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CHATEAUBRIAND (François-René de).
1768-1848. Ecrivain, diplomate.
L.A.S. au vicomte (de Caux).
Paris, 31 juillet 1828.
2 pp. in-8.
Lettre de recommandation en faveur d’un
officier grec qui souhaite s’engager dans
l’expédition militaire de Morée qui a été lan-
cée pour soutenir la Guerre d’indépendance
de la Grèce.
Je crois (…) avoir l’honneur de
vous proposer une chose utile au service du
Roi, en vous demandant vos bontés pour le
spathar Constantin Schinas, beau-frère du
Prince Ypsilanti ; il désire être employé dans
l’expédition du G
al
Maison. Vous connaissez
déjà son affaire, et il vous l’expliquera encore
mieux que moi (…).
500 / 700 €
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CHURCHILL (Winston). 1874-1965.
Homme politique britannique.
L.T.S. à A.P. Herbert. Chartwell-Westerham,
Kent, 5 mai 1939.
1 p. in-8, en-tête
en coin à son adresse ; en anglais.
A l’écrivain Alan-Patrick Herbert, regrettant
de ne pouvoir lui être utile comme demandé
pour le 17 juin suivant.
(…) I sincerely regret
that I am unable to serve you as you wish on
June 17, and must therefore ask you to excuse
me (…).
600 / 800 €
230
COCTEAU (Jean). 1889-1963.
Ecrivain poète, artiste.
L.A.S. à Madeleine. Paris, avril 1933.
2 ff. in-4 ; trous de classeur.
Etonnante lettre de Cocteau évoquant sa
liaison avec Nathalie Palay et le début de
celle avec Marcel Khill.
À la fin des années
vingt, Cocteau côtoya Nathalie Paley, se van-
tant auprès du Tout Paris d’entretenir une liai-
son avec elle. Il fit également courir le bruit
qu’elle attendait un enfant de lui. Dans cette
lettre, il écrit à Madeleine (Madeleine était la
maîtresse de Marcel Khill qui eut par ailleurs
une relation avec Cocteau) que Nathalie Palay
vient d’avorter :
Je sors d’un drame auquel il
me semblait prodigieux de survivre. J’avais
donné toute ma vie à une femme, cette femme
qui m’aimait, et qui m’aime du reste encore, a
tué ma confiance en tuant un enfant que j’at-
tendais d’elle et en qui je mettais mon bonheur
futur (…). L’amitié de Marcel me paraissait un
rêve. Son amour m’a bouleversé de fond en
comble. Cependant je n’ai pas perdu la tête et
je lui ai demandé si l’acceptation et l’échange
d’un amour entre hommes, amour n’ayant rien
avoir avec la pédérastie- ne lésait pas notre
amour.
A la fin de la lettre, Cocteau demande
à Madeleine :
Voulez-vous que nous soyons
amis ? Le cœur travaille dans des ténèbres si
absolues qu’il serait bête de prendre pour des
vols, des rapts, des injustices, des tromperies,
un mécanisme obscur qui nous dépasse.
1 000 / 1 500 €
231
COCTEAU (Jean). 1889-1963.
Ecrivain poète, artiste.
L.A.S. à Jean Marais. S.l.n.d. (circa 1940).
1 p. in-4.
Lettre amoureuse de Jean Cocteau à Jean
Marais signée d’une étoile et relative en par-
tie à la pièce de Jean Cocteau
Le Bel indiff
é-
rent
joué par Edith PIAF et Paul MEURISSE.
(…) Il n’y a que de toi, que de tes lettres, mon
bel ange, que je reçois du calme et des forces.
Nous avons obtenu ce soir le sursis de Paul
Meurisse. Piaf était folle de joie et je la com-
prenais. Il pourra donc créer le rôle. Mon ange
adoré. Je t’écris mal parce que je suis… très
nerveux à cause de l’attitude idiote de Bébé
(Christian Bérard)…Mais si tu arrives alors tout
sera superbe (…).
1 500 / 1 800 €
232
COCTEAU (Jean). 1889-1963.
Ecrivain et artiste.
L.A.S. à André (Beaurepaire). Hôtel
Negresco, Nice, 3 mai 1943.
1 p. in-4.
A propos du film
L’Eternel retour,
alors en
tournage sous la direction de Jean Delan-
noy sur le scénario et les dialogue de Coc-
teau, mentionnant Jean Marais, Madeleine
Sologne, Yvonne de Bray, le nain Piéral,
Jean d’Yd et le chien Moulouk.
Cocteau
est malade ;
Voilà : je sors d’une pneumonie
– (sic) – quarante de fièvre du jour au lende-
main (…) Rien de plus triste que l’arrivée au
Négresco pour être malade loin de ce travail
qui me passionne (…).
Cependant, il a pu
aller dans les studios où Delannoy tournait ;
J’avais organisé de loin les décors et je trouve
que c’est une réussite. Il y a de tout dans ce
film (à cause de la folie russe de Vakevitch).
Mais il me semble que tout ce qui concerne
les visages, les rapports humains, les types,
est admirable (…). Jeannot est merveilleux et
Sologne et Yvonne, malgré son horreur d’elle-
même et ses plaintes. Moulouk était d’abord
une étoile au cinéma. Maintenant il a com-
pris qu’on tournait et refuse de jouer. Il y a
des scènes bouleversantes dans la neige et
le jardin de Marc. Le nain est extraordinaire.
Yvonne, le nain et d’Yd font une drôle de
famille qui te plaira. Lorsque les décors sont
impossibles, Hubert les sauve (…).
Il retourne
à la projection sous une pluie battante ; ils
tournent dans de grands hangars, etc.
400 / 500 €
230
93




