un ami ; 2 pages in-8.

500 / 600€

Il le prévient que Fernand

L

éger

« est installé aux murs de

Kahnweiler : ce renseignement peut te servir si tu as emporté tes

Léger, car ça va monter. […]

K

issling

et moi avons passé deux jours

sans manger : il ne s’agit pas d’un jeûne religieux d’abord parce

que je ne suis plus jeune et Kissling n’est pas religieux.

D

erain

est

rentré »…

269.

Jules JANIN

(1804-1874). 4 L.A.S. et 2 P.A.S. ; 7 pages in-8 et une enveloppe, et 2 pages oblong in-4.

100 / 120€

8 avril 1850

 : « Une malheureuse compagnie d’Arcachon me réclame, après six ans de silence, une somme d’argent

que j’aurai grand-peine à payer, si je suis condamné. Cette réclamation intempestive, cruelle […] est pour moi

une menace de tous les jours »…

27 octobre 1853

, « au bon comédien

T

isserant

 »

, au sujet d’un engagement à

l’Odéon : « Ces gens-là sont des gens de peu de foi ! Ils vous proposent aujourd’hui beaucoup moins qu’ils ne m’ont

proposé à moi-même, […] ces gens-là ont besoin de vous, ils ont besoin de la pièce […], une pareille proposition est

inconvenable absolument ! Non, vous n’irez pas en ces conditions »…

29 octobre 1857

, à un écrivain dont il réclame

le livre en vain, à « ce brigand de Michel [Lévy] !... Et voilà, ce n’est pas…plus Bonapartiste que cela. J’écris en ce

moment un chapitre intitulé

Ovide ou les poètes en exil

, et je vous l’enverrai pour que vous soyez assuré, encore

une fois de ma constance et de ma loyauté »…

6 juin 1858,

demande de places de théâtre. – Plus une lettre écrite

en son nom par sa femme (et une lettre non identifiée adr. à Léon Vanier, 1887). Et 2 amusantes pages d’album (une

déchirée et réparée).