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Mardi 6 octobre 2020
176.
Marie d’AGOULT
(1805-1876). L.A. et L.A.S., [1857] et s.d. ; 4 pages et 1 page et demie in-8. 300/400€
Nice 13 novembre [1857]
, à « Christina mia », sa fille Claire de
C
harnacé
. Elle raconte avec humour le retour
chez lui de son « Corse
corsicant
», et la suite de son voyage à Nice, qu’elle n’apprécie guère : « Cette route de la
corniche est d’une beauté indescriptible. Mais Nice ! quelle vilaine et sotte
place
! et que la bêtise la plus philistine
se surpasse encore par le choix d’un tel lieu d’agrément […] sans verdure, sans horizons, sans promenades ! un seul
chemin
, le chemin des anglais, poudreux, au bord des galets d’une mer insipide ! »… Elle songe toutefois à y rester
et à y écrire ses
lettres florentines
… Elle évoque diverses personnes, Louis de Ronchaud, Eugène Sue, et surtout « la
jeune M
me
de K. » [sa fille Blandine], dont elle augure qu’elle nuira à l’attitude politique de son mari [Émile Ollivier]…
Samedi
: envoi d’un drame dont l’auteur est « une belle jeune fille d’Israël, éloquente dit-on, et qui a produit une
vive sensation en Allemagne. Je crains qu’elle manque du sens dramatique proprement dit ; les critiques de Berlin
lui reprochent d’ailleurs d’être déjà enivrée de ses succès et devenue inaccessible à la vérité »…
177. [
Marie d’AGOULT
].
Claire d’Agoult, marquise de CHARNACÉ
(1830-1912) fille de Marie d’Agoult,
écrivain et journaliste. 7 L.A.S ; 9 pages in-8, 2 adresses.
100 / 120€
– 4 au peintre Jean
G
igoux
. Tous les jours elle se propose d’aller le voir, mais des obligations l’en empêchent. Elle
recherche un terrain dans son quartier : «
F
lameng
est revenu rue St Jacques, il doit toujours vous aller voir avec mon
croquis et sa gravure. Je désire pour lui autant que pour moi qu’il la mène à bonne fin »…
15 avril 1865
, en faveur
de M. Vitold de
G
rotthus
, pour trouver du travail à cet émigré polonais blessé, en comptant « sur vos nombreuses
et excellentes relations polonaises »… Elle et son époux souhaiteraient « pouvoir un autre jour aller voir votre chef
d’œuvre ; mais où est donc votre chapelle ? ». Etc… – 2 au sculpteur
D
antan
, vers 1855, à propos d’un médaillon
représentant son fils Daniel de Charnacé, dont elle lui demande de faire tirer chez le mouleur plusieurs épreuves :
couleur de chair pâle, rosée, rosée sur fond blanc… –
8 juillet 1858
, en faveur du graveur Paul
C
henay
, également
recommandé par Gigoux, pour la gravure d’un tableau de
L
ehmann
…
On joint
une L.A.S. de Louis de
R
onchaud
.
178.
Jean Le Rond d’ALEMBERT
(1717-1783). L.A., lundi soir 29, à Bernardin de
S
aint
-P
ierre
; 1 page in-8,
adresse avec cachet de cire noire aux armes (légères rousseurs, trace d’onglet).
800 / 1 000€
« M
lle
de
L
espinasse
est bien touchée des marques de confiance de monsieur le chevalier de S
t
Pierre. Elle y
repond par le plus grand desir de l’obliger ; elle a remis sa lettre à M
r
de
C
ondorcet
qui voit à tous les momens M
r
T
urgot
, et qui fera de cette lettre tout l’usage que monsieur le chevalier de S
t
Pierre peut desirer. Nous sommes
surs du desir que M
r
Turgot a bien réellement de lui être utile.
Dans ces premiers momens il est accablé. M
lle
de Lespinasse
prie monsieur le chevalier de S
t
Pierre de ne pas se donner
la peine de la venir chercher demain mardi, parce qu’elle ne
sera pas chez elle. M
r
d’Alembert lui fait mille très humbles
complimens »…
179.
Jean ANOUILH
(1910-1987). L.A.S., Chesnières-sur-
Ollon (Suisse), [septembre ? 1960, à Léonce
P
eillard
,
directeur de
Livres de France
] ; 2 pages in-fol.
200 / 300€
Sur un projet de numéro spécial du mensuel
Livres de France
(octobre 1960). Il remercie de la notice bibliographique : « je
n’en ai jamais appris autant sur moi. La seule chose que je
vous conseille de supprimer c’est
Cavalcade d’amour
. C’est un
vague film, à l’histoire cocasse. C’était le temps de Nathan et
des producteurs prodiges ! – On n’a pu publier qu’un vague
scénario re-visité (comme on dit). […] si le paon qui sommeille
en tout écrivain est ravi qu’on écrive sur son œuvre – (ce qui
n’intéresse d’ailleurs personne et n’est pas tellement urgent) –
l’homme que j’ai le droit d’être, malgré mes pièces, a horreur
qu’on parle de lui. Je laisse imprimer toutes les bêtises sur ma
jeunesse misérable, mes amours, mes haines – toutes fausses –
mais du moins je ne veux en aucune façon y participer, même
pour rétablir la vérité ». Il préférerait même qu’on renonce à ce
numéro sur lui.
L
ittérature




