263
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263. [
Victor HUGO
].
Juliette DROUET
(1806-1883). L.A.S. « Juliette », 11 mai [1845 ?], à Victor
H
ugo
; 4
pages in-8.
700 / 800€
Belle lettre amoureuse
. « Bonjour, mon pauvre doux adoré, bonjour, mon amour béni, bonjour. Je vois avec
chagrin que le temps est sombre, pluvieux et froid ce matin. Je crains que ce ne soit un parti pris pour toute la lune,
qui est la lune rousse, et je m’en afflige à cause de la mauvaise influence qu’elle peut avoir sur ta pauvre gorge. Quel
tourment de savoir ta guérison attachée au plus ou moins de variations de température dans un climat et sous un
ciel comme le nôtre. Pour ma part je donnerais tout au monde pour que nous ayons à l’instant même une égalité
de chaleur sénégalienne dussé-je suer ma bonté par tous les pores et faire de ma peau un coquelicot à pattes plus
rouges que les plus rouges montagnards. Tout cela n’est pas bien gai et ne me donne pas le plus petit envie de
rire au contraire. Avec cela que tu n’es pas revenu hier au soir comme je m’en étais flattée. Il est vrai que j’ai pour
bottiner ma déception une compresse de 107f 50c mais ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux. […] Oh ! Si
jamais je pouvais rattraper mon cœur comme je le garderais à moi toute seule et comme je vous tirerais la langue
jusqu’à la cheville pour vous apprendre de l’avoir oublié comme vous le faites depuis si long-temps »…
264. [
Victor HUGO
]. 8 pièces imprimées ou gravées.
80 / 100€
Annexe au procès-verbal de la séance du Sénat du 23 mai 1885 : projet de loi pour des funérailles nationales à
Victor Hugo.
Le Monde illustré
n
os
1470 et 1471 avec leurs suppléments, consacrés à Victor Hugo et à ses funérailles,
30 mai et 6 juin 1885. Médaille commémorative avec ruban tricolore et morceau de tulle noir, [1885]. Prospectus :
Pèlerinage national et universel à la Maison et au Musée Victor Hugo
[avenue Victor Hugo, 1889]. Cartons d’invitation
à la cérémonie commémorative du centenaire de sa naissance, au Panthéon, 26 février 1902.
Centenaire de Victor
Hugo
, programme du concert du 27 février 1902 à l’Hôtel de Ville.
Hommage national à Victor Hugo
, programme,
[26 février] 1952.
265.
Joris-Karl HUYSMANS
(1848-1907). L.A.S., à un confrère ; 3 pages petit in-8 remplies d’une écriture
serrée (trace de trombone rouillé p. 4).
500 / 600€
Il le félicite pour sa « nouvelle absolument remarquable, nullement grisaille, […] et au contraire très-alerte et
très-colorée ». Il critique un peu la fin, où « Il y a comme une hâte de finir. […] N’empêche qu’il y a là des tables de
misérables, un groom surprenant de vie, et des goguenots admirables de vice – C’est une nouvelle, malheureusement,
car vous pouviez en faire un roman, avec des développements et vous perdez du bien dont vous pouviez, avec votre
étonnante justesse d’observation et votre vision si nette de l’extérieur, tirer un livre complet et beau – La seconde
nouvelle est également très-ferme – votre Montmartre est d’un vrai paysagiste moderne – vos conversations sentent
le pris sur le vif » ; mais il reproche la scène du fiacre : « Outre qu’une scène de cette sorte rappelle toujours celle de
Madame Bovary, elle a en sus l’inconvénient de n’être pas vraie – Car, on n’enlève pas comme cela des pucelages
en fiacre ! – C’est là, tenez, une chose pas faite, dans les modernes, qu’un dépucelage. Et les jupons, et tout le sacré
arsenal, allez donc, avec des cahots qui déplacent en plus, tomber juste ! – Non, ici, vous n’avez pas gardé cette
magnifique lucidité de toute la nouvelle, cohérente et aigüe ». Mais il a aimé le livre « par la langue curieuse, son
épithète rare, son expression imagée et par la vie et la vérité intenses que vous avez su y mettre – aussi ça m’embête
d’y trouver de petites tares – et c’est pour ça que je crie ! »…




