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120.
Alfred de VIGNY
. L.A.S., 20 mars 1859, à son éditeur Achille Bourdilliat ; 2 pages in-8.
200/250
Il lui a écrit à la Librairie Nouvelle, mais n’a pas eu de réponse : « en attendant votre retour à Paris et à vos affaires, je vous
prie de me faire envoyer par quelqu’un,
cinq
exemplaires de
Servitude et grandeur militaires
et
cinq
du Théâtre que je veux
faire relier pour les donner »...
On joint une L.A.S. d’Anatole de La Forge., 25 janvier 1884, à Francis Magnard, à propos d’un duel impliquant la fille
d’Alexandre Dumas, demandant la discrétion (relié).
121.
VOLTAIRE
(1694-1778). L.A., Berlin 18 [janvier 1752, à l’imprimeur-libraire Georg Conrad Walther à Dresde] ;
3 pages in-4.
6 000/8 000
Sur la préparation de la nouvelle édition de ses
Œ
uvres
chez Walther à Dresde, et la correction du
S
iècle
de
L
ouis
XIV
. [Voltaire avait demandé à Walther de reprendre en priorité
Le Siècle de Louis XIV
, et de s’entendre avec M. de
Francheville qui en avait donné la première édition en 1751 à Berlin chez Henning ; Voltaire voulait surtout empêcher la
diffusion d’une version imparfaite du premier volume, emportée à Wittenberg par Gotthold Ephraim Lessing, que Voltaire
accusait injustement de vouloir traduire et diffuser.]
Il lui envoie un paquet « couvert de toile cirée, et cotté
libri
, il contient le sixieme volume, et les pieces de teatre qui doivent
completter les cinq premiers, le tout en ordre avec les instructions necessaires ». Il apprend que « le S
r
Lessing n’a point pris
de mesures pour faire imprimer furtivement les feuilles imparfaites quil a mais quil a commencé la traduction. En ce cas il est
necessaire que vous le déteriez, et que vous lengagiez a faire cette traduction pour vous sur un exemplaire corrigé, complet
et muni du grand nombre de cartons quil a fallu faire pour prevenir toutte fraude et pour rendre en meme temps l’ouvrage
meilleur. Ces cartons ne sont pas encor achevez »... Il joint une demi-feuille du livre pour faire connaître dans quel goût c’est
imprimé. « Au reste donnez vous bien de garde de joindre cet ouvrage tel quil est a mes œuvres. Il ne sera pas reconnaissable
a une seconde edition, et c’est cette seconde edition que vous joindrez aux six ou sept volumes de votre recueil.
Le Siècle de
Louis 14
sera alors enrichi de beaucoup de faits nouveaux, et de choses curieuses. Jauray eu le temps de reformer les endroits
défectueux. Une premiere edition n’est jamais qu’une ébauche ». Il ajoute : « Quand M. de Francheville a mis le prix de quinze
cent écus a lédition qu’il vous offre cest a dire aux 2400 exemplaires, il a fait le compte juste de tout ce que l’ouvrage a couté.
Vous sentez que des particuliers payent toujours plus cherement que des libraires. Cependant si vous ne voulez pas entrer dans
cette considération on vous laissera les 2400 exemplaires pour quatorze cent ecus. Cest un plaisir que je seray fort aise de vous
faire »… [
Correspondance
, Pléiade, t. III, 3118.]
122.
VOLTAIRE
. L.A.S. « V », Potsdam 7 août 1752, à George Conrad Walther, « libraire du roy » à Dresde ; 1 page
in-4, adresse (légère mouillure marginale).
4 000/5 000
Sur la préparation de la nouvelle édition de ses
Œ
uvres
chez Walther à Dresde.
« Je me donne pour vous honnetement de peine, et vous trouverez assurement votre edition bien changée. Je mets dailleurs
tout en ordre, de sorte que les changements et les additions qui sont innombrables sont touttes à leur plaisir.
La Henriade
est le
seul tome ou il y ait peu de changements. Il y en a trois cependant que je vous ay envoyez et qui sont essentiels. Jattends mon
cher Walther les premieres feuilles de
la Henriade
. L’ouvrage que je me donne la peine de faire pour vous [
Le Siècle de Louis
XIV
], est si laborieux que je ne peux lachever avec plaisir, si je ne vois au moins pour m’encourager, le commencement de votre
edition »... [
Correspondance
, Pléiade, t. III, 3272.]
Reproduit en page 57
123.
VOLTAIRE
. Manuscrit (fragment) du
Siècle de Louis XIV
, [1751]
; le texte est de la main d’un secrétaire ;
1 feuillet petit in-4 (22 x 17 cm) paginé 13-14.
1 000/1 200
Précieux fragment manuscrit du
S
iècle
de
L
ouis
XIV
, dont il n’existe pas de manuscrit complet, et dont on ne connaît
que quelques fragments. Celui-ci, paginé 13-14, correspond à une première version avec variantes (avant l’édition originale
de 1751) de la toute fin du chapitre v et au début du chapitre vi, ici sans division. En marge, on a noté les rubriques suivantes :
« Traité de Westphalie entre la France jointe a la Suede et l’empereur par le Cardinal Mazarin » – « état de l’Europe » – « 1656 »
[remplaçant 1556 biffé].
« Ce meme parlement condamna peu après par contumace le prince de Condé à perdre la vie./ Malgré les tumultes de
la guerre civile et tout le poids d’une guerre étrangere, Mazarin avoit été assés heureux pour conclure cette célèbre paix
de Westphalie, par laquelle l’empereur et l’empire vendirent au roi et a la couronne de France, pour six millions paiables a
l’Archiduc la souveraineté d’Alsace et un nouvel électorat fut créé pour la maison de Bavière. Ainsi les françois joints aux
Suédois devinrent les législateurs de l’Allemagne »... Etc.
Ce feuillet provient de la collection de l’abbé Canal, sous sa chemise de papier bleu avec étiquette (il y a joint un portrait de
Frédéric II) ; l’abbé a inscrit à l’encre rouge dans le coin gauche du manuscrit : « Voltaire. Feuillet (13-14) du manuscrit original
du Siècle de Louis XIV ». Il a également rédigé cette intéressante note : « Cette feuille a été détachée du manuscrit original du
Siècle de Louis XIV […] Le manuscrit se composait de 32 cahiers de 6 feuilles (24 pages). Les Bourbons, sous la Restauration
ayant refusé de l’acheter pour la bibliothèque Royale, prétendant que Voltaire par ses écrits était l’auteur de la révoltion de
1789, il a été vendu 500 f. au marchand qui l’a détaillé ».
Reproduit en page 56




