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C’est désormais sur l’exemple de la Russie nouvelle, sur la leçon (ce n’est plus une expérience) de la révolution
d’octobre que je tablerai pour présenter à ceux qui veulent bien me faire confiance, l’image d’un “monde meilleur”...
»
Joint,
un texte autographe d’Élie Faure concernant l’U.R.S.S. (
1937
).
5. BARBUSSE
(Henri). 4 lettres signées dont 2 avec quelques corrections autographes, adressées à Élie Faure. 1926-
1929. Feuillets avec quelques défauts marginaux.
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Miramar,
15
février
1927
: «
... Il n’est certainement pas qu’un point ou deux sur lequel nous puissions nous trouver
solidement d’accord. Je pense que cet accord s’éclaircirait si on pouvait déterminer nettement (et cela me paraît
possible) la
démarcation entre le progrès considéré sur un plan métaphysique et absolu et le progrès rationnel et
pratique,
chiffrable et si je puis dire “accumulable” d’une organisation collective ; en d’autres termes éviter
l’interpénétration de la métaphysique, à laquelle je crois comme à une religion et de la science sociale à laquelle je
crois comme à un agencement automatique de faits et d’efforts...
» — Miramar,
14
février
1928
: «
Permettez-moi de
venir vous importuner instamment au sujet de notre revue
Monde
!... J’avais pensé... que vous pourriez faire quelque
chose sur les similitudes, saisissantes à mon avis et même émouvantes, sur la parenté qui unit les conceptions de tous
ceux qui furent de vrais primitifs. Cette idée m’est venue en en relevant des analogies curieuses dans le mode de
simplification et d’expression directe entre des dessins d’hommes primitifs, certaines silhouettes archaïques
égyptiennes, et d’autres silhouettes de la tapisserie de Bayeux...
» —Miramar,
10
novembre
1929
: «
Je vous ai adressé
le 17 octobre un appel dans le but de
constituer un comité pour la défense de la liberté de pensée
...
»
Joint
, une lettre autographe de l’écrivain et journaliste communiste André Ribard, collaborateur d’Henri Barbusse à
Monde
, sollicitant la collaboration d’Élie Faure à cet hebdomadaire.
« Je serai toujours plus proche d’un sceptique ou d’un incrédule de cœur
que d’un catholique sans cœur... »
6. BERGAMÍN
(José). Lettre signée à Élie Faure. Paris, 31 mai 1937. 1 p. 1/2 in-folio dactylographiée, en-tête armorié
imprimé du Conseil pour l’expansion de la culture espagnole à l’étranger.
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Républicain engagé, d’une haute stature intellectuelle et morale, l’écrivain José Bergamin
résidait alors à
Paris comme attaché culturel à l’ambassade de la République espagnole en guerre. Il y noua de nombreuses relations
avec des intellectuels français comme André Malraux. À la victoire de Franco, il partit pour un exil de près de vingt-cinq
ans.
Soutien indéfectible de la République espagnole en guerre, Élie Faure
présidait le Groupe des amis de
l’Espagne depuis
1934
et son engagement en faveur de l’insurrection révolutionnaire des Asturies réprimée par les
troupes coloniales de Franco. Il publia nombre d’articles sur la situation espagnole, qu’il réunit en
1937
dans un recueil
intitulé
Méditations catastrophiques
.
«
...
Votre amitié espagnole.
Je vous en suis si reconnaissant qu’il me semblait presque inutile de vous le dire.
Comme je vous l’ai dit, j’ai lu votre
Essai
. Je dois vous dire loyalement que dans l’ensemble je ne suis peut-être pas
d’accord avec vous sur la manière dont vous
mettez au point
la question. Mais pour ce qui est de votre anticléricalisme,
je le suis entièrement...
Car pour moi – croyant – est encore plus douloureuse l’attitude de lâcheté morale de tant de
catholiques ici.
Comme partout. Et le plus terrible pour moi, ce n’est pas l’attitude
officielle
de l’Église, du Vatican
politique et de toute la pourriture immorale dont il s’alimente, le plus terrible est l’attitude de certaines minorités de
catholiques conscients vis-à-vis de l’Espagne...
Je serai toujours plus proche d’un sceptique ou d’un incrédule de cœur
que d’un catholique sans cœur.
Vous le savez. Et c’est pourquoi je reste véritablement votre lecteur et ami
reconnaissant
dans notre Espagne
...
»
« C’est désormais sur l’exemple de la Russie nouvelle...
que je tablerai pour présenter... l’image d’un “monde meilleur”... »
4. BARBUSSE
(Henri). Lettre autographe signée à Élie Faure. Miramar dans les Alpes-Maritimes, 26 décembre
1927. 1 p. 1/2 in-folio, en-tête imprimé à ses nom et adresse.
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Très belle lettre sur son voyage en U.R.S.S.,
vibrante de foi optimiste, dix ans avant les critiques du
Mea culpa
de
Céline et du
Retour de l’U.R.S.S.
de Gide. Pacifiste puis socialiste et enfin communiste, à partir de
1923
, l’écrivain et
journalise Henri Barbusse prônait avec sa revue
Monde
le rassemblement des intellectuels communistes ou
sympathisants et des écrivains prolétariens.
«
... La documentation que j’ai recueillie dans l’Union soviétique où j’ai passé trois mois non pas à chercher des
théories et des dogmes, mais à contrôler des résultats et à mesurer des réalisations, me permet de me rendre compte
des possibilités pratiques du socialisme,
du côté positif de la question. Même sous les formes encore imparfaites où se
présente la société nouvelle insérée dans un univers arriéré et hostile (et qui pèse de tout son poids sur elle), elle a en elle,
matériellement et idéologiquement, humainement et logiquement, tous les éléments et toutes les raisons de la vie.




