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174.
Cosima WAGNER
(1837-1930). 2 L.A.S. et 1 L.S., 1871-1889 ; 12 pages in-8 ; en allemand. 800/1 000€
Tribschen 24 mai 1871
, à une amie [probablement Malwida von
M
eysenburg
. Cosima a épousé Wagner l’année
précédente, et ils se sont installés à Tribschen au bord du lac de Lucerne]. Richard et elle sont comme deux solitaires
égarés dans le Monde (« zwei Einsiedlern […] die sich gar sonderbar in der Welt vorkommen »). Elle remercie son
amie de l’envoi de son livre [
Mémoires d’une idéaliste
] qui lui a bien fait comprendre son évolution spirituelle et
sentimentale. Elle évoque Berlin, ainsi que
B
ismarck
et
M
oltke
, et se demande si le but fixé sera atteint. Elle a pris
pour devise un mot de Joseph de
M
aistre
: « entreprendre comme si l’on pouvait tout, et se résigner comme si l’on
ne pouvait rien », et elle songe à Paris où le Louvre est en train de brûler, ce qui lui arrache un cri de souffrance.
Rien dans l’avenir ne remplacera ce qui s’effondre là-bas ; la stupidité de l’humanité est désespérante (« Paris wo
der Louvre in diesem Augenblick brennt, was mir einen wahren Schmerzenschrei entrissen hat. Keine Zukunft wird
jemals ersetzen was hier zu Grunde geht ; was soll man zu der stupiden Menschheit sagen ? es ist trostlos ! »)… Ils
ont séjourné à Leipzig chez Ottilie Brockhaus, ont visité Darmstadt et Heidelberg, et sont revenus à Tribschen pour
fêter l’anniversaire de Richard, à qui le Roi [
L
ouis
II de Bavière] a envoyé une dépêche chaleureuse confirmant qu’il
lui conserve son amitié… Elle demande une copie des poèmes du Prof. Karl Friedrich
W
erder
dont elle aime tant le
drame
Columbus
, dont la beauté s’apprécie de plus en plus au fil des années…
Bayreuth 19 avril 1878
, L.S. au Prof. Adolf von
H
arnack
, théologien protestant, lui adressant la copie (jointe) d’une
méditation de sa fille Daniela, Mme
T
hode
, inspirée par le sermon prononcé par Harnack pour le dimanche de
Pâques à Gardone.
Bayreuth 23 mars 1889
, à Oskar von
C
helius
. Elle parle du Festival de Bayreuth et de certaines difficultés
rencontrées, autant de choses tristes, mais qu’elle connaît depuis plus de 30 ans, au temps où son père [
L
iszt
]
s’engageait pour la cause de Wagner (« Das sind Alles sehr traurige Dinge, ich kenne sien un aber seit über 30
Jahren, von der Zeit ab, wo mein Vater für unsere Sache eintrat »)...
175.
Charles-Marie WIDOR
(1844-1937).
M
anuscrit
autographe signé,
Rapport. Conflit Billi-Decker
, [février
1925] ; 3 pages in-fol. plus titre.
400 / 500€
Widor rappelle l’origine du son (« des vibrations de l’air ébranlé par le choc de deux corps »), et la tradition des
harmoniques connue depuis des siècles des facteurs d’orgues et des organistes... « Dans le litige actuel, nous
discutons d’abord sur ces points : – Le fait de pratiquer sur un instrument ce qui se pratique sur un autre, peut-il
être taxé d’
invention
? – M.
D
ecker
est-il le premier pionnier de la “neuvième”, et au cas où il serait possible de
le prouver, cela lui constituerait-il un droit de
propriété
? Sur les deux points, je réponds
Non
»… Et de citer le cas
d’élèves au Conservatoire qui ont employé dans leurs compositions la neuvième harmonique caractéristique du
timbre de la cloche, du xylophone, de l’harmonica etc., et qui ignoraient (« comme moi-même », ajoute-t-il), la pièce
de M. Decker… Il rejette rapidement la prétention d’analogies entre
Wester Chimes
de Decker et les
Campane a
sera
de Vincenzo
B
illi
, et tranche : « Les ressources de l’art appartiennent à tous les artistes. Chaque fois qu’au
théâtre, à l’orchestre, au piano on voudra reproduire un timbre, on usera des mêmes moyens ».
On joint
un billet a.s. donnant rendez-vous à l’Institut, 3 février 1925 ; plus 4 lettres (la plupart a.s.) par Henry Bauër,
Jean Casimir-Périer (l.s.), Georges Hüe et René Waldeck-Rousseau.




