Correspondance Élie Faure
Élie Faure
était un magnifique esprit du temps où la France avait encore
une magnifique élite – Je l’ai bien connu, je l’aimais beaucoup et puis nous
nous sommes séparés stupidement et je l’ai regretté sur des questions
idiotes de politique. Il était très communisant, sionisant, etc… Il se
défendait rageusement d’être critique d’art. Il se voyait philosophe,
messianique, inspiré, etc… tout mais pas critique d’art.
Louis-Ferdinand Céline :
Lettres à Milton Hindus
, Les Cahiers de la NRF,
Gallimard,
2012
.
Il est à la fois exalté et maîtrisé, c’est une anomalie, un Beethoven des
Gaules, un grand médecin de l’âme, un éclair zébrant la nuit. Il suit le soleil
comme le tournesol, absorbant la lumière, éclatant et débordant de vitalité.
Ni optimiste ni pessimiste, pas plus que l’océan ne peut être considéré
comme bienveillant ou malveillant. Un fidèle croyant en la race humaine,
qu’il augmente d’une coudée, en lui conférant sa dignité, sa force, son
besoin de création.
Henry Miller,
Tropic of capricorn,
1939
(td. J.H.)
Élie Faure
avait pris la place d’un clairvoyant. Tension violente ici, perte de
voltage là, sommeil ou mort ailleurs (…) L’Art n’était pas qu’un jeu de
couleurs et de formes. Derrière les réalités plastiques immobilisées sur une
génération coulait l’histoire – ses faits annonciateurs et ses destins
irrémissibles.
Le Corbusier, « Élie Faure »
, Europe
n°
180, 1937
Que les peintres soient glorifiés. Ils ont le pouvoir d’animer ce qui semble inerte.
Ils ont l’orgueil de rendre l’étendue plus large et d’intensifier la lumière
alors que l’ombre du passé s’accumule et que la distance décroît entre l’heure actuelle et la mort.
Et la joie qu’ils nous donnent se répand comme une eau plus calme à mesure qu’ils pénètrent plus avant dans la douleur.
Élie Faure.
Préface
du catalogue de l’exposition Van Dongen. Paris, Bernheim Jeune & C
ie
,
1911
.




