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248.
Gustave FLAUBERT
. L.A.S., [Paris 10 avril 1861], à Aglaé
S
abatier
, « la Présidente » ; 1 page in-8, sur
papier bleu.
1 000 / 1 200€
« Belle Présidente,
C’est demain, selon l’affiche, la 1
ère
de
la Statue
[opéra-comique d’Ernest
R
eyer
, créé au Théâtre-Lyrique le 11 avril].
Donc le festival aura lieu vendredi.
J’espère vous voir demain au théâtre.
Je vous ai cherché hier au soir, vainement.
Mille tendresses […]
Il m’a été hier, impossible de mettre la main sur
R
eyer
. Pouvez-vous m’envoyer son adresse ».
[Ernest
R
eyer
composera un opéra sur
Salammbô
qui sera créé en 1890.]
Correspondance
(Pléiade), t. III, p. 151.
249.
Gustave FLAUBERT
. L.A.S., [Paris] Mardi soir [23 février 1864], à Aglaé
S
abatier
, « la Présidente » ;
1 page in-8, sur papier bleu.
1 000 / 1 200€
B
elle
lettre
galante
, à propos de la création du drame de son grand ami Louis
B
ouilhet
,
Faustine
(Porte Saint-
Martin, 20 février 1864).
« Chère Présidente,
Voici une loge 1° parce qu’on vous aime & 2° parce que vous êtes bien gentille & bien aimable.
Vous ne m’en voulez pas (comme tant d’autres) de n’avoir pu vous faire assister dans la loge impériale à la 1
ère
de
Faustine
! – quel embêtement que les billets !
Je vous adore de plus en plus ! – Ah ! si j’étais une des bêtes du Jardin d’acclimatation comme je vous verrais
souvent. Mille tendresses et un long baiser sur vos beaux bras.
Votre vieux soupirant »…
Correspondance
(Pléiade), t. III, p. 379.
250.
Gustave FLAUBERT
. L.A.S., Croisset 24 avril [1871], à son ami Félix-Archimède
P
ouchet
; 1 page in-8
sur papier bleu.
600 / 800€
« Je vous présente mon neveu M
r
C
ommanville
qui aurait besoin de renseignements scientifiques sur les bois de
chêne. Pouvez-vous lui indiquer ce qu’il faudrait lire ? »…
Correspondance
(Pléiade), t. IV, p. 308.
251.
Fernand FLEURET
(1883-1945).
M
anuscrit
autographe,
Description des passages de Dominique
Fleuret
; 65 pages in-fol. reliées bradel demi-percaline rouge, pièce de titre au dos (cachet de la collection
Jean-Louis Debauve).
400 / 500€
Manuscrit complet de sa transcription des souvenirs de son arrière-grand-père, né en 1787, soldat de
l’Empire pendant la guerre d’Espagne
.
Une note au bas de la dernière page précise : « Copié par Fernand Fleuret en 1901 et publié par Firmin-Didot en
1929, sous le titre original :
Description des Passages de Dominique Fleuret
». Le manuscrit a servi pour l’impression
du livre, et présente quelques ratures et corrections, ainsi que des indications typographiques et légères salissures.
La préface de Fernand Fleuret, « Rêverie sur de vieux papiers », ne figure pas dans notre manuscrit.
Fleuret a scrupuleusement respecté les tournures singulières de la prose de son aïeul. « J’ai donc existé audit
Bertheléville jusqu’à l’âge de huit ans. J’ai sorti de Bertheléville le 8 décembre 1793. […] Je partis donc de Ligny
le 25 avril 1807, pour commencer ma carrière militaire, auquel je fus appelé pour m’acquitter de mon devoir. […]
Incorporé le 12 mai 1807, passé caporal le 26 juillet 1807, tombé malade le 15 août idem. […] Je restai alors six
semaines à l’hôpital. […] Enfin, j’en ai parti le 25 février 1808, pour venir en Espagne. J’ai traversé la France par
Montreuil, Neufchâtel, Rouen, Orléans, Tours, Angoulême, Poitiers, Bordeaux, Dax, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz.
Dans toute cette route, j’ai passé deux fois la revue de l’Empereur : une fois à Bordeaux, et l’autre fois à Bayonne. […]
Je suis entré en Espagne le 27 avril 1808, sous le numéro du 13
e
régiment provisoire. Entré par Tolosa, Mondragon,
Vitoria, je suis resté à Vitoria deux mois. Dans l’intervalle de ces deux mois, j’ai vu passer la cour d’Espagne qui allait
en France. […] Après le départ du Roi pour la France, les Espagnols ont commencé à former des partis d’insurgés qui
nous ont fait bien du mal. Deux mois après notre arrivée à Vitoria, nous partîmes pour marcher sur un parti d’insurgés
qui s’était formé dans les montagnes de Santander, port de mer. Nous avons donc trouvé le rassemblement au
Camp du Ciel. Nous les avons mis en pleine déroute et pris leurs canons. C’était alors la première fois que je me
trouvais au feu. Je suis arrivé à Santander le 4 octobre 1808 ; j’y ai séjourné six jours. Je suis donc parti de Santander
pour marcher sur Palencia, grand vignoble. Nous nous sommes rassemblés en une petite armée commandée par
le maréchal Bessières. Nous partîmes pour marcher sur trente cinq mille hommes espagnols, qui se trouvaient à
Rio-Seco. Ils n’ont pas manqué de nous y attendre ; mais l’affaire que nous y avons donnée avec eux ne leur a pas
été bien favorable. L’affaire a eu lieu le 27 août 1808. Nous les avons mis en déroute, et complètement battus sans
faire aucun prisonnier. J’ai eu le malheur, dans cette affaire, de perdre mon sac. J’y ai souffert de grand soif et de
grande chaleur »... Les aventures de Dominique Fleuret en Espagne se poursuivent jusqu’à la retraite vers la France,




