102
242.
Pierre EMMANUEL
(1916-1984). L.A.S., 7 janvier, à des amis ; 1 page in-4.
100 / 150€
« Weymüller vous a sans doute transmis mes affectueux messages : laissez-moi le plaisir de vous les redire encore,
et de former des vœux pour le petit enfant qui bientôt va réjouir votre vie. Annoncez-moi, je vous prie, sa naissance :
et que je puisse me réjouir avec vous. Que, par exception, le brouillard de Londres le cède ce jour-là à un beau soleil :
et que ce garçon – car c’en et un, sûrement – naisse avec le visage solaire, méditatif un peu pourtant, de son père »…
243.
Claude FARRÈRE
(1876-1957). 6 L.A.S. et 14 L.S. (dont 2 en partie autographes avec schémas), et 1 P.S.,
Paris ou Saint-Jean-de-Luz 1926-1949, la plupart à Jean
P
asqua
, au Comptoir mondial d’assurances ;
32 pages in-4 ou in-8.
300 / 400€
Curieuse correspondance à son assureur
, pour constater une collision avec un cycliste, puis le lendemain, avec
un platane, ou encore, avec un camion, « arrêté trop brusquement devant mon capot » (17 septembre 1926)… Sa
police lui paraît « trois fois trop forte » (21 mai 1928)… Dommages « insignifiants » après avoir heurté un taxi (11
avril 1929), dont le chauffeur serait de mauvaise foi… Deux accidents : il a renversé une cycliste, et le surlendemain,
« ma voiture a capoté avec une grande violence à la suite d’un dérapage. La carrosserie a été entièrement brisée
et une portière arrachée. J’avais avec moi mon ami M. Pierre
B
enoit
, l’éminent romancier. Monsieur Pierre Benoit
a été lancé à plusieurs mètres, et s’est relevé avec une blessure assez profonde à la main droite, et des contusions
diverses, à la jambe, à l’épaule et à la poitrine » (9 octobre 1929)… Il a été effleuré par un taxi devant le restaurant
des Ambassadeurs : « Mon aile gauche arrière a été légèrement offensée […] les occupants du taxi ont été grossiers.
J’ai donc requis un sergent de ville, […] l’avarie dont se plaint le taxi a été inexistante » (2 février 1931)… Hier soir
au Bois de Boulogne il a touché un motocycliste, qui est tombé ; Farrère ne s’aperçut nullement de l’accident.
« J’avais senti un choc, et cru […] que ma route droite arrière avait touché un trottoir » (1
er
juin [1934 ?])… Nouvelle
collision avec un taxi… Déconvenue de se retrouver bientôt sans assurance… Un autobus est entré dans sa voiture,
la semaine dernière, et hier, au Bois de Boulogne, il a heurté un « très vieux tacot » qui a pris un virage trop court et
qu’il a voulu doubler : « Je suis dans mon tort » (22 mars 1937)… Il a été « victime » à un carrefour dans le Bois, et par
hasard, « l’honnête homme » qu’il avait heurté en mars « vint à moi, me serra la main, et me dit en plaisantant que
cette allée était certainement ensorcelée » : détails (24 mai 1937)… Etc. Plus deux intéressantes lettres, à un confrère
et ami, discutant du Conseil de Guerre qui s’impose aujourd’hui à « des généraux français qui ont perdu des batailles
par impéritie », et qui « ne doivent pas désormais jouir d’une heureuse vieillesse pour écrire leurs mémoires » (8 juin
1940), et évoquant une anecdote personnelle sur le roi d’Espagne pendant la guerre de 14-18, et l’intérêt de publier
les lettres de Barrès (29 janvier 1949)…
On joint
une photo signée, en habit d’académicien.
244.
FEMMES DE LETTRES
. 14 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., XIX
e
-XX
e
siècle.
200 / 300€
Nathalie Clifford
B
arney
(1956, sur Paulhan , « un homme peu sûr », comme le prouvent « ses hésitations et
fuites »),
G
yp
(4), Myriam
H
arry
(2, à Marguerite Moreno et Rachilde), Lucie de
M
ontgomery
, Anna de
N
oailles
(à
Henri Duvernois), Marie de
R
égnier
(2, à André Beaunier), Marie
R
omain
-R
olland
(3).
245.
Georges FEYDEAU
(1862-1921). L.A.S., 28 août 1883, à son ami du
S
autoy
; 4 pages in-12. 150 / 200€
Il a reçu sa lettre indéchiffrable d’Allemagne : « Tu es aussi fantaisiste ma parole d’honneur que Sarah Bernhardt
dans le personnage de laquelle, a dit d’ailleurs la légende, tu t’incarnes si bien. Moi je ne fais rien. J’ai terminé mes
trois actes avec Desvallières ! Je meurs de mettre au monde une pièce en un acte et deux monologues […]. J’ai
vu Laval il y a quelques jours, et Frisch est venu dîner à la maison ces temps derniers. Leur roman est terminé et ils
espèrent le faire passer aux
Débats
. Mais enfin il n’a pas encore paru, souhaitons que les trompettes de la renommée
viennent bientôt t’annoncer que ce livre est un succès… il est toujours heureux de voir réussir deux jeunes. À nous !
à nous ! à bas les vieux ! »…
246.
Gustave FLAUBERT
(1821-1880).
2
manuscrits
autographes de
notes
historiques
,
dont un signé en
tête
; 11 pages in-4 sous chemise in-fol. avec titre autographe, et 4 pages in-fol.
1 500 / 2 000€
*
Notes historiques sur la seconde période du moyen âge
.
Croisades
. – « Ordres de chevalerie » : notes de
lecture d’après les « Eclaircissements sur les ordres de chevalerie » publiés en annexe au volume III de l’
Histoire des
Croisades
de Joseph-François Michaud (1841), p. 183
sqq
., à propos des ordres de chevalerie de Saint-Lazare, des
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, des Templiers et des Teutons, avec citation de vers de Guiot de Provins
(« Molt sont prodome li Templiers / Là se rendent li chevaliers / Qui ont ce siècle assovoré / Et ont tot veu et
tout tasté ») et d’autres tirés d’une chronique manuscrite à la suite du
Roman de Fauvel
. – Suivent des notes
sur l’« Influence des Croisades », sans doute tirées du même ouvrage, et touchant à l’état civil, au « progrès des
lumières » et aux découvertes, au commerce et à l’industrie. Citons-en quelques lignes : « La chevalerie est l’idéal
de la féodalité. – Ce sont les croisades qui les établissent et les constituent. La chevalerie est le rêve du moyen-âge
la personnification de tout est fort beau tous les faits d’armes célèbres les brillants exploits se rattachent à un seul
homme Roland, Arthur c’est réellement l’opposé du moyen-âge qui sacrifie l’unité à la généralité. En effet dans
l’histoire, personne ne sort de la ligne ordinaire tout est uniforme – tout agit pour l’intérêt. Le chevalier au contraire
n’agit que pour sa dame et son Dieu »…




