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« Votre visite à la tour... »
249. EIFFEL
(Gustave). Ensemble de 8 lettres et pièces, soit : 6 lettres autographes signées, une lettre signée, et une carte
de visite manuscrite.
1 000 / 1 500
– Lettre autographe signée à une dame. Paris,
3
juin
1900
. «
J’ai transmis à la Société de la tour le désir que vous m’avez
exprimé relativement à l’envoi de la lumière des projecteurs et il a été entendu que le service serait organisé en
conséquence pour le jour et l’heure indiqués par vous.
Je suis très sensible... au souvenir que vous avez bien voulu
garder de votre visite à la tour...
»
(bifeuillet un peu froissé et sali).
– Les autres lettres sont d’un grand intérêt sur ses travaux pour la gare de Pest en Hongrie (
1877
-
1880
), pour le pont
de Bergerac (
1883
), etc.
Joint,
5
pièces concernant la tour Eiffel.
–
[Eiffel
(Gustave)]. Portrait photographique. Cliché Dornac pour la série « Nos contemporains chez eux », montage
sur papier fort avec crédit imprimé du photographe.
–
Coppée
(François). Lettre autographe signée. S.l., «
vendredi
» : «
En lisant demain, dans le n° du supplément
(
Figaro
), mes vers sur la tour Eiffel – un assez long poème, et dans un sentiment satirique – vous comprendrez qu’ils
ne convenaient pas à votre publication. Mais j’attends toujours votre épreuve du dessin, et je vous ferai qq. chose
à côté
, comme c’est convenu...
»
Il s’agit du poème satirique contre la tour Eiffel
que François Coppée intitula
« Les paroles sincères », et qui parut dans le supplément littéraire du
Figaro
le
28
juillet
1888
.
–
Affiche
imprimée, satirique, prétendant soutenir Gustave Eiffel comme « candidat national de l’Exposition
universelle » : « [...] Que faut-il au pays pour assurer le triomphe de notre grande exposition ? Un homme de fer assez
élevé pour dominer et rallier tous les partis, et qui ne penche ni à droite ni à gauche, en un mot une gloire française
[...]. Quel est le Français, je vous le demande, qui ne votera pas pour l’ingénieur célèbre dont le talent, aussi élevé que
sa tour, peut seul rallier tous les partis ? »
–
Le Figaro
.
2
numéros (
28
mai et
21
juin
1889
) de son « édition spéciale imprimée dans la tour Eiffel », consacrés à
l’exposition universelle. Comprenant une liste de visiteurs.
Reproduction page 2
Géométrie de l’infini
250. FONTENELLE
(Bernard Le Bovier de). Lettre autographe signée [probablement à Charles
Bossut
]. Paris, 29 août
1750. 1 p. 1/2 in-8, adresse au dos, biffée ; petites fentes aux pliures avec une restauration ancienne, quelques pâles
mouillures.
600 / 800
Belle lettre dans laquelle l’écrivain et savant évoque ses
Éléments de la géométrie de l’Infini
,
parus en
1727
dans
les
Mémoires
de l’Académie des sciences. Il avait déjà abordé la question de l’infini, bien que d’une autre manière, dans
ses
Entretiens sur la pluralité des mondes
en
1696
.
«
Je suis persuadé... qu’un goust vif est presque toujours la marque d’un talent, et puisque vous en avés un de cette
espèce pour la géométrie, et qui résiste à toutes les réflexions contraires que vous avés faites, suivés le donc, il y a tout
à parier que vous réussirés. Je serai ravi en mon particulier que mon livre vous y ait aidé, et je ne manquerois pas de
m’en vanter, si j’étois témoin de vos succès, mais je ne puis plus vivre assés pour l’être. Il y a bien pis, je ne vous
éclaircirois pas aujourd’ui des difficultés que vous me feriés sur mon propre livre, je ne l’entendrois plus, j’ai mis tout
cela hors de ma teste, et ne veux pas en tourmenter mes vieilles années, qui sont déjà par elles-mêmes assés
désagréables.
Je vous conseille de lire sur la géométrie de l’infini les
Mémoires de l’Ac. des Sciences
, le livre de M. de L’Hôpital
[Guillaume-François-Antoine de L’Hospital]
, tous les écrits de Mrs
Bernoulli
[Daniel et Johann Bernoulli].
Mon ouvrage n’est tout au plus qu’un livre élémentaire, mais il est, je croi, le seul, et ce sera bien assés qu’il vous
ouvre les voyes.
J’ai un certain pressentiment qui me dit que vous irés loin, et je vous prie de me donner quelquefois à votre loisir des
nouvelles de votre marche. Comme c’est une marque d’amitié que je vous demande, je vous prie d’en retrancher tout
ce qui sentiroit trop le compliment, et les cérémonies, et pour vous en donner l’exemple, je finirai par vous assurer ici
simplement que je suis de tout mon cœur, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur...
»
Un des collaborateurs à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, le mathématicien Charles Bossut
fit ses
études au collège jésuite de Lyon, et eut une brillante carrière scientifique qui le conduisit à l’Académie des Sciences.




