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loraige que lon vouldroit faire tomber sur ceste Republicque la, de laquelle jayme le bien et la conservation comme
de mon propre Estat. Je croy que vous aurez eu par dela de long temps la nouvelle du succes des affaires de
Portugal, qui est le plus heureux et favorable que eust sceu desirer le Roy Catholicque mon bon frere, se voyant au
jourdhuy maistre de Lisbonne, et de plusieurs autres bonnes villes dud. Royaume et de tous les portz, de sorte que
dedans peu de temps, il sen pourra dire Roy autant absolut et paisible qu’il peult estre en Espaigne, estant assez
ayse a juger que une telle accession de grandeur qui luy a este facilitee par la tresve quil a faicte avec led. grand
S
eur
, luy donnera beaucoup de moyen dentreprendre cy apres a son prejudice les costes de Barbarye et autres lieux,
ce que vous remonstrerez par dela aux occasions qui sen pourrant presenter, pour leur faire toucher au doigt et a
lœil a quel grand detriment leur peult revenir ceste grandeur »… Quant aux troubles en son propre royaume de
France, « a mon grand regret, j’ay esté contrainct de lever des forces pour reprimer l’audace et rebellion de ceulx
de la religion pretendue refformee qui se sont eslevez contre moy, lesquelz ont ja senty la puissance de ma main »…
Affaiblis de tous côtés, et notamment depuis la reddition de La Fère en Picardie, « ilz monstrent avoir quelque
volunte dentendre a une pacifficacion pour laquelle mon frere le duc d’Anjou suivant le pouvoir que je luy en ay
donné se doibt assembler avec mon frere le Roy de Navarre dedans peu de temps, ayant envoyé les S
rs
de Bellievre
et de Villeroy pour estre aupres de mond. frere, et semployer en ceste negociacion de laquelle je verray quel fruict il
se pourra tirer, et cependant les gens de guerre que jay en Guyenne, Daulphiné et Languedoc ne laisseront de faire
progres et de continuer leurs exploictz de guerre jusques a ce qu’il ayt esté pris une bonne conclusion sur le faict de
lad. paix »…
535.
HENRI III
. L.S. « Henry », Saint-Germain-en-Laye 29 novembre 1583, aux gens des états du diocèse
d’Albi ; contresignée par Nicolas de N
eufville
; 2 pages in-fol., adresse.
700 / 800€
Sur la perception de la taille
, alors que l’Assemblée des Notables convoquée pour examiner des propositions de
réforme vient seulement de s’ouvrir (18 novembre)
.
L’intention du Roi était de faire convoquer cette année, comme dans les années précédentes, les états généraux du
Languedoc, pour demander et requérir les sommes de deniers que le pays doit porter pour subvenir aux affaires et
dépenses du royaume. Mais désirant voir la fin de l’assemblée des princes, seigneurs et conseillers, et d’« entendre le
raport des aultres personnages de nostre dit conseil et de noz courtz souveraines que nous avons cydevant envoyez
par toutes les provinces de nostre Royaulme pour sinformer de lestat de toutes choses », le temps de la convocation
sera bientôt expiré. « Nous avons advisé tant pour ceste occasion que pour les desordres & la malice du temps de la
differer pour ceste année seullement sans tirer a consequence » : on ne fera pas faire convoquer les assiettes par les
président et trésoriers généraux de France dans les bureaux du pays. Mais il ne s’agit pas de déroger aux privilèges
des pays, « ny moings y prejudicier. […] nous navons aultre volonté que de les entretenir inviolablement »… Aussi,
« enjoignons tres expressement que sans vous arrester a ce que lad. convocation destatz generaulx na este faicte
vous ayez a obeyr sans difficulté ny reffuz aux impositions & assiettes qui seront faictes desd. sommes contenues en
nosd. commissions par lesd. president & Tresoriers Generaulx de France […] et si pour lesd. impositions & assiettes
il est besoing de vous assembler de le fere aussi sans aulcune difficulte tenant la main de vostre part que chacun de
noz subjectz de vostre diocese y obeisse paye & contribue les sommes de deniers desquelles ilz seront cottisez […].
Et au surplus vivre & vous conserver en repoz et nostre obeissance soubz le benefice de nostre esdict de paciffication
en nous faisant par effect parroistre que vous desirez nostre contantement et satisfaction »…
536.
HENRI IV
(1553-1610) Roi de France. 2 P.S., 1594, pour le conseiller, trésorier de ses épargnes François
H
otman
; contresignées par son secrétaire d’État Martin
R
uzé
;
vélins oblong in-fol.
400 / 500€
Mantes
25 janvier
. Ordre de payer mil écus soleil au sieur de
L
aubrière
, conseiller ordinaire des guerres, en
considération de ses services…
Paris 22 septembre 1594
. Ordre de payer 4316 écus sol à son conseiller Antoine de
L
oménie
« pour la pension quil nous plaist luy donner »…
537.
HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD
(1820-1883) prétendant légitime au trône de
France. L.A.S. « Henry », Frohsdorf 4 août 1844, à
F
rédéric
-G
uillaume
IV
de
P
russe
; 2 pages et quart
in-4 (petit deuil).
400 / 500€
Réaction à l’attentat régicide du 26 juillet
[un déséquilibré, Heinrich Ludwig Tschech, avait tiré à bout portant sur
l’équipage royal]. « Je viens d’apprendre l’affreux attentat dont Votre Majesté a failli être la victime ainsi que la Reine
et je ne puis résister au désir de vous exprimer toute l’émotion que j’ai éprouvée à la nouvelle de cet événement,
et ma vive satisfaction que la divine Providence ait veillé sur Votre Majesté et l’ait préservé d’un si grand danger.
L’accueil si affectueux et si amical que j’ai reçu l’année dernière de Votre Majesté et de la Reine ne s’effacera jamais
de mon souvenir et je ne puis rester étranger à rien de ce qui les intéresse. […] Ma tante et ma sœur désirent que
j’exprime à Votre Majesté et à la Reine combien elles partagent tous mes sentimens dans cette circonstance »…
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