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CHAISSAC (Gaston). 1910-1964.
Artiste peintre, poète.
10 ou 2 L.A.S. à René et Denise Breteau.
Vix (Vendée), octobre 1961 – janvier 1962.
6 pp. in-4 dont avec dessin.
Intéressante correspondance montrant les
liens étroits entre Chaissac et les Breteaux
qui soutinrent et exposèrent l’artiste toute
sa vie dans leur galerie de la rue Bonaparte.
1961.
Je n’ai toujours pour peindre que le gre-
nier si chétivement éclairé. Tout pour m’inciter à
faire la grève sur le tas aussi j’écris plutôt. Pour-
tant j’étais au grenier à peindre mercredi après-
midi lorsque le curé est venu faire sa visite
paroissiale. Ma femme qui n’est pas d’accord
avec lui n’arrêta pas sa machine à laver pour lui
et leurs éclats de voix arrivaient jusqu’à moi (…)
Les ouvertures de notre maison ne donnent que
là où la vue est très bornée et seule la porte de
l’écurie donne sur un charmant paysage ayant
comme fond un rideau de fermes à l’ombre de
vestiges d’un moulin à vent. Notre demeure
aurait fort besoin d’être surmontée d’un mirador
(…).
J’ai quelques grands tableaux nouveaux
nés qui doivent finir de m’illustrer, du moins
espérons-le.
Votre homonyme, M. Breteau le
maire de fontenay-le-comte est l’heureus pro-
priétaire des fermes (voisines) du petit et grand
Montnommé (…).
Il termine avec un poème
sur la ferme du Petit Montnommé;
au dos de
la lettre, dessin d’un personnage. 1962.
(…)
Mon mirador, c’est pas hélas encore pour tout
de suite. Je viens de peindre mon monstre du
jour qui a un œil qui dit un peu merde à l’autre
mais doit être quand même une réussite dans
son genre. Ses pieds bleus plongent dans
du jaune œuf un peu éclairci. Je ne sais où
est maintenant le tableau qui fut reproduit sur
le catalogue de mon exposition à l’arc en ciel
du temps de la vicomtesse de Gaigneron dont
l’époux avait eu ses ancêtres des siècles à la
Martinique à la suite d’un duel sous louis 13 le
juste qui était bègue je crois. Mais des détails
de notre histoire de France m’échappent par-
fois. M. Martin bérat, du cernix par crest voland
savoie m’offre aimablement de m’exposer une
peinture dans son auberge (…). Cette nuit pluie
au point que de l’eau tombait à la tête de mon lit
sur du naturiste intégrale venu de la rue bobillot.
C’est demain le marché. Dimanche, ma fille a
oublié sa chemise de nuit à la maison et elle a
dû coucher au lycée dans sa robe de chambre
(…)
Croyez vous que je pourrais obtenir en
échange de tableaux de la camelotte de quoi
ouvrir une boutique? on m’a écri que la gale-
rie qui m’exposera à nantes semble être un
îlot de propreté parmi l’océan des merdes
polychromes nantaises.
M. le curé de vit est
très grisonnant quoique dans le 30 ans mais fort
bel homme (…).
Etc.
3 000 / 5 000 €
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