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Une pleine page de dessins à la plume, avec légendes, représente : « Notre voyage à travers les terres labourées, par cette
bonne petite gelée », avec cette citation détournée du
Montagnard exilé
de Chateaubriand : « Ma sœur, t’en souviens tu des
jours / De France / Et du soleil
levant
si beau ? » À gauche, sous « la cloche qui sonne faux », « le soleil levant » à l’effigie d’Elias
Howe (l’inventeur américain de la machine à coudre [Decroix était commis-voyageur]). Au centre, Verlaine, avec chapeau,
cache-nez, grand parapluie, sac de voyage, disant dans une bulle : « Heureusement que Sarcey est un imbécile », et Irénée
Decroix montrant du doigt la direction à suivre etn disant : « Encore une petite demi-heure » ; dans le ciel, « Le soleil levé »
(avec les traits d’Elias Howe). À droite, « le mossieu aux belles moufles », marchant vers la gare avec la pancarte « St Pol. Pas-
de-Buffet », et un minuscule train fumant.
Sur la 4
e
page, grand dessin à la plume à pleine page : Verlaine s’est représenté en redingote, chapeau melon et pipe à la
bouche, tenant à deux mains « Mon drapeau (jusqu’à la Révision) », grand étendard à l’effigie d’« Elias Howe, U.S.A. », et aux
devise : « A bas Sarcey ! Vivent les œufs crus ! Pourtant pas trop n’en faut ». Sur la pointe du drapeau, le Merle chante :
« L’père, la mère Badingue ».
[
Correspondance générale
, 76-3.]
112.
Paul VERLAINE
. L.A.S. « P.V. », Bournemouth 28 février [1877], à Irénée Decroix à Fiefs par Heuchin (Pas-de-
Calais) ; 1 page in-8, enveloppe (timbre découpé).
1 500/2 000
Brève lettre depuis son nouveau poste d’enseignant dans une école de Bournemouth. Suite à des retards et des pertes de
lettres et pour dissiper tout malentendu, il lui écrit de la part de sa mère : « Elle vous verrait avec plaisir, et ce serait pour mon
oncle Julien Dehée, où elle dine dimanche de cette semaine, un véritable plaisir aussi de vous avoir à sa table […] Veuillez
considérer ce mot de moi comme une invitation et excusez ma brièveté d’aujourd’hui pour laquelle je ferai compensation dans
quelques jours d’ici, quand je ne serai plus “
écrasé
de besogne” comme à présent »... [
Correspondance générale
, 77-3.]
On joint une carte de visite autographe avec enveloppe d’Édouard Branly à « Mademoiselle Irénée Decroix » !, la remerciant
de ses vœux pour la Saint Édouard.
113.
Paul VERLAINE
. L.A.S. « PV », Bournemouth 25 [mars 1877], à Irénée Decroix ; 4 pages in-12.
1 500/2 000
Toujours « accablé de travail, forcé d’écrire des lettres très importantes », il n’a pas eu le temps de lui « envoyer une missive
digne de ce nom ». Il veut savoir si Irénée sera « du voyage à Londres » : Verlaine attend deux amis « dont Delahaye, triomphant
et bachelier […] sur toutes les coutures », par le bateau de Jeudi 29 qui part de Calais et arrive par Douvres à Londres à Charing
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