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Cross : « Je serais à cette station, attendant la bande joyeuse (si bande joyeuse il y a) à l’heure d’arrivée ». Il lui demande,
s’il vient, de le confirmer immédiatement à l’adresse qu’il indique à Londres, chez E. Rolland à Hay Market, près de chez
Viani où il prend son « repas du jour de midi à une heure quotidiennement », et dont il explique la longueur : « voilà tout le
mystère de cette longue adresse nécessaire dans un monstre de ville comme Londres. Nous y resterions trois ou quatre jours et
rappliquerions dans ce cher Pas-de-Calais ensemble. En tous cas serai à Arras quelques jours au plus tard après le Dimanche de
Pâques, pour y rester quelques semaines jusqu’à mon départ Paris où l’on m’offre une position »...
On joint une enveloppe autographe à Irénée Decroix à Fiefs par Heuchin (Pas-de-Calais), [Bournemouth 11 octobre 1876]
(timbre découpé).
[
Correspondance générale
, 77-4.]
114.
Paul VERLAINE
. L.A.S., Arras 10 avril [1877, à Ponticus Decroix] ; 1 page in-8.
1 000/1 500
Verlaine (de retour en France et séjournant chez sa mère à Arras) ne peut s’absenter, attendant un ami de Paris : « Quand
je me verrai libre je serai heureux de vous faire une petite visite. [...] Ma mère et moi, selon votre promesse, espérons avoir
l’honneur de vous voir bientôt à Arras, ainsi que M
r
Irénée [frère de Ponticus] ». Il a appris le « succès définitif » d’Ernest
Delahaye et en a « été bien content pour ce bon ami »… Il ajoute : « Je n’ai pas encore été à Fampoux. Dès que j’irai là,
je n’oublierai pas votre commission. » [Une note au crayon violet en marge indique que « cette commission était d’ordre
confidentiel ! Projet de mariage avec une cousine à V. »]. [
Correspondance générale
, 77-5.]
115.
Paul VERLAINE
. L.A.S., Arras 13 août 1877, [à Ponticus Decroix] ; 2 pages et quart in-8.
2 000/2 500
Il ne pourra accepter son invitation avant la fin du mois : « j’ai une masse de choses à régler, un tas de travaux à finir, en
prévision d’un voyage possible et d’un séjour plus ou moins long en Amérique ». Il lui demande de lui indiquer une date pour
venir les voir un jour ou deux : « Je songe aussi à la petite partie à Lille avec M
r
Irénée, projetée il y a déjà longtemps ». Il a été
chez M. Gallant, n’y a trouvé que le commis avec qui il a longuement causé : « Il ressort de ma conversation avec lui qu’on est
en somme
très-content
,
très-content
». Il s’occupe « beaucoup de grec en ce moment », et lui demande s’il a « un dictionnaire
grec-français
et quelques traductions juxtalinéaires » à lui prêter pour quelque temps. En attendant de leur rendre visite, « ma
mère et moi serons toujours heureux de recevoir toute personne de votre excellente famille qui viendrait à passer à Arras »... Il
ajoute qu’il a reçu une lettre de Delahaye « qui a été souffrant ces jours-ci, mais qui est rétabli et se remet au grec, lui aussi ».
[
Correspondance générale
, 77-10.]
116.
Paul VERLAINE
. L.A.S., Rethel 8 novembre [1877], à Irénée Decroix à Fiefs ; 1 page in-8.
2 000/2 500
Amusante lettre amicale écrite du « Collège Notre Dame à Rethel », où depuis la rentrée Verlaine est professeur. « Reçu
votre bonne lettre, et le portrait qui rigole sans doute à cause de la belle cravate (place du téiâte) à moitié dénouée artificiellement.
Bien des mercis. Certes vous serez le bienvenu “en nos murs” et le café traditionnel vous tendra des bras impétueux, – sans
préjudice du dîner renville de rigueur. Toujours content ici. Delaouatte [Ernest Delahaye] m’écrivait dernièrement : il me
donnait peu de détaux sur son marchand desoupat orléaneux [il était surveillant-répétiteur à Orléans] : j’espère qu’il pourra
comparer ... “et nunc erudimini qui judicatis… les gosses”. Le Pas-de-Calais, très-chic. Mais comment tout ça va-il finir ? En
attendant, je crois qu’on peut dire qu’au point de vue des affaires nous en jouissons, de l’Arrêt public. – (Pardon !) ». Germain
Nouveau a dû lui écrire : « Il m’en manifestait l’intention tout récemment ». Il a appris que la mère de Decroix a été souffrante,
et il espère qu’elle est complètement rétablie. Il salue toute la famille... [
Correspondance générale
, 77-15.]
117.
Paul VERLAINE
. L.A.S., Paris 27 août 1895 ; 1 page in-12.
700/800
« Dans trois ou quatre jours vous recevrez l’article sur “Paganus” qui va paraître à la
Revue Encyclopédique
et qui vous sera
expédiée par mes soins : j’espère que vous en serez content. Serez-vous assez aimable pour bien vouloir me régler le prix de la
pièce de vers dont vous m’avez envoyé les épreuves corrigées par moi ? L’ennui pécuniaire où je me trouve m’excusera à vos
yeux de cette hâte »...
118.
Alfred de VIGNY
(1797-1863). L.A., [novembre 1825, à Urbain Canel] ; 1 page obl. in-8.
300/400
Lettre inédite au sujet de la publication des
P
oèmes antiques
et modernes
et de
C
inq
-M
ars
. « Je ne sais pas comment on
demande s’il faut une table, surtout quand je l’ai envoyée écrite de ma main. – Je donnerai ma préface aussi pour ce volume de
vers. Je ne donne pas encore la
copie
pour
Cinq-Mars
parce que j’ai à faire transcrire des pages que j’ajouterai et je ne veux pas
arrêter l’impression une fois commencée. »
119.
Alfred de VIGNY
. L.A.S., Paris 27 janvier 1838, [à son notaire Philippe Dentend ?] ; 1 page et demie in-8 (deuil).
300/400
Lettre inédite, après la mort de sa mère [20 décembre 1837]. Au lit et « assez souffrant », il s’est aperçu que « tous mes
chagrins m’ont fait oublier d’envoyer toucher un billet à ordre de
mille francs
échu le 5 de janvier. Soyez assez bon pour y
envoyer quelqu’un de votre étude selon votre promesse. Je pense que l’on n’éprouvera aucune difficulté mais si cela arrivait, je
voudrais qu’un de ces messieurs vînt en parler avec moi demain ou après demain à 3
h
après midi. Il serait nécessaire d’envoyer
aujourd’hui même. Je vous remercie, monsieur, de votre présence lors de ma douloureuse cérémonie [les obsèques de sa mère,
le 22 décembre], j’en ai été bien touché »...




